Se « décongestionner » avec de la pommade en cas d’infections respiratoires banales ? Non merci !

La revue Prescrire rappelle que l’usage de la pommade Vicks aux allures inoffensives ne doit pas être banalisé.

La revue Prescrire nous informe que début 2018, le centre régional de pharmacovigilance Nord-Pas-de-Calais a rapporté une série d’observations d’effets indésirables et d’usages à risque de la pommade Vicks Vaporub, commercialisée en France comme décongestionnant dans les affections respiratoires banales chez les adultes et les enfants âgés de 6 ans et plus. 1, 2, 3

Cette pommade est présentée pour être appliquée sur la poitrine ou sur le cou, ou mélangée à de l’eau en inhalation.3

Elle contient des dérivés terpéniques concentrés, qui exposent à une toxicité neurologique, notamment à des convulsions : camphre, lévomenthol, huile essentielle d’eucalyptus, thymol.2, 3

Quelques observations détaillées d’effets indésirables liés à l’application de pommade Vicks Vapurub ont été publiées dont des pneumopathies lipidiques après applications sur le nez, même sans application intranasale, sur une longue durée ; des convulsions ; des taches de dépigmentation sur le visage.7 8

Par voie cutanée, le passage des dérivés terpéniques dans la circulation générale augmente avec la quantité appliquée, la durée de l’exposition et sous pansement occlusif, comme cela semble être pratiqué sur le ventre, de façon prolongée, à visée amaigrissante.2

En pratique, les médicaments qui contiennent un concentré de dérivé terpénique exposent à des effets indésirables graves, surtout en cas d’utilisation augmentant leur absorption. « Voilà de quoi ne surtout pas banaliser ces médicaments, même à visée locale », met en garde Prescrire

[hr]

Nicolas Postel-Vinay, Hôpital Européen Georges-Pompidou

L’auteur n’a déclaré aucun lien d’intérêt en relation avec cet article.

InfoRespiration N°148 – Décembre 2018

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