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Cancer bronchique : grand IMC, petits ganglions ?

 

Une méta-analyse récente a montré une réduction du risque de cancer pulmonaire chez plus de 4 000 patients obèses, que ceux-ci soient fumeurs actifs, sevrés ou non-fumeurs.1 Une étude américaine suggère que les patients obèses auraient un envahissement ganglionnaire moins important.

L’équipe d’A. Ammar s’est intéressé à l’envahissement ganglionnaire chez des patients obèses. Pour cela, ils ont repris les résultats des patients qui ont bénéficié d’une bronchoscopie entre 2009 et 2014 pour un diagnostic de cancer bronchique. Les critères d’exclusion comportaient les sarcoïdoses et autre maladie inflammatoire, les antécédents de cancer. Les dossiers de 60 patients ont été entièrement revus pour collecter leur âge, IMC (indice de masse corporel), stade ganglionnaire et nombre de ganglions envahis. Le stade ganglionnaire était défini selon la classification TNM afin de déterminer un stade ganglionnaire moyen pour chacune des trois sous-catégories IMC (< 18,5, entre 18,5 et 24,9 et > 25).

Le nombre moyen de ganglions envahis dans chaque groupe était de 2,4, 1,9 et 1,7 respectivement (IMC < 18,5, entre 18,5 et 24,9 et > 25). En comparant le groupe d’IMC les plus faibles au groupe d’IMC les plus élevés, il existait une différence significative du nombre moyen de ganglions envahis (p = 0,003) mais aussi du stade ganglionnaire moyen (p = 0,001).

Cette étude de petit effectif suggère pour la première fois que l’obésité serait inversement et indépendamment associée à un stade ganglionnaire moins avancé dans le cancer bronchique. Néanmoins, les auteurs ne précisent pas comment était déterminé le caractère malin des ganglions. Une étude récente a montré le défaut de sensibilité du TEP dans la détermination de l’envahissement ganglionnaire chez des patients bénéficiant d’une écho-endoscopie systématique, et ce malgré l’absence de positivité des adénopathies au TEP. 2 Ainsi, si dans l’étude présentée le stade N était défini uniquement par imagerie, il se peut que les faux négatifs soient non négligeables.

En résumé, ces résultats préliminaires semblent intéressants, mais méritent d’être confirmés de façon prospective, notamment, chez des patients obèses avec un diagnostic suspecté de cancer bronchique localisé.

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Marion Ferreira, service de pneumologie, CHRU Bretonneau Tours
Antoine Luchez, service de pneumologie et oncologie thoracique, CHU hôpital Nord, Saint-Étienne
 

D’après le poster : Association of premordbid BMI with positiv node count and mean nodeal staging in patients with lung cancer diagnosed by EBUS (A5552)

 

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L’huile de foie de morue de retour ?

 

Il émerge régulièrement dans la littérature le potentiel effet protecteur d’un régime riche en acides gras poly-insaturé oméga 3 dans les maladies cardiovasculaires, les maladies auto-immunes mais aussi les maladies respiratoires. De façon plus récente, les huiles de poisson pourraient limiter la toxicité respiratoire de l’ozone dû au réchauffement climatique. Le mécanisme sous-jacent est l’inhibition de la production de leucotriènes par une inhibition compétitive de la phospholipase A2. Il s’agit de données préliminaires expérimentales. Dans l’asthme, les résultats d’un essai multicentrique randomisé ont été publiés par l’équipe de Jason Lang, et coll. en décembre 2018.? 1

Quatre-vingt-dix-huit adolescents et jeunes adultes en surpoids et obèses, porteurs d’un asthme mal contrôlé, ont été inclus puis randomisés 3 : 1. Le groupe interventionnel (n = 77 dont 48 % sont de sexe masculin, âge moyen : 14,6 ans, indice de masse corporelle moyen 33,9 kg/m2) bénéficie d’une supplémentation par 4 g d’acides gras oméga 3 pendant 24 semaines sous la forme de capsules molles. Le groupe contrôle reçoit sous la même forme de l’huile de soja purifiée. Le score ACQ n’est que de 1,6 en moyenne à la randomisation. Les capsules ne sont oubliées qu’en moyenne 20 jours sur les 6 mois de l’essai. Si la supplémentation en oméga 3 augmente bien le ratio oméga 3/oméga 6 dans les monocytes et les granocytes circulants, les symptômes de l’asthme (Δscore ACQ : – 0,09 dans le groupe oméga 3 vs – 0,18 dans le groupe contrôle, p = 0,58), le risque d’exacerbation (RR : 0,92 [0,30-2,89] comme les fonctions respiratoires (ΔVEMS : + 0,55 % de la norme dans le groupe oméga 3 vs + 1,13 % dans le groupe contrôle) ne sont pas améliorés. La supplémentation en oméga 3 est bien tolérée, sans modification des enzymes hépatiques. Le génotype ALOX 5 (arachidonate lipooxygénase) n’influence pas la réponse à la supplémentation en omega 3.

Finalement, les résultats de cette étude clinique contredisent les résultats d’études expérimentales et cliniques préliminaires. Un régime riche en oméga 3 ne peut pour l’instant pas être recommandé. Un grand « Ouf ! » de soulagement pour ceux auraient déjà goûté l’huile de foie de morue.

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Marjolaine Georges, service de pneumologie et soins intensifs respiratoires, CHU Dijon

D’après la session C90 bench to bedside : how dietary N3-PUFAs modulate the pulmonary response to environmental exposures

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Et si une PPC pouvait traiter la toux ?

 

Un lien entre apnées du sommeil et toux chronique a déjà été décrit1 et certaines études ont démontré une amélioration de cette toux sous PPC. 2 Néanmoins, le SAOS n’est pas systématiquement recherché ou traité chez les tousseurs chroniques. Ainsi le SAOS pourrait entraîner une toux chronique par le biais d’une hypersensibilité laryngée secondaire aux hypopnées et apnées. D’où l’idée de proposer un traitement par PPC à des tousseurs chroniques. Pourquoi pas, étant donné le manque de thérapeutiques en la matière ?

Une étude a été menée chez 19 adultes non-fumeurs souffrant de toux chronique et de SAOS sans anomalie fonctionnelle respiratoire ou radiographique. Les critères de jugement étaient, à 6 semaines, basés sur des échelles de symptômes (Leicester cough questionnaire) et une mesure objective du temps passé à tousser (Leicester cough monitor). Les résultats préliminaires sont ici rapportés après 6 semaines de traitements pour 12 patients inclus dans le bras PPC et 7 dans le bras sham PPC. Après 6 semaines, tous les patients bénéficiaient de la PPC. Initialement, les deux groupes étaient homogènes en termes d’âge, IMC, symptômes. Après seulement 6 semaines de traitement, une diminution quasi significative (p = 0,06) de presque tous les paramètres était observée avec une durée de toux (monitorée) et des scores de symptômes. Ces débuts prometteurs méritent d’être suivis attentivement dès que plus de patients seront inclus.

Enfin, une étude toulousaine rapporte les différences entre tousseurs chroniques obèses ou non. Sur 467 tousseurs chroniques, 355 avec un IMC entre 18,5 et 30 kg/m2 étaient comparés à 112 obèses (IMC ≥ 30 kg/m2). Tous les paramètres observés tels que le sexe, l’âge, la longévité des symptômes, le tabagisme étaient identiques en dehors du reflux gastro-œsophagien (diagnostiqués sur les symptômes ou la pH-métrie) et du syndrome d’apnées du sommeil, significativement plus fréquents chez les patients obèses (tiens tiens…). Et encore de l’espoir, la réponse au traitement par IPP était plus fréquente chez les patients obèses (42 %) que chez les tousseurs chroniques non obèses (32 %). Il faut donc dépister ces comorbidités et les traiter ! Ça marche !

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Maéva Zysman, Inserm U955, Team 4, IMRB, Créteil

D’après la session C37 : Symptoms, pleural disease, behavioral science and other topics

D’après la session C37 : Symptoms, pleural disease, behavioral science and other topics

P521 K. Sundar   Effect of continuous positive airway pressure (CPAP) vs sham CPAP in chronic unexplained cough : a randomized study (interim analysis).

P522 L. Guilleminault Chronic cough : differences in characterstics between obese and non obese subjects.

 

 

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L’oxygène à haut débit : pourquoi pas à domicile ?

 

L’oxygène à haut débit (OHD) est maintenant régulièrement utilisé aux urgences et en réanimation pour la prise en charge de l’insuffisance respiratoire aiguë. Des dispositifs sont actuellement commercialisés pour sortir la technique du contexte aigu et l’implanter en salle de pneumologie voire à domicile. Plusieurs arguments sont en effet séduisants pour envisager la prise en charge de nos patients porteurs d’IRC, avec entre autres le confort procuré par une humidification et un réchauffement optimal, l’amélioration de la clearance mucociliaire, la diminution du travail respiratoire. Actuellement, une seule étude est publiée sur un nombre suffisant de patients, mais les résultats en sont critiquables et il est difficile d’en tirer des conclusions. 1

L’équipe de Rouen a présenté un travail rétrospectif portant sur 71 patients sortis à domicile ou en réhabilitation sous OHD ; 28 (39 %) étaient trachéotomisés. Les pathologies étaient multiples : maladies interstitielles, BPCO, cancer, hypertension pulmonaire. Les courbes de survie étaient bien différentes entre les pathologies (durée de séjour à domicile 15,7 semaines pour le groupe HDN versus 65,9 dans le groupe trachéotomisé) et on peut distinguer intuitivement deux groupes : mise en place de l’OHD dans une optique palliative (cancer, pathologie interstitielle) et mise en place au long cours dans la pathologie chronique (patients trachéotomisés, BPCO). Les réglages sont, d’ailleurs, bien différents avec un débit plus haut chez les patients trachéotomisés (32,4 ± 12 l/mn et une FiO2 à 62,9 ± 19,7 % dans le groupe OHD nasal versus 24,7 ± 11,2 l/mn avec une FiO2 à 28,5 ± 9,9 % pour les patients trachéotomisés contre 62,9 ± 19,7 % dans le groupe nasal). Les débits d’oxygène nécessaires pour obtenir de telles FiO2 sont importants : en moyenne 12,9 ± 7,6 l/mn, ce qui n’est pas sans poser problème pour la sortie au domicile. Comme dans des travaux ultérieurs, les auteurs ne constatent pas de modifications de la capnie.

A.Pandya, et al. ont montré des résultats portant sur 15 patients BPCO dans les suites d’une exacerbation. Les patients étaient porteurs d’une BPCO sévère (VEMS à 33 % de la théorique en moyenne) mais non hypercapniques (PaCO2 à 40,6 ± 6,4 mmHg). Le travail rapporte une bonne tolérance de la technique, une amélioration de la dyspnée pour une utilisation moyenne de 7,2 heures. Le débit moyen était de 32,2 ± 2,6 l/mn et la FiO2 de 26,1 ± 3,7 %, soit des chiffres comparables à l’équipe de Rouen. Sur la durée de l’étude (1 an), les auteurs rapportent une tendance à la diminution du taux d’exacerbations. Dans un autre poster, ils ne rapportent pas d’altération du sommeil.

Toujours à domicile, Given J, et al. rapporte une bonne tolérance et une amélioration de la clearance mucociliaire.

La place du haut débit à domicile mérite maintenant d’être clarifiée par des études homogènes, prospectives, sur des groupes plus importants de patients. Il y a très probablement deux grandes directions à prendre : les soins palliatifs en montrant une amélioration de la qualité de vie et du confort, et la BPCO. Dans cette dernière pathologie, les questions sont nombreuses : place par rapport à l’oxygénothérapie conventionnelle, par rapport à la VNI, rôle sur le confort, la tolérance à l’exercice, les exacerbations… Tout reste à faire !

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Sandrine Pontier-Marchandise, service de pneumologie et USI CHU Larrey, Toulouse

D’après les communications suivantes :

Dolidon S, et al. Post Acute High Flow Oxygen Therapy : Our Centre Experience. Am J Respir Crit Care Med 2019 ; 199 : A2738

Pandya A, et al. Feasibility of using home humidified high flow nasal cannula- oxygen therapy (HHFNC-O2) after recent acute exacerbation of COPD (AECOPD) requiring hospitalization. Am J Respir Crit Care Med 2019 ; 199 : A3287.

Pandya A, et al. Effects on Sleep of Home Humidified High Flow Nasal Cannula- Oxygen Therapy (HHFNC-O2) After Recent Acute Exacerbation of COPD (AECOPD) Requiring Hospitalization. Am J Respir Crit Care Med 2019 ; 199 : A3328.

Given J, et al. Improved Perception of Mucus Clearance and Benefit After Nasal High Flow Therapy in Women with COPD and Asthma. Am J Respir Crit Care Med 2019 ; 199 : A3346.

 

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Trithérapie d’emblée dans l’HTAP : un réel bénéfice sur la survie à long terme

 

Il est classiquement admis qu’une trithérapie d’emblée associant une prostacycline parentérale et deux traitements oraux doit être initiée chez les patients les plus sévères nouvellement diagnostiqués avec une hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), notamment, ceux en classe fonctionnelle NYHA IV. Cependant, aucune donnée sur la survie de ces patients initiés en trithérapie n’a été publiée. Le réseau français d’HTP a présenté lors d’une session de communication orale les données à long terme sur la survie d’une cohorte de plus de 1 600 patients selon le traitement initié (monothérapie, bithérapie, trithérapie).

Mille six cent onze patients avec une HTAP idiopathique, héritable ou associée aux anorexigènes ont été inclus dans cette étude, entre 2006 et 2018, et classés en trois groupes selon le traitement initié : monothérapie, bithérapie, trithérapie incluant une prostacycline parentérale (IV ou SC). Comme attendu, les patients initiés avec une trithérapie étaient les plus sévères au diagnostic (plus de patients NYHA IV, RVP 19 UW). Cette étude a permis de montrer que, malgré leur sévérité initiale, les patients initiés en trithérapie avaient la meilleure survie (91 % à 5 ans). En revanche, aucune différence n’a été mise en évidence sur la survie des patients initiés en mono- ou en bithérapie (61 % à 5 ans). L’escalade thérapeutique rapide (9 mois) de la moitié des patients initiés en monothérapie explique probablement la superposition des courbes de survie des groupes monothérapie et bithérapie. En analyse multivariée, quatre variables étaient indépendamment associées à la survie : le sexe (les femmes ayant un meilleur pronostic que les hommes), l’âge, la distance parcourue au test de marche de 6 minutes et le recours à une trithérapie d’emblée. La question qui se posait face à ces résultats était la suivante : le meilleur pronostic observé chez les patients recevant une trithérapie était-il lié à l’utilisation d’une prostacycline parentérale ? Pour répondre à cette question, le sous-groupe de patients recevant une prostacycline parentérale en première ligne a été analysé (n = 149) : 31, 42 en bithérapie, 76 en trithérapie. Ces trois groupes ne différaient pas en termes de sexe, d’âge, de classe fonctionnelle, de test de marche de 6 minutes. En revanche, les patients recevant une trithérapie initiale étaient un peu plus sévères sur le plan hémodynamique que les autres et, pourtant, leur survie était bien meilleure que celle observée avec une mono- ou une bithérapie.

Ces résultats suggèrent qu’il existe un effet synergique lorsqu’on cible les trois voies de la dysfonction endothéliale en même temps (la voie du NO, la voie de la prostacycline et la voie de l’endothéline). Va-t-on vers un changement de paradigme ? Doit-on réserver la trithérapie uniquement aux patients les plus sévères ?

 

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Athénaïs Boucly, service de pneumologie, médecine intensive et réanimation, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris

D’après la session C97, abstract A5585

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Diagnostic de pneumopathie d’hypersensibilité : un assistant virtuel pour débusquer les expositions à risque

 

Sur le modèle de Pneumotox, une équipe canadienne a développé un site internet permettant un accès rapide et facile aux différents cas rapportés de pneumopathie d’hypersensibilité (PHS).

Il n’existe pas de critère diagnostique précisément défini pour le diagnostic de PHS. Si l’aspect du scanner thoracique et la lymphocytose au lavage bronchoalvéolaire sont des éléments importants, le diagnostic repose, cependant, en grande partie sur l’existence d’une exposition documentée.

La reconnaissance des expositions les plus connues, aviaires et aux moisissures, est relativement aisée, mais les patients ne sont pas toujours questionnés sur des causes plus rares de PHS. Par ailleurs, le clinicien ne connaît pas forcément toutes les expositions décrites comme responsables de PHS.

Une équipecanadienne a développé un outil d’aide à la prise de décision clinique qui collige et documente tous les cas connus référencés. Ce site est accessible gratuitement : www.hplung.com et permet de consulter les cas publiés en fonction du type d’activité (exposure) et du type d’exposition suspectés (antigens).

La base de données a été constituée en effectuant une recherche dans quatre principales bases de données MEDLINE, EMBASE, Scopus et Web of Science. Cette recherche a obtenu 23 001 résultats. Les données extraites sont la source de l’exposition, l’environnement dans lequel elle s’était produite et, le cas échéant, l’antigène étiologique spécifique. Les cas et les citations ont été comptés, de même que les méthodes utilisées pour établir le diagnostic HP et le type de publication.

Il s’agit de la première analyse documentaire exhaustive à regrouper tous les cas de PHS publiés et à rapporter l’exposition associée ainsi que les méthodes de diagnostic.

Ces conclusions sont limitées par un biais de publication et des travaux sont en cours pour inclure toutes les études pertinentes. La mise en commun des cas rapportés de PHS dans un référentiel en ligne interrogeable peut constituer un outil précieux pour aider les cliniciens à établir un diagnostic précis de PHS.

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Diane Bouvry, service de pneumologie, hôpital Avicenne Bobigny

D’après J. Lu : Causes of hypersenitivity pneumonitis : literature review and development of a knowledge translation tool. Am J Respir Crit Care Med 2019 ; 199 : A3068.

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Prise en charge des épanchements pleuraux néoplasiques : suivez le guide !

 

L’épanchement pleural néoplasique (EPN) est un problème très fréquent pour le pneumologue (125 000 admissions par an aux États-Unis). Sa prise en charge doit prendre en compte le fait que l’EPN est associé à un pronostic à moyen terme très médiocre avec, notamment, une médiane de survie de 70 jours en cas d’EPN lié à un cancer bronchopulmonaire. Des recommandations de prise en charge sont rendues nécessaires par la constatation de pratiques très variées. Celles de l’ERS ont été publiées en 2018. 1 Des recommandations de pratique clinique ont été également formulées par l’ATS, publiées fin 2018 2

Au cours d’une session résumant les recommandations ATS récentes de pratique clinique, D.J. Feller-Kopman (Baltimore, Maryland, États-Unis) a résumé les principales recommandations en la matière. Le panel d’experts s’est prononcé avec un faible niveau de recommandations en faveur de :

  1. la pratique du repérage échographique lors de la thoracocentèse ;
  2. ne pas faire d’intervention pleurale chez le patient asymptomatique ;
  3. l’utilisation d’un cathéter tunnellisé ou d’une pleurodèse chimique chez le patient avec EPN symptomatique en l’absence de poumon « trappé », c’est-à-dire sans expansion après évacuation pleurale (environ 30 % des cas) ;
  4. l’évacuation la plus complète possible de la plèvre lors de la thoracocentèse pour apprécier la réponse sur les symptômes et la qualité de l’expansion pulmonaire ;
  5. l’utilisation indifféremment de la pulvérisation de talc (poudrage) ou du talcage par le drain en cas de pleurodèse chimique ;
  6. choisir le cathéter tunnellisé plutôt que la pleurodèse chimique chez le patient avec mauvaise réexpansion pulmonaire ou échec de la pleurodèse ;
  7. traiter par antibiotiques en maintenant en place le cathéter tunnellisé en cas d’infection pleurale.

Le panel d’experts propose de réserver l’ablation du cathéter aux cas d’échec du traitement.

Ces recommandations, qui ne sont pas superposables à celles de l’ERS, sont intéressantes pour le clinicien car elles sont simples. Elles sont, néanmoins, susceptibles d’évoluer rapidement à la faveur des résultats d’études contrôlées à venir.

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Hervé Mal, service de pneumologie et transplantation pulmonaire, hôpital Bichat

D’après la communication de DJ Feller-Kopman : management of malignant pleural effusions. Session C92

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Thermoplastie bronchique : peut-on faire aussi bien en une seule séance ?

 

La procédure actuelle de thermoplastie bronchique prévoit trois séances afin de traiter la totalité de l’arbre bronchique. Compte tenu de l’hétérogénéité des anomalies de l’arbre bronchique, le ciblage des zones mal ventilées pourrait permettre de réduire le nombre de séances.

Une équipe américaine a utilisé l’IRM thoracique de ventilation au 129Xe hyperpolarisé pour détecter les zones hypoventilées et a comparé, dans un essai randomisé, l’effet de la thermoplastie guidée par l’IRM à celui du traitement conventionnel non guidé.

Les deux groupes de 15 malades chacun étaient comparables. Le score ACT moyen était de 8,8 ± 3,6, la majorité (80 %) des patients avait eu plus de trois exacerbations dans l’année précédente.

La ventilation était évaluée selon quatre catégories : bien ventilée, ventilation normale, ventilation faible, pas de ventilation. La première séance du groupe « guidé par IRM » permettait de traiter les six segments les plus faiblement ventilés. Les autres segments étaient traités au cours des deux séances suivantes. Dans le groupe « conventionnel », on traitait le lobe supérieur droit, puis le lobe supérieur gauche, puis les deux lobes inférieurs.

Après la première séance, on observait une augmentation significative du nombre de zones bien ventilées dans le groupe « guidé » et pas de modifications dans le groupe conventionnel. Dans le groupe « guidé par IRM », le score de qualité de vie mesuré 3 mois après la première séance était comparable à celui observé à la fin des trois séances du groupe « conventionnel ». Pour les deux groupes, on notait une amélioration par rapport à l’inclusion. Le nombre d’effets secondaires était plus faible dans le groupe « guidé » (33 % versus 73 %).

Ces données suggèrent qu’une seule séance de thermoplastie ciblant les zones hypoventilées pourrait être aussi efficace que les trois séances conventionnelles. Si ces données sont confirmées, elles modifieraient l’appréhension du mode d’action de la thermoplastie.

Enfin, si réduire le nombre de séances est intéressant pour le patient, le bénéfice économique reste à évaluer, en prenant en compte le coût de l’IRM et du 129Xe hyperpolarisé à comparer à celui de deux cathéters.

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Camille Taillé, service de pneumologie et Centre de référence-C des maladies pulmonaires rares, hôpital Bichat, Paris

D’après la session B14 : Late breaking clinical trials. Résumé A735

 

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Reste-t-il une place pour la PPC dans la prévention cardiovasculaire secondaire ?

 

Alors que le syndrome d’apnées obstructives au cours du sommeil (SAOS) est considéré comme un facteur de risque majeur vis-à-vis de nombreuses comorbidités cardiovasculaires, les effets bénéfiques de son traitement par pression positive continue (PPC) sont encore difficiles à affirmer, en particulier en termes de prévention cardiovasculaire secondaire. C’est la raison pour laquelle les résultats de l’étude ISAACC sur les effets de la PPC sur la récidive de la pathologie coronarienne après un épisode aigu chez des patients avec SAOS étaient très attendus.

Cette étude menée par M. Sanchez de la Torre grâce à la collaboration multicentrique des équipes espagnoles a concerné l’inclusion de 1866 patients présentant une pathologie coronarienne aiguë et ayant bénéficié d’un enregistrement polygraphique dans les 72 heures suivant cet épisode, permettant de retrouver 1264 patients SAOS et 602 patients indemnes de trouble respiratoire au cours du sommeil. Tous ces patients ont été suivis sur une période de 6 ans (3,41 ans en moyenne), alors que ceux porteurs d’un SAOS avaient été randomisés initialement en fonction de l’utilisation ou non d’une PPC après la découverte des troubles respiratoires nocturnes. Il s’agissait d’un SAOS sévère dans la mesure où l’IAH moyen était de 36/h, chez des patients ne présentant pas de surcharge pondérale importante ni de somnolence diurne excessive (score d’Epworth moyen = 5,3). Alors que le critère principal d’évaluation était représenté par le nombre d’évènements cardiovasculaires survenant au cours du suivi, leur taux de survenue est resté identique dans les deux groupes de patients SAOS (98 [15,5 %] sous traitement médical seul vs. 109 sous PPC [17,3 %]) avec un hazard ratio de 0,88 (CI : 0,67 à 1,16 ; p = 0,37). Par ailleurs, le taux d’événements cardiovasculaires a été retrouvé identique chez les patients non SAOS (90 événements [14,95 %]) et les SAOS non traités par PPC (p = 0,28). Bien que la compliance vis-à-vis de la PPC soit faible (moins de 3 heures en moyenne), il n’a pas été retrouvé de corrélation entre la survenue de ces événements et la durée d’utilisation chez les patients traités par PPC.

Cette nouvelle étude remet en question, une fois de plus, l’influence du SAOS dans la survenue de cette pathologie cardiovasculaire ainsi que le rôle du traitement par PPC pour en éviter la survenue.

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Jean-Claude Meurice, service de pneumologie, CHU de Poitiers

D’après la présentation (A5607) présentée dans la session C99 « SRN : cardiometabolic consequences of sleep disordered breathing and the role of CPAP therapy » du 21 05 19, par M. Sanchez de la Torre (Lieida, Espagne).

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Le syndrome d’apnées du sommeil est aussi une pathologie médicamenteuse.

 

Si l’on sait depuis de nombreuses années que les morphiniques induisent des anomalies respiratoires nocturnes, d’autres médicaments sont suspects de générer ou d’aggraver des apnées du sommeil. La gabapentine et la prégabaline utilisées dans le traitement de l’épilepsie et des douleurs neuropathiques peuvent entraîner un syndrome d’apnées du sommeil.

 

Ce sont les résultats d’une analyse de la base de données de pharmacovigilance de l’OMS qui ont été communiqués aujourd’hui par l’équipe du Pr Jean-Louis Pépin. Ont été rapportés 8915 cas de SAS parmi 17 579 277 dossiers, dont 76 avec la gabapentine et 123 avec la prégabaline. Avec la gabapentine, le risque de SAS est multiplié par 2,61 (2,08 à 3,27). Avec la prégabaline, le risque de SAS est multiplié par 2,42 (2,02 à 2,89). Une dépression de la commande centrale et une instabilité des voies aériennes supérieures en sont les potentiels mécanismes par effet GABA mimétique.

Il n’y a pas de risque de SAS mis en évidence avec les autres médicaments antiépileptiques à l’exception des benzodiazépines avec un risque multiplié par 3,07 (2,58 à 3,66).

L’enquête médicamenteuse doit être réalisée chez les patients apnéiques. Les praticiens doivent être informés du risque de SAS lié aux médicaments. Il existe une rubrique dédiée du site Pneumotox. Ces nouvelles données ont plusieurs conséquences pratiques :

  1. surveiller les patients apnéiques à l’introduction de ces traitements,
  2. prescrire ces médicaments avec précaution,
  3. lorsqu’on suspecte un SAS induit par les médicaments, une diminution de dose peut être tentée avec un contrôle de l’enregistrement nocturne avant un traitement classique du SAS.
[hr]

Marjolaine Georges, service de pneumologie et soins intensifs respiratoires, CHU Dijon

D’après le Poster A2868 Gabapentinoids and sleep apnea syndrome : a safety signal from the who pharmacovigilance database. Pépin JL, Grenoble, France. Session B30 SRN : big data analysis and population based studies

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Le syndrome d’apnées du sommeil est aussi une pathologie médicamenteuse. Lire la suite »

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