Résultats de recherche pour : apnée du sommeil

Un médicament pour le traitement du syndrome d’apnées obstructives du sommeil : et si c’était vrai… ??

L’étude MARIPOSA apporte de nouveaux résultats très encourageants concernant l’effet à long terme et la tolérance d’une association d’atomoxetin et d’aroxybutynin sur la régression des troubles respiratoires au cours du sommeil.

Après avoir montré l’efficacité d’une association d’atomoxetin (noradrénergique) et d’aroxybutynin (antimuscarinique), lors d’une utilisation de quelques jours sur la réduction de l’index d’apnées hypopnées (IAH) de 28,5/h (10,9 – 51,6) à 7,5 / h (2,4 – 18,8), associée à une réduction significative du ronflement et de la limitation de débit, et avoir évoqué un profil phénotypique des patients répondeurs au traitement 1, il était nécessaire de transformer l’essai sur une étude à plus grande échelle. MARIPOSA est une étude randomisée, contrôlée en 4 bras parallèles réalisée dans 25 centres, dont l’objectif était d’évaluer l’efficacité et la tolérance de 2 doses de l’association d’atomoxetin – aroxybutynin (respectivement 75/2.5mg et 75/5mg) à l’utilisation d’atomoxetin 75mg et à un placebo, au cours d’une administration quotidienne pendant 30 jours chez des patients porteurs d’un syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) modéré à sévère. Les patients ont bénéficié d’un enregistrement polysomnographique initialement et à l’issue de la période d’étude. 211 patients ont été inclus dans cette étude (41% de femmes, âge 48 à 60 ans, index de masse corporel 28 à 35.2 kg/m2). La réduction de l’IAH a été comparable dans les 3 groupes respectivement traités par 75/2.5mg, 75/5mg, et atomoxetin seule (20.5 (12.3-27.2) à 10.8 (5.6-18.5) ; 19.4 (13.7-26.4) à 9.5 (6.1-19.3), 19.0 (11.8-28.8) à 11.8 (5.5-21.5) (p<0.01 vs placebo), de même que la réduction de la charge hypoxique (p<0.001 vs placebo). Ces résultats ont été accompagnés d’une amélioration significative des scores cliniques avec, néanmoins, une réduction de l’amélioration de la qualité du sommeil sous atomoxetin seule. Aucun effet indésirable sévère n’a été retrouvé et les effets secondaires communément décrits concernaient la présence de nausées, d’une bouche sèche et d’insomnie. Ces résultats apportent des informations complémentaires capitales avant la mise en place d’une prochaine étude de phase 3 dont on attend les résultats avec beaucoup d’intérêt compte tenu de l’impact attendu dans la prise en charge moderne du SAHOS


Jean-Claude Meurice, Service de Pneumologie, CHU de Poitiers, 86035 Poitiers

D’après la communication de P. Schweitzer et al. A The oral agent AD109 improves objective and subjective outcomes in obstructive sleep apneapatients. Results from the Mariposa study, a randomized controlled clinical trial. Am J Respir Crit Care Med2023;207:A1052,(Session A18).

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Apnées du sommeil et insuffisance cardiaque

Chez le patient insuffisant cardiaque, on peut avoir plusieurs types de syndrome d’apnées du sommeil (SAS). Un syndrome d’apnées obstructives (SAOS), un syndrome d’apnées centrales de sommeil (SASC) et la respiration de Cheyne-Stokes. Le SAS est associé à la survenue d’une insuffisance cardiaque et chez les patients insuffisants cardiaques, le syndrome d’apnées du sommeil est délétère en aggravant le pronostic vital du patient.  

L’insuffisance cardiaque s’accompagne d’une apnée du sommeil pour plus de 50%  des patients 1. Le diagnostic clinique du SAOS est non spécifique (ronflement, sommeil non réparateur, céphalées, nycturie). Le patient est paucisymptomatique dans le SASC avec peu de plainte de somnolence, secondairement a une activation sympathique. Le score d’Epworth est peu discriminant car il est perturbé par d’autres facteurs (insomnie, asthénie, dyspnée).

La polysomnographie reste l’examen de référence. D’autres moyens peu spécifiques existent. Il s’agit entre autres de la polygraphie ventilatoire (qui peut sous estimer l’IAH mais reste un bon moyen de poser le diagnostic) et l’oxymétrie nocturne. Particulièrement chez les patients insuffisants cardiaques, les dispositifs cardiaques implantés permettent aussi de donner un diagnostic de façon relativement fiable chez le patient porteur 2.

Une fois que nous avons dépisté le SAS, il faut déterminer son profil obstructif ou central et déterminer surtout la fraction d’éjection systolique du ventricule gauche (Fe VG) avant d’envisager sa prise en charge.

Cette prise en charge s’intéressera d’abord à l’insuffisance cardiaque et prendra en compte ensuite le SAS en fonction de son profil obstructif ou central.

Pour optimiser le traitement de l’insuffisance cardiaque 3, nous disposons de quatre classes thérapeutiques à savoir les IEC/ARA II, les bétabloquants, l’antagoniste de l’aldostérone et les glifozines. Quelques données ont d’ailleurs montré l’intérêt des glifozines dans le traitement du SAS 4, ces molécules étant par ailleurs recommandées depuis peu dans le traitement de l’insuffisance cardiaque.

Quelques données ont montré l’intérêt des glifozines dans le traitement du SAS , ces molécules étant par ailleurs recommandées dans le traitement de l’insuffisance cardiaque.

Chez les patients présentant un profil obstructif, il faut traiter ceux qui ont une insuffisance cardiaque symptomatique et un SAOS symptomatique et surtout ceux qui sont somnolents. Une étude a montré qu’il y a une amélioration de la Fe VG, de la qualité de vie des patients et une diminution de la somnolence chez les patients ayant un SAOS traité par PPC. La pression doit être fixe si la Fe VG est altérée avec surtout un contrôle tensionnel régulier lors de l’instauration de la ventilation Pour le SASC, la ventilation servo-assistée est contre indiquée chez le patient présentant une insuffisance cardiaque avec une FEVG < 45%, avec un indexe apnée hypopnée > 15/H. Si le patient est très symptomatique, un essai de PPC en mode fixe, avec surveillance rraprochée de la pression artérielle à l’instauration, peut être réalisé. En l’absence d’efficacité sur la somnolence, un arrêt est préconisé. La simulation du nerf phrénique est également proposée par certains auteurs 5mais les données sont faibles et le coût est important.

Soumaïla MAIGA, Pneumologue, CHU Yalgado Ouédraogo, Ouagadougou Burkina Faso.

D’après la communication “SAOS et insuffisance cardiaque ” présentée par Hélène BENZAQUEN FORNIER (France),
session “Troubles respiratoires au cours du sommeil ”, le vendredi 05 mai 2023.


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De nouvelles données en faveur du traitement médical non instrumental du syndrome d’apnées obstructives du sommeil


Depuis la publication des premiers résultats favorables de l’utilisation d’une association de 80 mg d’atomoxetin (noradrénergique) et 5 mg d’oxybutynin (antimuscarinique) permettant de démontrer une réduction de 63% des évènements respiratoires nocturnes sous l’effet du traitement, l’index d’apnées hypopnées (IAH) passant de 28,5/h (10,9-51,6) à 7,5/h (2,4-18,8) 1, les auteurs poursuivent leurs travaux exploratoires vis-à-vis de la cible privilégiée de cette thérapeutique.

Dans cette nouvelle étude N. Calianese et al ont évalué les effets du traitement sur le ronflement et la limitation de débit inspiratoire qui représentent à la fois le témoignage et le mécanisme des troubles respiratoires au cours du sommeil, en comparant l’impact d’une dose complète et d’une demi dose par rapport à un placebo. Il s’agit d’une étude contrôlée en double aveugle avec cross over de 3 périodes consécutives de 3 jours réalisée chez 15 patients porteurs d’un ronflement important (>75 dB) sans syndrome d’apnées du sommeil (IAH < 15/h) restés par polysomnographie initiale. L’intensité du ronflement a été réduite de manière identique à pleine dose ou demi dose (−9.3[−19.6,−2.9] dB) et demi dose (−9.0[−17.8,−3.2] dB) représentant une réduction d’amplitude de 2/3 de la valeur initiale (sans effet pour le placebo). De même la limitation de débit a diminué significativement, ainsi que le score clinique rempli par le conjoint

L Gell a présenté des résultats d’une étude complémentaire concernant l’utilisation de cette association chez des patients apnéiques afin d’explorer les mécanismes d’une moins bonne efficacité chez certains patients à l’aide d’un phénotypage réalisé par analyse de collapsibilité des voies aériennes (loop gain) et étude du seuil d’éveil au cours du sommeil. Cette étude complémentaire réalisée chez 19 patients, après 3 jours de traitement, en cross over contre placebo, permet de confirmer que le profil endotypique correspondant à une plus faible collapsibilité associée à une moindre instabilité ventilatoire, un seuil d’éveil plus élevé et une compensation musculaire plus importante représente la population répondant le mieux au traitement, quelle que soit la sévérité de l’index d’apnée hypopnée initial.

Ces résultats tendent à confirmer l’intérêt de cette thérapeutique dans la prise en charge des troubles respiratoires nocturnes, en insistant sur l’importance du phénotypage initial permettant de proposer un traitement adapté au profil des patients.

Jean-Claude Meurice, Service de Pneumologie, CHU de Poitiers, 86035 Poitiers, France


D’après la communication (A2329) présentée dans la session A108 «  Atomoxetine Plus Oxybutynin for Symptomatic Snoring and Airflow Limitation » du 16 05 22, par N Calianese et la communication (A2568) présentée dans la Session B29 « Polysomnographic Endotypes and Atomoxetine-plus-Oxybutynin Efficacy for Obstructive Sleep Apnea » par L. Gell

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L’efficacité d’un traitement médicamenteux du syndrome d’apnées obstructives au cours du sommeil se confirme


Le développement de la médecine personnalisée, ayant pu mettre en évidence la possibilité d’un traitement du syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) ne nécessitant pas l’utilisation d’une pression positive continue (PPC) dans près de 50% des cas, ouvre la porte à la recherche de traitements médicamenteux efficaces.

Depuis les premiers résultats prometteurs d’une étude pilote 1 au cours de laquelle l’association d’atomoxetin (noradrénergique) et d’oxybutynin (antimuscarinique) avait permis, lors d’une prise unique contre placebo, d’obtenir une réduction de 63% de l’index d’apnées hypopnées (IAH) passant de 28,5/h (10,9 – 51,6) à 7,5 / h (2,4 – 18,8), aucune étude n’avait été réalisée pour confirmer ces résultats à plus long terme. Une étude en cross-over contre placebo a été présentée par E Perger (Milan – Italie) afin d’évaluer les effets d’une association comparable d’oxybutynin et de reboxetine (inhibiteur de recapture de la noradrénaline) sur l’évolution de troubles respiratoires obstructifs contre placebo, en cross-over au cours de 2 périodes successives d’une semaine séparées de 7 à 10 jours de wash-out.

Seize patients ont été inclus dans cette étude. Le principal résultat est une confirmation de l’effet bénéfique de cette association thérapeutique sur la réduction de ces événements obstructifs, avec une réduction de l’IAH de 59% par rapport au placebo. Ceci correspondait, sous l’effet du traitement, à une réduction de plus de 50% de l’IAH dans 81% des cas, ainsi qu’à une normalisation de l’IAH (< 15/h) chez 37% des patients.

Ces résultats apportent un argument fort vis-à-vis de l’efficacité de ce traitement médicamenteux pour lequel des précisions complémentaires sont attendues en termes de phénotypage des troubles respiratoires nocturnes pouvant être accessibles à cette thérapeutique, ainsi que concernant la tolérance au long cours, sous la forme d’étude à plus grande échelle et à plus long terme. Néanmoins, ces résultats confirment l’importance de l’évaluation phénotypique du SAOS et laissent entrevoir des perspectives thérapeutiques médicamenteuses permettant d’éviter le recours systématique au traitement par PPC.

Jean-Claude Meurice, Service de Pneumologie, CHU de Poitiers, Poitiers


D’après la communication de : E Perger : Reboxetine plus oxybutynin for obstructed sleep apnea treatment.

Session B14 “Pathophysiology, cardiovascular disease and Covid – What’s happening in sleep research right now.” du 17 05 21

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Élements de réponse : Apnées du sommeil, pression positive continue et coronavirus (COVID-19)

SFRMS – SPLF – FFP mars 2020



Voir d’autres recommandations Covid19 :

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Le syndrome d’apnées du sommeil est aussi une pathologie médicamenteuse.

 

Si l’on sait depuis de nombreuses années que les morphiniques induisent des anomalies respiratoires nocturnes, d’autres médicaments sont suspects de générer ou d’aggraver des apnées du sommeil. La gabapentine et la prégabaline utilisées dans le traitement de l’épilepsie et des douleurs neuropathiques peuvent entraîner un syndrome d’apnées du sommeil.

 

Ce sont les résultats d’une analyse de la base de données de pharmacovigilance de l’OMS qui ont été communiqués aujourd’hui par l’équipe du Pr Jean-Louis Pépin. Ont été rapportés 8915 cas de SAS parmi 17 579 277 dossiers, dont 76 avec la gabapentine et 123 avec la prégabaline. Avec la gabapentine, le risque de SAS est multiplié par 2,61 (2,08 à 3,27). Avec la prégabaline, le risque de SAS est multiplié par 2,42 (2,02 à 2,89). Une dépression de la commande centrale et une instabilité des voies aériennes supérieures en sont les potentiels mécanismes par effet GABA mimétique.

Il n’y a pas de risque de SAS mis en évidence avec les autres médicaments antiépileptiques à l’exception des benzodiazépines avec un risque multiplié par 3,07 (2,58 à 3,66).

L’enquête médicamenteuse doit être réalisée chez les patients apnéiques. Les praticiens doivent être informés du risque de SAS lié aux médicaments. Il existe une rubrique dédiée du site Pneumotox. Ces nouvelles données ont plusieurs conséquences pratiques :

  1. surveiller les patients apnéiques à l’introduction de ces traitements,
  2. prescrire ces médicaments avec précaution,
  3. lorsqu’on suspecte un SAS induit par les médicaments, une diminution de dose peut être tentée avec un contrôle de l’enregistrement nocturne avant un traitement classique du SAS.

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Marjolaine Georges, service de pneumologie et soins intensifs respiratoires, CHU Dijon

D’après le Poster A2868 Gabapentinoids and sleep apnea syndrome : a safety signal from the who pharmacovigilance database. Pépin JL, Grenoble, France. Session B30 SRN : big data analysis and population based studies

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Enfin un médicament efficace dans le traitement du syndrome d’apnées obstructives au cours du sommeil

 

Alors qu’aucun médicament n’avait fait preuve d’efficacité jusqu’à lors dans le traitement du syndrome d’apnées obstructives au cours du sommeil (SAOS), une nouvelle association thérapeutique semble apporter des résultats très prometteurs.

Taranto et l’équipe de Boston ont publié récemment1 les résultats d’une étude pilote au cours de laquelle 20 patients porteurs d’un SAOS ont bénéficié successivement, dans le cadre d’un cross over en double aveugle, de deux nuits de polysomnographie en étant traités soit par placebo, soit par l’association de 80 mg d’atomoxetin (noradrenergique) et 5 mg d’oxybutynin (antimuscarinique). Ils ont ainsi pu démontrer une réduction de 63 % des évènements respiratoires nocturnes sous l’effet du traitement, l’index d’apnées hypopnées (IAH) passant de 28,5/h (10,9 – 51,6) à 7,5/h (2,4 – 18,8). Néanmoins, compte tenu de la persistance d’un IAH > 10/h chez un tiers des patients, ils ont complété cette étude en analysant les traits phénotypiques de 14 patients ayant pu bénéficier simultanément d’un enregistrement de la pression œsophagienne au cours des deux polysomnographies, afin de tenter de mettre en évidence des facteurs prédictifs de réponse à cette nouvelle thérapeutique. Ce sont ces résultats qui ont été présentés lors d’un symposium dédié à l’apport de la physiopathologie des voies aériennes supérieures à la mise au point de nouvelles thérapeutiques du SAOS, en utilisant des techniques modernes d’exploration de la collapsibilité des voies aériennes supérieures. La réduction significative du seuil d’éveil de 2,7 [1,3 – 5,3] cmH2O (p = 0,017) et du contrôle ventilatoire (loop gain) de 11 % [2 to 27] (p = 0,033) sous l’effet du traitement permettent d’expliquer l’augmentation de la réactivité musculaire du génioglosse, avec un effet d’autant plus important que la collapsibilité des voies aériennes est peu élevée, et que les troubles respiratoires nocturnes sont représentés par des hypopnées.

Ces résultats confirment l’importance de l’évaluation phénotypique du SAOS et laissent entrevoir des perspectives thérapeutiques médicamenteuses permettant d’éviter le recours au traitement par pression positive continue.

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Jean-Claude Meurice, service de pneumologie, CHU de Poitiers

D’après la communication (A4028) présentée dans la session B97 “SRN : upper airway pathophysiology and treatment in sleep disordered breathing ?”du 20 mai 2019, par L. Taranto (Boston – États-Unis).

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Un risque cardiovasculaire post-anesthésique accru dans le syndrome d’apnées obstructives au cours du sommeil

Le syndrome d’apnées obstructives au cours du sommeil (SAOS) représente un facteur de risque de morbimortalité périopératoire, dont les mécanismes sont mal connus. La relation entre l’apparition d’une arythmie cardiaque et la présence de désaturations nocturnes pourrait être en cause.

 

C’est la raison pour laquelle l’équipe grenobloise a proposé la réalisation d’une étude prospective analysant les résultats d’un enregistrement ECG 12 voies effectué au cours de la première nuit et de la troisième nuit suivant une intervention urologique ou digestive sous anesthésie générale. Un enregistrement polysomnographique ainsi qu’une évaluation du score STOP-BANG étaient réalisés avant la chirurgie, ayant permis de sélectionner 120 patients avec un score ≥ 3 et un index de désaturations < 40/h (dont 24 % ne présentant pas de SAOS). Des phénomènes d’arythmie cardiaque (extrasystoles auriculaires ou ventriculaires, arythmie supraventriculaire) ont ainsi été retrouvés en relation avec des périodes d’hypoxémie nocturne au cours de la troisième nuit, par rapport à la nuit précédant l’intervention, chez tous les patients (1 [0 ; 4] vs 0 [0 ; 2], p = 0,04), mais plus particulièrement dans le groupe SAOS (1 [0 ; 4] vs 1 [0 ; 2], p = 0,02). Ces éléments sont survenus sans aggravation des troubles respiratoires au cours du sommeil.

Ainsi, la période postopératoire, et plus particulièrement au cours de la troisième nuit suivant une anesthésie générale, est marquée par une accentuation de l’influence de l’hypoxie nocturne sur la survenue de troubles de rythme cardiaque pouvant expliquer en partie la survenue, chez des patients SAOS, de complications cardiovasculaires sévères, justifiant pleinement le dépistage pré-anesthésique de ces patients à risque.

 

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Jean-Claude Meurice, service de pneumologie, CHU de Poitiers

À partir du poster (A2280) présenté dans la session A 69 « SRN, : what can we learn from clinical and epidemiological studies in sleep ? » du 19 05 19, par R Tamisier (Grenoble, France).

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