Asthme : la guerre des mAbs aura-t-elle lieu ?

Le traitement de l’asthme sévère sera probablement très modifié dans les années à venir par des biothérapies ciblant les cytokines Th2, dont l’efficacité de certaines pourrait être prédite par des biomarqueurs. 

Les résultats d’une étude de phase 2b testant l’effet du tralokinumab, un anticorps anti-IL13, dans l’asthme mal contrôlé, était présenté ce matin. Étaient inclus des patients non contrôlés, avec au moins deux exacerbations dans les douze mois précédents, malgré une corticothérapie inhalée à forte dose associée à un BDLA, éventuellement des corticoïdes oraux. Ils recevaient soit 300 mg SC de tralokinumab tous les 15 jours pendant 52 semaines (Q2W), soit tous les 15 jours pendant 12 semaines puis toutes les 4 semaines (Q4W), soit le placebo. Les 452 sujets randomisés ont été étudiés en fonction du taux sérique de deux marqueurs sanguins de l’activité de l’IL-13 : la périostine et DPP-4 (CD26).

Le nombre d’exacerbations à 52 semaines est le même quel que soit le traitement reçu. Le score de qualité de vie et le score de contrôle tendent à s’améliorer dans les 2 bras traités, sans significativité. En revanche, le VEMS augmente de 7 % dans le bras Q2W (p = 0,003). L’analyse de sous-groupes montre que les patients du bras Q2W ayant un taux élevé de périostine ou de DPP-4 bénéficient du traitement, avec une réduction de 25 et 34 % des exacerbations par rapport au placebo. Ce bénéfice est aussi observé chez les patients ne prenant pas de corticoïdes oraux en maintenance et chez ceux ayant une réversibilité du VEMS.

L’incidence des événements indésirables était comparable dans les trois groupes. Les plus fréquents étaient les exacerbations d’asthme, les céphalées, les bronchites, les nasopharyngites, les infections des voies respiratoires supérieures. Deux morts ont été observées dans le groupe traité (insuffisance cardiaque et choc septique), mais ne sont pas attribuées au traitement.

Ces résultats montrent que la périostine semble un bon marqueur pour sélectionner les patients répondeurs à une stratégie ciblant l’IL-13, comme cela avait été démontré avec le lébrikizumab. Le DDP-4 semble être un autre marqueur intéressant.

Après les résultats positifs observés avec deux anticorps ciblant l’IL-5 ou son récepteur, le mépolizumab et récemment le benralizumab, l’horizon pourrait bien s’éclaircir pour les asthmatiques sévères. Il est difficile d’imaginer la manière dont ces médicaments se positionneront les uns par aux autres, mais il est certain que l’existence de marqueurs prédictifs de réponse sera utile.

 

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Camille Taillé d’après la communication de C.E. Brightling, et al. Publication A6670 Efficacy and safety of tralokinumab, anti IL-13 monoclonal antibody, in a phase 2b study of uncontrolled severe asthma
Session C30 Late breaking abstracts in disease treatment and clinical outcomes

 

 

 

 

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