Traitement du cancer pulmonaire non à petites cellules métastatiques : le pembrolizumab en première ligne

 

Dans son édition du 24 février 2017, The Medical Letter On Drugs and Therapeutics, informe que la FDA des États-Unis a approuvé le pembrolizumab
pour le traitement de première ligne des patients avec un cancer pulmonaire non à petites cellules (NSCLC) métastatique exprimant fortement le ligand de mort programmée 1 (programmed death-ligand 1 : PD-L1), sans mutation sensibilisant le récepteur du facteur de croissance épidermique (epidermal growth factor receptor : EGFR), ni translocations de la kinase lymphome anaplasique (anaplastic lymphoma kinase : ALK), l’inhibiteur du point de contrôle immunitaire (immune checkpoint inhibitor). Pour rappel, cette molécule est déjà commercialisée en France contre le mélanome sous le nom de Keytruda®.
Environ 25 % des patients avec un NSCLC avancé présentent des tumeurs exprimant fortement le PD-L1 (PD-L1 exprimé par ≥ 50 % des cellules tumorales). Le pembrolizumab avait été précédemment homologué pour le traitement du NSCLC métastatique avec une expression ≥1 % du PD-L1 et ayant progressé sous une chimiothérapie à base de platine ou après.
Comme le détaille The Medical Letter, cette homologation du pembrolizumab comme traitement de première ligne du NSCLC métastatique a été basée  sur les résultats d’une étude ouverte portant sur 305 patients jamais traités auparavant avec un NSCLC métastatique exprimant fortement le PD-L1 1.
Ils ont été randomisés pour recevoir 200 mg de pembrolizumab toutes les trois semaines ou une chimiothérapie à base de platine. Les patients avec des mutations de l’EGFR ou des translocations de l’ALK ont été exclus de l’étude. La survie sans progression médiane (critère de jugement primaire) a été significativement plus longue avec le pembrolizumab en comparaison du groupe ayant reçu la chimiothérapie (10,3 vs 6 mois). Le taux de survie globale estimé à 6 mois (un critère de jugement secondaire) a été significativement plus élevé avec le pembrolizumab en comparaison de la chimiothérapie (80,2 vs,72,4 %).
Les effets indésirables comprennent des diarrhées, une fatigue et une fièvre qui ont été les effets les plus fréquemment rapportés lors des études cliniques. Des effets indésirables sévères (grade 3 ou supérieur) en relation avec le traitement se sont produits chez 26,6 % des patients traités avec le pembrolizumab et 53,3 % de ceux qui ont reçu une chimiothérapie. Des effets indésirables à médiation immune, incluant des pneumonies, des colites, des néphrites, des hépatites et des hypothyroïdies sont survenus rarement avec le pembrolizumab dans d’autres études. Des cas de diabète de type 1 ont été rapportés. Et la revue de conclure que « le pembrolizumab est plus efficace et mieux toléré que la chimiothérapie à base de platine pour le traitement de première ligne des patients avec un cancer pulmonaire non à petites cellules métastatiques- exprimant fortement le PD-L1 ».

[hr]

Nicolas Postel-Vinay. Hôpital Européen Georges-Pompidou 75015
Paris.

Info-Respiration N°139 juin 2017

  1. Pembrolizumab pour le traitement de première ligne du cancer pulmonaire non à petites cellules métastatiques. The Medical Letter On Drugs and Therapeutics. Édition française 24 février 2017 ; 39 (5).
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