Premier antimuscarinique à longue durée d’action (glycopyrronium) en nébulisation pour traiter la BPCO

Comme nous l’apprend The Medical Letter On Drugs and Therapeutics, la FDA des États-Unis vient d’approuver une solution pour inhalation de glycopyrronium.1 Cet antimuscarinique à longue durée d’action (AMLA) non commercialisé en France, est vendu aux États-Unis sous le nom de LonhalaMagnair. Il est indiqué pour le traitement d’entretien de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Cette nouvelle formulation s’administre au moyen d’un nébuliseur électronique à main portable. Notons que le glycopyrronium est aussi disponible en inhalateur de poudre sèche en combinaison avec l’indacatérol (Ultibro® Breezhaler®), et en inhalateur-doseur en combinaison avec le formotérol (Bevespi Aerosphere® – États-Unis ; non commercialisé en France). LonhalaMagnairce nouveau médicament est le premier AMLA en nébulisation disponible aux États-Unis.
L’efficacité du glycopyrronium en nébulisation a été évaluée dans deux études de douze semaines (GOLDEN 3 et 4) portant sur un total de 1 294 patients avec une BPCO modérée à très sévère qui ont été randomisés pour recevoir 25 ou 50 μg de glycopyrronium ou un placebo deux fois par jour. Par rapport à l’inclusion, la variation du volume expiratoire maximum par seconde (VEMS) lors de l’effet minimal (through), le critère de jugement primaire, ajustée par rapport au placebo, a été de 0,096 et 0,081 litre avec la dose de 25 μg de glyco-pyrronium et de 0,104 et 0,074 litre avec celle de 50 μg ; ces augmentations étaient toutes statistiquement significatives.

Dyspnée et infections urinaires

Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés lors des études cliniques avec la solution de glycopyrronium en inhalation ont été une dyspnée et des infections urinaires. Dans une étude ouverte de 48 semaines pour évaluer la sécurité d’emploi, les effets indésirables les plus souvent rapportés lors de l’utilisation de la solution de glycopyrronium en inhalation ont été une aggravation de la BPCO — 16,6 vs 20,2 % avec la poudre de tiotropium pour inhalation — et la toux — 11,8 vs 5,6 % avec le tiotropium. Davantage de patients ayant reçu la solution de glycopyrronium pour inhalation ont arrêté le traitement en raison d’un effet indésirable, principalement la toux, en comparaison de ceux qui recevaient le tiotropium — 10,2 vs 2,8 %. La bio-disponibilité du glycopyrronium est minime et il est peu probable que des effets indésirables anticholinergiques généraux se produisent lorsque le médicament est inhalé.

Ce nouveau médicament est disponible en trousse de démarrage, comprenant un système de nébulisation avec un sac de transport et 60 flacons de doses unitaires de glycopyrronium, et en trousse de rechange comprenant un dispositif de recharge Magnairet 60 flacons de doses unitaires. Pendant le traitement, les patients doivent respirer normalement à travers l’embout buccal. Il faut nettoyer le nébuliseur après chaque utilisation pour éviter les bouchons. The Medical Letter estime que dans les études cliniques, la nouvelle formulation pour nébulisation de l’antimuscarinique à longue durée d’action glycopyr-ronium s’est montrée efficace pour le traitement d’entretien de la BPCO. Elle pourrait être plus facile à utiliser pour certains patients que le même médicament sous forme de poudre sèche pour inhalation, mais son prix est plus élevé commente la revue.

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Nicolas Postel-VinayHôpital Européen Georges-Pompidou

L’auteur n’a déclaré aucun lien d’intérêt en relation avec cet article. InfoRespiration N°146 – Août-septembre 2018

Source : The Medical Letter On Drugs and Therapeutics. Édition Française. Vol. 40 N° 11 (ML USA N° 1545) 18 mai 2018.

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