Un nouveau régime d’antituberculeux permet d’inhiber radicalement la transmission des bacilles tuberculeux résistants

 

La transmission des bacilles tuberculeux, notamment s’ils sont résistants, pose encore beaucoup de questions et contribue évidemment à la dissémination de la tuberculose, qui reste un fléau mondial malheureusement loin d’être en train de disparaître. Une équipe sud-africaine a étudié l’effet de nouveaux régimes thérapeutiques de tuberculoses multi- ou ultrarésistantes sur cette transmission de bacilles et a montré pour la première fois des résultats tout à fait spectaculaires.

La méthodologie de cette étude a consisté à faire respirer à des cobayes l’air de la chambre occupée par des patients atteints de tuberculose ultrarésistante avant puis après instauration de différents traitements. Dans une première expérience, 27 % des animaux exposés à des patients atteints de tuberculoses résistantes ont été infectés en respirant l’air de leur chambre alors que les patients n’étaient pas encore traités, tandis que 28 % d’entre eux ont été infectés en respirant l’air de la chambre des mêmes patients traités depuis 72 heures par le régime en vigueur en Afrique du Sud et incluant de la bédaquiline et du linézolide. Cette combinaison thérapeutique ne permet donc pas de réduire rapidement la transmission des bacilles tuberculeux. Dans une seconde expérience réalisée de la même manière, 44 % des animaux exposés alors que les patients n’étaient pas encore traités ont été infectés tandis que, de manière très spectaculaire et assez inattendue de l’aveu même des auteurs, aucun des animaux exposés après 72 heures de traitement de ces mêmes patients par une association de trois molécules orales correspondant exactement à celles de l’essai clinique Nix-TB (NCT02333799) n’a été infecté (p < 0,0001).

Ce régime thérapeutique associant bédaquiline, linézolide double dose et prétomanide (PA-824, un nitro-imidazolé n’ayant pas d’interaction avec le cytochrome P450) semble donc extrêmement efficace pour inhiber complètement et rapidement la transmission des bacilles tuberculeux résistants, ce qui laisse évidemment beaucoup d’espoir pour la suite. Peut-être que l’on approche enfin du régime idéal pour lutter contre les tuberculoses multi- ou ultrarésistantes…

[hr]

François-Xavier Blanc, service de pneumologie, CHU de Nantes, l’institut du thorax, hôpital G. et R. Laënnec, Nantes

D’après Nardell EA, et al. Measuring the early impact on transmission of new treatment regimens for drug resistant tuberculosis. Am J Respir Crit Care Med 2019 ; 199 : A7387. 

[hr] [themify_button bgcolor=”orange” size=”large” link=”https://splf.fr/ats-2019-en-direct-de-dallas/” target=”_blank”]Retour au sommaire[/themify_button]

 

© iSPLF – Mission ATS – MAI 2019

Retour en haut
SPLF-APP

GRATUIT
VOIR