Infections virales respiratoires communautaires chez les transplantés pulmonaires : la grande foire

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Les infections liées aux virus respiratoires communautaires sont très fréquemment observées après transplantation pulmonaire. Elles sont potentiellement source d’une morbidité aiguë et sont aussi associées à la survenue de la dysfonction chronique du greffon. Néanmoins, le cas du virus grippal mis à part, ces infections ne font pas l’objet d’une attitude standardisée qu’il s’agisse des modalités diagnostiques ou de la prise en charge thérapeutique.

Une équipe française a mené une étude de pratique en envoyant de façon prospective par voie électronique un questionnaire à des centres de transplantation pulmonaire nord-européens de mai à novembre 2015. Le nombre de centres répondant au questionnaire a été de 21 soit 84 % des centres contactés (France n = 11, Grande Bretagne n = 4, Pays-Bas n = 2, Allemagne n = 1, Suède n = 1, Norvège n = 1, et Belgique n = 1). En l’absence de signes cliniques d’infection virale, un virus respiratoire est recherché de façon très hétérogène devant une baisse de VEMS (60 % des centres disent faire la détection « dans tous les cas », « dans la majorité des cas » ou « souvent »). Le type de prélèvement utilisé pour l’identification des virus est le LBA dans 24 % des centres, l’aspiration nasopharyngée dans 43 %, ou l’une ou l’autre de ces deux techniques dans 33 % des centres. La détection du virus est réalisée dans 76 % des centres par PCR multiplex, les autres techniques utilisées selon les centres étant la culture virale, l’immunofluorescence ou la PCR spécifique. Pour retenir le diagnostic d’infection virale respiratoire, les cliniciens se basent en général sur la présence de signes cliniques et sur l’isolement d’un virus mais le type de virus isolé influence le diagnostic, l’isolement d’un rhinovirus ou d’un bocavirus étant négligé dans certains centres. La décision d’initier un traitement antiviral dans le cas où on en dispose va varier beaucoup selon les centres en fonction de la sévérité des symptômes et du type de virus identifié. En cas de forme peu symptomatique, le traitement est mis en route dans environ 10 % des centres. Devant une forme plus sévère, la proportion de centres initiant un traitement va de 25 % en cas de métapneumovirus ou de virus parainfluenzae à 40 % en cas de VRS et d’adénovirus. Le type de traitement utilisé est le plus souvent la ribavirine sauf pour l’adenovirus traité par cidofovir dans trois centres. Les modalités d’administration de la ribavirine sont très variables selon les centres (voie IV, orale, nébulisée) de même que les doses, les durées, l’association éventuelle à une corticothérapie ou à des immunoglobulines.

Cette étude met donc en lumière la grande variabilité de prise en charge des infections virales respiratoires communautaires selon les centres. Il est impératif de mettre en route des études prospectives contrôlées pour sortir de cette confusion.

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Hervé Mal

D’après la communication de E Lhuillier dans la session C23 : Contemporary questions in lung transplantation ; Am J Respir Crit Care Med 2016 ; 191 : A4662

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© iSPLF – Mission ATS – MAI 2016

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