À votre avis, quel est le trio de tête des pathogènes identifiés dans les pneumonies aiguës communautaires ?

Les pneumonies et la grippe constituent la 9e cause de mortalité aux États-Unis avec près de 50 000 décès en 2010. Pour déterminer au mieux l’incidence des pneumonies aiguës communautaires ainsi que les principaux agents qui en sont responsables, le CDC a conduit l’étude EPIC auprès d’adultes hospitalisés dans cinq hôpitaux de Nashville et Chicago entre janvier 2010 et juin 2012. Les nouveaux résultats toujours préliminaires de cette vaste étude ont été présentés lors d’une session spéciale de ce congrès et ont donné lieu à quelques surprises.

Les 2 483 patients inclus (51 % de femmes) avaient un âge médian de 58 ans (IQR 47-71 ans) et 36 % d’entre eux étaient âgés de plus de 65 ans. Leurs symptômes avaient débuté en médiane 4 jours auparavant (IQR : 2-7 jours) et consistaient essentiellement en une toux (85 %), une fatigue (80 %), une dyspnée (78 %) et une fièvre (68 %). La durée médiane d’hospitalisation a été de 3 jours (IQR : 2-6 jours). Près de 21 % des patients ont dû être admis en unité de soins intensifs, 5 % ont dû être placés sous ventilation mécanique et 2 % sont décédés.

La grande force de cette étude est d’avoir réalisé un grand nombre de prélèvements systématiques à l’inclusion pour documenter les agents infectieux responsables des tableaux clinicoradiologiques constatés. Ainsi, des écouvillons nasaux ou pharyngés ont pu être réalisés dans 2 440 cas, suivis d’hémocultures (2 238 cas, dont 81 % avant toute administration d’antibiotique) et de prélèvements urinaires (2 131 cas). Une expectoration de bonne qualité n’a été obtenue que pour 211 patients tandis que du liquide pleural a été prélevé dans 84 cas. Un pathogène viral a pu être identifié dans 597 cas (25 %), une bactérie dans 314 cas (13 %) et une co-infection dans 86 cas (4 %). Globalement, un agent pathogène a pu être mis en cause dans 35 % des cas de cette étude. Parmi les virus retrouvés, Rhinovirus (206 cas), Influenza A/B (125 cas) et Metapneumovirus (87 cas) constituaient le trio de tête. Pour les bactéries, Streptococcus pneumoniæ a été identifié 115 fois, suivi des bacilles Gram négatif (42 fois) et de Staphylococcus aureus (41 fois). Seuls 34 Legionella et 12 Hæmophilus influenzæ ont été retrouvés chez les patients de l’étude. Dans les trois tranches d’âges considérées (18-49 ans, 50-64 ans et ≥ 65 ans), les pathogènes les plus souvent mis en évidence ont donc été Rhinovirus (9 % de la cohorte), Influenza A/B (5 %) et S. pneumoniæ (5 %). Même si le rôle causal des deux premiers virus reste évidemment à préciser dans les cas considérés (absence de critère évoqué lors de la présentation), qui aurait d’emblée parié sur ce trio ? En tout cas, les résultats définitifs de cette étude seront certainement attendus avec une grande impatience.

 

 

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F.X. Blanc, d’après la communication orale de S. Jain (Atlanta, États-Unis). Session L21 « Community-acquired pneumonia in adults : results from the CDC-EPIC study ».

 

 

 

 

 

 

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© iSPLF – Mission ATS – MAI 2013

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