Cancer bronchique : grand IMC, petits ganglions ?

 

Une méta-analyse récente a montré une réduction du risque de cancer pulmonaire chez plus de 4 000 patients obèses, que ceux-ci soient fumeurs actifs, sevrés ou non-fumeurs.1 Une étude américaine suggère que les patients obèses auraient un envahissement ganglionnaire moins important.

L’équipe d’A. Ammar s’est intéressé à l’envahissement ganglionnaire chez des patients obèses. Pour cela, ils ont repris les résultats des patients qui ont bénéficié d’une bronchoscopie entre 2009 et 2014 pour un diagnostic de cancer bronchique. Les critères d’exclusion comportaient les sarcoïdoses et autre maladie inflammatoire, les antécédents de cancer. Les dossiers de 60 patients ont été entièrement revus pour collecter leur âge, IMC (indice de masse corporel), stade ganglionnaire et nombre de ganglions envahis. Le stade ganglionnaire était défini selon la classification TNM afin de déterminer un stade ganglionnaire moyen pour chacune des trois sous-catégories IMC (< 18,5, entre 18,5 et 24,9 et > 25).

Le nombre moyen de ganglions envahis dans chaque groupe était de 2,4, 1,9 et 1,7 respectivement (IMC < 18,5, entre 18,5 et 24,9 et > 25). En comparant le groupe d’IMC les plus faibles au groupe d’IMC les plus élevés, il existait une différence significative du nombre moyen de ganglions envahis (p = 0,003) mais aussi du stade ganglionnaire moyen (p = 0,001).

Cette étude de petit effectif suggère pour la première fois que l’obésité serait inversement et indépendamment associée à un stade ganglionnaire moins avancé dans le cancer bronchique. Néanmoins, les auteurs ne précisent pas comment était déterminé le caractère malin des ganglions. Une étude récente a montré le défaut de sensibilité du TEP dans la détermination de l’envahissement ganglionnaire chez des patients bénéficiant d’une écho-endoscopie systématique, et ce malgré l’absence de positivité des adénopathies au TEP. 2 Ainsi, si dans l’étude présentée le stade N était défini uniquement par imagerie, il se peut que les faux négatifs soient non négligeables.

En résumé, ces résultats préliminaires semblent intéressants, mais méritent d’être confirmés de façon prospective, notamment, chez des patients obèses avec un diagnostic suspecté de cancer bronchique localisé.

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Marion Ferreira, service de pneumologie, CHRU Bretonneau Tours
Antoine Luchez, service de pneumologie et oncologie thoracique, CHU hôpital Nord, Saint-Étienne
 

D’après le poster : Association of premordbid BMI with positiv node count and mean nodeal staging in patients with lung cancer diagnosed by EBUS (A5552)

 

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© iSPLF – Mission ATS – MAI 2019

  1. Sanikini H, Yuan J-M, Butler LM, et al. Body mass index and lung cancer risk: a pooled analysis based on nested case-control studies from four cohort studies. BMC Cancer 2018;18:220. doi:10.1186/s12885-018-4124-0.
  2. Crombag LMM, Dooms C, Stigt JA, et al. Systematic and combined endosonographic staging of lung cancer (SCORE study). Eur Respir J 2019;53. doi:10.1183/13993003.00800-2018.
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