Et si une PPC pouvait traiter la toux ?

 

Un lien entre apnées du sommeil et toux chronique a déjà été décrit1 et certaines études ont démontré une amélioration de cette toux sous PPC. 2 Néanmoins, le SAOS n’est pas systématiquement recherché ou traité chez les tousseurs chroniques. Ainsi le SAOS pourrait entraîner une toux chronique par le biais d’une hypersensibilité laryngée secondaire aux hypopnées et apnées. D’où l’idée de proposer un traitement par PPC à des tousseurs chroniques. Pourquoi pas, étant donné le manque de thérapeutiques en la matière ?

Une étude a été menée chez 19 adultes non-fumeurs souffrant de toux chronique et de SAOS sans anomalie fonctionnelle respiratoire ou radiographique. Les critères de jugement étaient, à 6 semaines, basés sur des échelles de symptômes (Leicester cough questionnaire) et une mesure objective du temps passé à tousser (Leicester cough monitor). Les résultats préliminaires sont ici rapportés après 6 semaines de traitements pour 12 patients inclus dans le bras PPC et 7 dans le bras sham PPC. Après 6 semaines, tous les patients bénéficiaient de la PPC. Initialement, les deux groupes étaient homogènes en termes d’âge, IMC, symptômes. Après seulement 6 semaines de traitement, une diminution quasi significative (p = 0,06) de presque tous les paramètres était observée avec une durée de toux (monitorée) et des scores de symptômes. Ces débuts prometteurs méritent d’être suivis attentivement dès que plus de patients seront inclus.

Enfin, une étude toulousaine rapporte les différences entre tousseurs chroniques obèses ou non. Sur 467 tousseurs chroniques, 355 avec un IMC entre 18,5 et 30 kg/m2 étaient comparés à 112 obèses (IMC ≥ 30 kg/m2). Tous les paramètres observés tels que le sexe, l’âge, la longévité des symptômes, le tabagisme étaient identiques en dehors du reflux gastro-œsophagien (diagnostiqués sur les symptômes ou la pH-métrie) et du syndrome d’apnées du sommeil, significativement plus fréquents chez les patients obèses (tiens tiens…). Et encore de l’espoir, la réponse au traitement par IPP était plus fréquente chez les patients obèses (42 %) que chez les tousseurs chroniques non obèses (32 %). Il faut donc dépister ces comorbidités et les traiter ! Ça marche !

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Maéva Zysman, Inserm U955, Team 4, IMRB, Créteil

D’après la session C37 : Symptoms, pleural disease, behavioral science and other topics

D’après la session C37 : Symptoms, pleural disease, behavioral science and other topics

P521 K. Sundar   Effect of continuous positive airway pressure (CPAP) vs sham CPAP in chronic unexplained cough : a randomized study (interim analysis).

P522 L. Guilleminault Chronic cough : differences in characterstics between obese and non obese subjects.

 

 

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© iSPLF – Mission ATS – MAI 2019

  1. undar KM, et al., Chronic cough and obstructive sleep apnea in a community-based pulmonary practice. Cough 2010 ; 6 : 2.
  2. Wang T-Y, et al., Chronic cough and obstructive sleep apnoea in a sleep laboratory-based pulmonary practice. Cough 2013,9 : 24.
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