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La pléthy vient en fumant

Une fois éliminée la présence d’un trouble ventilatoire obstructif par la spirométrie, chez un sujet fumeur symptomatique ou non, se pose la question du pronostic de ce patient pour guider son suivi au-delà du sevrage tabagique. La diminution de la DLCO a démontré son association avec le risque de développer un emphysème.

 

Cette étude californienne a évalué rétrospectivement l’intérêt du rapport VR/CPT chez 7 961 sujets fumeurs sans obstruction bronchique (VEMS et VEMS/CVF post-bronchodilatateurs supérieurs à la limite inférieure de la normale). Il s’agissait à 92 % d’hommes âgés en moyenne de 61,7 (±10,8) ans avec un BMI moyen de 29,5 (±5,7) kg/m2. Le suivi moyen était de 8,6 (±4,8) ans. Trente et un pour cent des sujets avaient d’emblée un rapport VR/CPT supérieur à la limite supérieure de la normale (LSN) (34 % des 1 706 sujets ayant bénéficié d’au moins une autre spirométrie au cours de leur suivi). L’identification d’un rapport VR/CPT supérieur à LSN était associée à un surrisque de consulter aux urgences (HR = 1,09, p < 0,05), d’être hospitalisé (HR = 1,48, p < 0,01), d’être pris en charge en soins intensifs/réanimation (HR = 1,32, p < 0,05), de mortalité (HR = 1,41, p < 0,01) et de développer un trouble ventilatoire obstructif non complètement réversible (HR = 1,27, p < 0,05).

L’évaluation de la distension ajoutée à la mesure de la DLCO est un moyen relativement simple d’évaluer le pronostic et le risque de développer une BPCO chez les sujets fumeurs sans obstruction bronchique.

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Olivier Le Rouzic,  service de pneumologie immunoallergologie, hôpital Albert Calmette, Lille

D’après la session B64 — COPD : Lung function, imaging and pathophysiology (Thematic Poster Session).
Présentation : A3908 — Increasing the resolution of COPD definition : using lung volumes to identify at-risk smokers with preserved spirometry.
Orateur : S. Zeng (San Francisco, États-Unis)

 

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Traitement médicamenteux de la BPCO : ça s’en va et ça revient ?

Plusieurs essais récents confirment que, sur les exacerbations notamment, trois traitements inhalés font mieux que deux. Mais qui sont précisément les patients bénéficiant de l’ajout d’un corticostéroïde inhalé (CSI) à une double bronchodilatation ? Et si les éosinophiles confirmaient leur intérêt dans ce sens ? De session en session, les discussions vont bon train…

Il y a deux ans, un essai randomisé montrait qu’une double bronchodilatation est plus efficace pour la prévention des exacerbations qu’une association CSI + bêta2 longue action (LABA). Au début de l’année, une triple thérapie (CSI + LABA + anticholinergique longue action, LAMA) a fait mieux que ladite double bronchodilatation. Et voilà maintenant que, non seulement la triple fait mieux que les associations LABA + LAMA et CSI + LABA, mais le rapport de force entre ces dernières paraît s’inverser (CSI + LABA semble faire mieux que LABA + LAMA) !

Cette apparente contradiction suggère que tous les malades ne sont pas égaux face aux différents agents et à leurs combinaisons possibles. Donc, il faudrait pouvoir identifier des sous-populations spécifiquement répondeuses à telle ou telle stratégie (essentiellement, avec vs sans CSI). Depuis plusieurs années, des analyses a posteriori d’essais randomisés montrent que le taux d’éosinophiles circulants serait un candidat potentiellement intéressant dans ce sens. Nous disposons maintenant d’analyses planifiées a priori (donc, plus robustes) qui confirment ce potentiel, non seulement pour « prédire » qui peut bénéficier de la mise en place d’un CSI, mais aussi qui risque de pâtir de son retrait parmi les malades déjà sous triple thérapie.

Reste à savoir ce que les recommandations à venir vont faire de ces données : les éosinophiles vont-ils réellement être adoptés, quels seront les seuils choisis, d’autres variables seront-elles combinées pour améliorer la prédiction de réponse aux CSI (historique d’exacerbation ?), une triple thérapie sera-t-elle envisagée en première ligne pour certains profils de patients ou resterons-nous sur des stratégies progressives, les éosinophiles seront-ils utilisés pour guider les stratégies de désescalade ? Les données sont là, à nous de les digérer…

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Nicolas Roche, service de pneumologie, HUPC, hôpital Cochin, Paris

D’après la session A15 : ICS in COPD : the pendulum keeps swinging.

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Réévaluation des patients atteints d’HTAP et survie : il faut viser haut

 

La réévaluation clinique et hémodynamique régulière est au cœur de la prise en charge des patients atteints d’HTAP.

L’année passée, il a été montré sur une large cohorte de plus de 1000 patients atteints d’HTAP idiopathiques, héritables et associées à la prise d’anorexigènes, que l’obtention des critères dits de « bon pronostic » (classe fonctionnelle NYHA I-II, TM6 > 440m, pression de l’oreillette droite < 8 mmHg, index cardiaque > 2,5 L/min/m2) était associée à la survie. Pour la première fois, il a été montré que plus un patient obtenait de critères de faible risque, meilleure était sa survie à long terme. L’approche simplifiée basée sur la classe fonctionnelle NYHA, le TM6 et les biomarqueurs (BNP ou NTproBNP) retrouvait des résultats similaires (Boucly et al, Eur Respir J 2017).

Cette année, la session A27 a regroupé plusieurs travaux s’intéressant à ces thématiques.

L’approche non invasive reposant sur la classe fonctionnelle NYHA, le TM6 et le BNP a été validée dans la cohorte européenne COMPERA de 579 patients ayant une HTAP idiopathique (Hoeper, Eur Respir J 2018 et A7651). La survie à 5 ans des patients atteignant les trois critères de bon pronostic était de 95 % alors qu’elle n’était de 76 %, 64 % et 43 % respectivement pour les patients obtenant 2, 1 ou 0 critère de bon pronostic.

Cette approche de stratification des risques a également été validée dans une étude randomisée PATENT-2 évaluant l’efficacité du Riociguat versus placebo dans une population d’HTAP (Humbert A2123, session A64). Enfin, deux équipes européennes et américaines ont appliqué la même méthodologie à des cohortes de patients atteints d’HTAP associée à une sclérodermie (Boucly, A1178, Weatherald A1179, Mercurio, A1181). Ces études ont montré que la survie à long terme était corrélée au nombre de critères de bon pronostic atteints à la première réévaluation sous traitement.

Tous ces travaux ont confirmé l’intérêt de la réévaluation des patients atteints d’HTAP pour prédire leur survie à 5 ans. L’obtention des critères de bon pronostic est aujourd’hui considérée comme un objectif thérapeutique.

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Athénaïs Boucly,  service de pneumologie et soins intensifs thoraciques, hôpital de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre

D’après la session A27 : You got another thing coming : diagnosis and prognostication in pulmonary hypertension.

 

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Insuffisance respiratoire aiguë hypercapnique : une nouvelle indication pour l’OHD ?

 

L’oxygénothérapie humidifiée à haut débit (OHD) s’est récemment développée dans la prise en charge initiale de l’insuffisance respiratoire aiguë (IRA) hypoxémique et au cours de la période post-extubation dans les services de réanimation. Plusieurs de ses effets physiologiques (lavage de l’espace mort anatomique, effet pression expiratoire positive modéré, performance de l’humidification, réduction du travail respiratoire) laissent entrevoir un effet potentiellement bénéfique au cours de l’IRA hypercapnique.

Une équipe nord-américaine a réalisé une étude ancillaire d’un essai prospectif multicentrique de non-infériorité ayant randomisé 204 patients admis aux urgences pour IRA entre une forme particulière d’OHD, l’insufflation nasale à haute vélocité utilisant des lunettes nasales de faible calibre (Vapotherm Inc., Exeter, NH, États-Unis) pour augmenter l’effet de wash-out (OHD : 35l/mn, FiO2 = 100 %, température = 35-37°C, n = 104), et la ventilation non invasive (VNI : masque oro-nasal, IPAP = 10 cmH2O, EPAP = 5 cmH2O, FiO2 = 100 %, n = 100).[Doshi P, Whittle JS, Bublewicz M, et al. High-velocity nasalinsufflation in the treatment of respiratory failure: A randomized clinical trial. Ann Emerg Med 2018 ; pii : S0196-0644 (17) 31968-6.]

Le critère de jugement principal était l’échec de la technique défini par le recours à l’intubation et/ou le switch pour l’autre technique dans les 72 heures après l’inclusion. Les critères secondaires portaient sur les paramètres physiologiques et le devenir des patients. Les marges de non-infériorité étaient fixées entre 15 et 20 %.

Dans cette étude post-hoc, les auteurs rapportent spécifiquement les résultats observés chez les 65 patients ayant présenté une IRA hypercapnique, respectivement 34 et 31 dans les groupes OHD et VNI. Le taux d’échec était respectivement de 8/34 (23,5 %) et 8/31 (25,8 %) (NS), soit un taux d’intubation de 5,9 vs 16,1 % (p = 0,24) et un taux de switch de 23,5 vs 12,9 % (p = 0,35). L’effet de l’OHD sur la fréquence respiratoire, le pH et la PaCO2 dans les 4 heures suivant l’initiation du traitement était comparable à la VNI. Les durées de séjour aux urgences, en réanimation et à l’hôpital étaient également retrouvées similaires entre les deux techniques.

Ces données démontrant la non infériorité de l’OHD comparativement à la VNI dans la prise en charge de l’IRA hypercapnique sont d’autant plus importantes qu’elles constituent les premiers résultats cliniques d’envergure dans cette indication. D’autres études randomisées évaluant spécifiquement l’IRA hypercapnique seront nécessaires pour conforter ces données encourageantes et pour situer au mieux la place de l’OHD dans cette indication, seule ou en association à la VNI.

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Christophe Girault,  service de réanimation médicale, hôpital Charles Nicolle, CHU-hôpitaux de Rouen

D’après la communication de D. Dodge, et al. High velocity nasal insufflation in hypercapnic respiratory failure : Secondary analysis of a randomized clinical trial. Am J Respir Crit Care Med 2018 ; 1957 : A2544. Session A104.

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Un couteau suisse pour dépister le cancer pulmonaire !

 

Le cancer du poumon est souvent diagnostiqué à un stade métastatique non curable. L’essai de dépistage américain NLST a permis de montrer une réduction de la mortalité spécifique par cancer du poumon de 20 % mais avec une application en vie réelle qui rencontre de nombreuses embuches…

Dans les suites de ces résultats publiés en 2011 1, le CMS (Center for Medicare and Medicaid Services) a statué sur le remboursement dès 2013 du dépistage aux États-Unis du cancer du poumon chez les personnes à risque élevé. Cela concerne actuellement les individus âgés entre 55 et 80 ans, fumeurs actifs ou sevrés depuis moins de 15 ans et ayant un tabagisme cumulé supérieur à 30 paquets-année. Même si la réalisation des scanners est prise en charge, la mise en place en pratique du dépistage reste complexe du fait de plusieurs barrières. L’identification d’individus à haut risque, la compliance des sujets, le manque d’infrastructures, de ressources ou encore de sensibilisation des médecins et des sujets freinent toujours la généralisation du dépistage.

Pour combler cette lacune et faciliter la mise en place efficace de tels programmes dans les systèmes de santé, en s’adressant aussi aux médecins généralistes, l’ALA (American Lung Association) et l’ATS ont uni leurs forces pour élaborer ce qu’ils nomment une boîte à outils, un guide ayant pour but de fournir des stratégies opérationnelles de dépistage du cancer pulmonaire.

C.C. Thomson (Boston, États-Unis) ainsi que d’autres orateurs ayant participé à l’élaboration de ce guide internet ont présenté les différents aspects pratiques traités dans cet outil. Ils y détaillent les différents critères d’éligibilité, fournissent des protocoles standardisés pour la réalisation, l’interprétation et les comptes rendus des scanners ainsi que des protocoles sur l’évaluation et la prise en charge multidisciplinaire des nodules. Ils évoquent par ailleurs l’éducation des sujets, l’importance d’intégrer une démarche de sevrage tabagique et l’intérêt de compiler les sujets inclus dans ce programme de dépistage au sein d’un registre unique. Le but d’un tel outil est de limiter le dépistage « sauvage » en encadrant les pratiques et de faciliter l’application en vie réelle d’une prise en charge réalisée la plupart du temps dans d’importants centres hospitaliers.

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Marion Ferreira, service de pneumologie, hôpital Bretonneau, CHRU de Tours.

D’après la session A13 : ATS/ALA implementation guide for lung cancer screening : an operational toolkit.

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Hippocratisme digital dans la PID fibrosante : un signe à prendre avec des pincettes

 

La constatation possible d’un hippocratisme digital (HD) au cours de la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) et d’autres pathologies pulmonaires fibrosantes est pour les cliniciens une notion bien connue. Néanmoins, on ne dispose pas de « Gold standard » pour évaluer la présence d’HD.

Dans la pratique, les cliniciens font le diagnostic d’HD à l’inspection des mains du patient, mais on sait peu de choses sur la fiabilité de ce type de diagnostic. Une équipe hollandaise a voulu tester la concordance interobservateur du diagnostic clinique d’HD au cours de diverses formes de pneumopathies interstitielles diffuses (PID) fibrosantes en envoyant à un panel international de 61 soignants (53 % de médecins pneumologues ; 34 % d’internes en pneumologie ; 13 % d’infirmières spécialisées dans la prise en charge de patients avec PID) des photographies des mains de 87 patients atteints de PID fibrosante (PFI dans 42 % des cas). Il était demandé aux soignants de se prononcer sur l’existence ou non d’un HD et de déterminer un score de certitude (de 0 à 100 %) quant au diagnostic d’HD. Le diagnostic d’HD était retenu en moyenne pour 38 % des sondés (de 7 à 79 %) et le degré de confiance dans le diagnostic était de 78 % (de 55 à 100 %). Un agrément de 100 % et de plus de 95 % entre les observateurs n’était observé que dans 7 % et 25 % des cas, respectivement. L’agrément interobservateur était faible avec un coefficient K alpha à 0,26, sans différence selon la catégorie d’observateurs. Dans les cas avec un agrément interobservateur élevé (> 95 %), les observateurs étaient sûrs de leur jugement à 86 % alors que ce taux était à 75 % (p < 0,001) quand l’agrément interobservateur était inférieur à 95 %.

Le principal message de ce travail est que l’agrément interobservateur pour le diagnostic d’HD au cours de la PID fibrosante est médiocre, ce qui implique qu’il faut accepter ce diagnostic avec nuance.

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Hervé Mal, service de pneumologie et transplantation pulmonaire, hôpital Bichat, Paris

À partir de la communication de C Moor, M Veltkamp,. van Manen, JR Miedema, JC Grutters, M Wijsenbeek dans la session A23, ILD : diagnosis. Am J Respir Crit Care Med 2018, 197 : A1113.

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Essai de phase 3 réussi pour le dupilumab dans l’asthme : que fait-on des éosinophiles ?

 

Le dupilumab est un anticorps monoclonal ciblant le récepteur alpha de l’IL-4, bloquant l’activité de l’IL-4 et de l’IL-13, développé dans la dermatite atopique et dans l’asthme. Les résultats très attendus de l’étude de phase 3, LIBERTY ASTHMA QUEST, étaient présentés ce jour.

L’étude multicentrique a enrôlé 1902 patients randomisés pour recevoir soit le dupilumab à la dose de 200 mg ou 300 mg tous les 15 jours, soit un placebo. L’âge moyen était de 48 ans (± 15 ans). Cinq pour cent des patients avaient entre 12 et 18 ans. Les patients étaient inclus sur des critères de mauvais contrôle de l’asthme malgré un traitement par corticoïdes inhalés à dose moyenne à forte associé à un ou deux autres traitements de fond, sans critère d’éosinophilie. Le score ACQ5 moyen était à 2,71 et le taux annuel d’exacerbation de 2,07 par an. Quarante-deux pour cent des patients avaient une éosinophilie sanguine à l’inclusion supérieure à 300/mm3.

Le traitement par dupilumab, 200 et 300 mg, a entraîné une réduction de 48 et 46 % des exacerbations sévères (p < 0,001). Cet effet était plus important chez les patients présentant plus de 300 éosinophiles/mm3 à l’inclusion, avec une réduction des exacerbations de 66 et 67 % par rapport au placebo (p < 0,001). Une amélioration notable du VEMS, de 320 et 340 ml de plus que le placebo, a été observée dès la deuxième semaine de traitement avec les deux doses de traitement. Là encore, l’effet était plus important chez les patients éosinophiles.

Les effets secondaires graves étaient observés dans la même proportion (environ 8 %) quel que soit le traitement reçu. Les plus fréquents étaient les infections respiratoires et les réactions au point d’injection. Les hyperéosinophilies sanguines n’étaient pas mentionnées dans le poster car elles concernaient moins de 10 % des patients.

Au total, le dupilumab réduit de manière significative les exacerbations sévères dans l’asthme modéré à sévère non contrôlé et améliore de façon notable et rapide le VEMS. L’effet du traitement est observé dans toute la population de l’étude mais est plus important chez les patients éosinophiles.

Ces données suggèrent que ce traitement pourrait être utile dans l’asthme sévère indépendamment de l’éosinophilie sanguine, remettant en question les stratégies thérapeutiques actuelles.

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Camille Taillé, service de pneumologie et Centre de Référence-C des Maladies Pulmonaires rares, hôpital Bichat, Paris

D’après la Session A101 Mechanisms and clinical features of severe asthma. D’après la communication de M. Castro : A Randomized, Controlled Phase 3 Study, LIBERTY ASTHMA QUEST, Evaluating the Efficacy and Safety of Dupilumab in Uncontrolled Moderate-to-Severe Asthma A7700.

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La ventilation auto-asservie « FACE » au traitement des troubles respiratoires nocturnes chez l’insuffisant cardiaque

 

À l’occasion d’une session consacrée aux complications cardiovasculaires et à la mortalité des troubles respiratoires au cours du sommeil, R. Tamisier (Grenoble, France) a présenté les résultats intermédiaires de l’étude FACE.

Il s’agit d’une étude de cohorte multicentrique française dont l’objectif est d’évaluer la morbimortalité et la qualité de vie de patients insuffisants cardiaques stables, avec fraction d’éjection du ventricule gauche (FEVG) altérée ou préservée, porteurs de troubles respiratoires au cours du sommeil (SAS central prédominant ou associé à un SAOS (30 % des cas), traités ou non par ventilation auto-asservie (VAA), afin d’apporter des informations complémentaires à celles issues de l’étude SERVE-HF. Le critère principal de jugement était représenté par un score composite tenant compte des hospitalisations pour aggravation de l’état cardiaque, de la mortalité et de la survenue d’une transplantation ou l’implantation d’un système d’assistance ventriculaire. Alors que la première inclusion a eu lieu en 2009, 391 patients ont pu être inclus à ce jour, répartis en deux groupes en fonction de l’utilisation ou non de la VAA. Les résultats obtenus à deux ans (moyenne de suivi de 21,3 mois) confirment le puissant facteur de risque indépendant de l’hypoxie nocturne (HR = 12,03 ; p = 0,007). Par ailleurs, ils permettent de mettre en valeur le rôle bénéfique de la VAA dont l’utilisation était associée à un meilleur pronostic dans le sous-groupe des patients hypoxémiques nocturnes mais présentant une insuffisance cardiaque à FEVG préservée ou modérément réduite (comprise entre 40 et 49 %). Enfin, ils confirment les résultats de l’étude SERVE HF en révélant un pronostic plus sévère chez les patients présentant une insuffisance cardiaque ischémique à FEVG altérée.

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Jean-Claude Meurice, service de pneumologie, CHU de Poitiers, Poitiers

À partir de la communication de R. Tamisier (Grenoble) au cours du mini-symposium Sleep disorders breathing, cardiovascular disease, and mortality lors de la session A19 du 20 mai 2018.

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Quand on partait sur les chemins À bicyclette Y avait Paulette et… son respirateur !

 

La place de la VNI (ventilation non invasive) dans la prise en charge des patients atteints d’une BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) sévère reste très discutée. Et si le débat est loin d’être clos quant à son utilisation nocturne, un signal de plus en plus fort plaide en faveur de l’amélioration des capacités à l’exercice sous VNI. Pour le moment, les données proviennent d’études observationnelles avec un effectif réduit de patients. Mais pourquoi priver de cette aide les patients BPCO qui utilisent déjà la VNI la nuit ? C’est l’objet de cette étude allemande réalisée en cross-over.

Vingt patients ont été inclus, âgés en moyenne de 60 ans (± 6), porteurs d’une BPCO très sévère (VEMS moyen : 19 ± 4 % de la théorique) et bénéficiant déjà d’une VNI la nuit depuis en moyenne 18 mois [0,5-96]. Les échanges gazeux au repos étaient altérés : PaO2 en moyenne à 54,5 ± 9,1 mmHg, PaCO2 en moyenne à 51,0 ± 6,8 mmHg.

Chaque patient a effectué un exercice sur bicyclette ergonomique à 60 % de sa puissance maximale le plus longtemps possible sous VNI et oxygène ou sous oxygène seul. L’ordre des sessions était randomisé. Chaque session d’exercice était précédée et suivie de 6 minutes de repos sous VNI et oxygène ou sous oxygène seul. Le débit d’oxygène était en moyenne de 3,8 ± 1,6 l/min.

La VNI à l’exercice était paramétrée lors de deux sessions d’entraînement. Les paramètres utilisés étaient initialement ceux appliqués la nuit, ils étaient ensuite adaptés selon la cinétique de la PaCO2 à l’effort. En moyenne, l’IPAP était de 27 ± 3 cmH2O, l’EPAP de 6 ± 1 cmH2O et la fréquence respiratoire de 20 ± 3/min.

L’utilisation de la VNI a augmenté significativement le temps d’endurance. L’exercice durait pendant 11 ± 6 min dans le groupe VNI et oxygène versus 8 ± 4 min dans le groupe oxygène seul (p = 0,013). La PtcCO2 était significativement meilleure pendant toute la session d’exercice sous VNI et oxygène. En fin d’exercice, elle était de 50,0 ± 5.5 mmHg dans le groupe VNI et oxygène versus 56,1 ± 6,2 dans le groupe oxygène seul (p < 0,001). Parallèlement, la SpO2 était significativement meilleure pendant toute la session d’exercice sous VNI et oxygène (p < 0,05). La dyspnée ressentie était significativement moins importante dans le groupe VNI et oxygène (score de Borg à 2 [1-4] versus 4 [3-5], p < 0,01). Il n’y avait pas de différence observée concernant la fatigue ressentie des membres inférieurs.

En conclusion, la VNI durant la réhabilitation respiratoire permet chez les patients BPCO très sévères d’augmenter le temps d’exercice, peut-être grâce à une amélioration de la PaCO2, tout en réduisant la sensation de dyspnée. Connaissant l’impact pronostique des capacités d’exercice dans la BPCO, le recours à la VNI devrait être systématique chez les patients sévères hypercapniques préalablement équipés la nuit. Toutefois, la généralisation de cette technique nécessite encore que les médecins de réhabilitation respiratoire soient formés et s’approprient cette technique.

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Marjolaine Georges, service de pneumologie et soins intensifs respiratoires, CHU Dijon Bourgogne, Dijon
Sandrine Pontier, service de pneumologie et unité des soins intensifs, clinique des voies respiratoires, CHU Larrey, Toulouse

D’après la session A95 Latest advances in pulmonary rehabilitation, COPD, and IPF.
A2453 T. Schneeberger (Munich, Allemagne)

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Réhabilitation et BPCO : pas de retraite après 70 ans


Qui n’a pas dit ou entendu dire pour un patient atteint de BPCO sévère qu’il n’était pas raisonnable de l’adresser en réhabilitation en raison de son âge ?

L’évolution démographique de la population ne laisse aucun doute sur l’accroissement progressif de la proportion de sujets âgés parmi nos patients, et la problématique de leur prise en charge spécifique se posera de plus en plus fréquemment. Cette étude allemande a évalué en rétrospectif les données de 2161 patients atteints d’une BPCO de stade 3 à 4 de GOLD qui ont réalisé une réhabilitation respiratoire intensive de 3 semaines en centre. Mille deux cent cinq avaient moins de 65 ans, 472 entre 65 et 70 ans et 484 plus de 70 ans. Les groupes n’étaient pas tout à fait comparables avec notamment une fonction respiratoire (VEMS) moins altérée chez les sujets âgés (28 %, 33 % et 37 % respectivement). Après réhabilitation respiratoire, les trois groupes amélioraient de manière comparable leur distance au test de marche de 6 minutes (+ 54 m, + 57 m et + 48 m respectivement) et la dimension physique du questionnaire SF36 (+ 1,3 points, + 1,6 points et + 1,6 points respectivement). En revanche les sujets âgés de plus de 70 ans avaient une moindre amélioration de la dimension mentale du SF36 (+ 8,1 points, + 7,8 points, + 4,8 points respectivement).

Comme dans d’autres études récentes, ces données confirment donc que l’âge par lui-même ne doit pas être un obstacle à la réhabilitation et que les patients âgés en tirent également bénéfice.

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Olivier Le Rouzic, service de pneumologie immunoallergologie, hôpital Albert Calmette, Lille.

D’après la session A66 – Pulmonary rehabilitation : Clinical studies in COPD (Thematic Poster Session)
Présentation : A2158- Effects of age on pulmonary rehabilitation outcomes in patients with COPD – a retrospective analysis
Orateur : T. Schneeberger (Munich, Allemagne)

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