cannabis

Le poumon du toxicomane

Les complications respiratoires de la toxicomanie sont nombreuses, peuvent être graves et varient en fonction de la substance utilisée. Dans cette communication, le Pr Ouedraogo expose celles du cannabis, de la cocaïne et de l’héroïne.

La toxicomanie se définit par le besoin incoercible de consommer certaines substances pour rechercher leur effet et ne se limite pas seulement à l’usage des substances illicites. Ces substances sont consommées principalement par voie nasale, orale intraveineuse et auront des conséquences sur le poumon. Les principales substances ayant des répercussions sur le poumon sont le cannabis, la cocaïne, l’héroïne et le tabac.

A travers l’inflammation des voies aériennes, les modifications histologiques, le cannabis est responsable de bulles d’emphysème, pneumothorax, pneumomédiastin qui prédominent au niveau des bases du poumon probablement par obstruction des petites voies aériennes 1. Les infections respiratoires et le cancer du poumon sont également décrits.

La toxicité pulmonaire la plus décrite  de la cocaïne est le « crack lung ». Il se caractérise par l’installation aigue en 48h d’une hémoptysie, anémie avec des infiltrats pulmonaires bilatéraux. Une hémorragie alvéolaire est fréquemment retrouvée 2.

L’héroïne  peut être responsable de la talcose pulmonaire qui associe une hypertension pulmonaire et une fibrose pulmonaire, conséquences de la formation de granulomes autour des corps étrangers ayant atteint les artères ou l’interstitium pulmonaire 3. En cas d’overdose, la dysfonction endothéliale  augmente la perméabilité capillaire et peut engendrer un œdème pulmonaire. Des abcès pulmonaires sont également décrits dans un contexte d’inhalation s’il y a une altération de la conscience. 

La toxicomanie peut entrainer des complications pulmonaires graves nécessitant parfois une admission aux urgences. Ceci soulève l’intérêt de sa recherche systématique de la toxicomanie, le conseil de l’arrêt systématique lorsqu’elle est repérée.

Virginie POKA-MAYAP, Service de pneumologie A, Hôpital Jamot de Yaoundé, Cameroun.

D’après la communication “ Poumon du toxicomane” présenté par Georges OUEDRAOGO (Burkina Faso), issue de la session “L’industrie du tabac et manipulation du monde médical”, le samedi 06 mai 2023.


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Numéro 149 – Février 2019

Accès abonnés

ÉDITORIAL
Intelligence artificielle et pratique médicale, Nicolas POSTEL-VINAY

SANTÉ PUBLIQUE
Tests diagnostiques, traitements et prévention de la tuberculose, Fatma KORT, Nicolas VEZIRIS

ENTRETIEN
Microbiote et système respiratoire : premières notions de base, Anh Tuan DINH-XUAN

NTIC
Suivi par self-reporting des symptômes du cancer bronchique à l’heure de la validation scientifique : un impact positif sur la mortalité, Fabrice DENIS

VIGILANCE
Ruptures de stock de médicaments – Association bêta2-mimétiques et cortico-stéroïdes inhalés – Oxygène en urgence – Le Pneumorel (fenspiride) disparaît brutalement des ordonnances et des
pharmacies, Nicolas POSTEL-VINAY

DOSSIER SANTÉ AU TRAVAIL
Partie I — Le secret Pneumologue, patient salarié et secret : ce qu’il faut savoir pour ne pas s’exposer à des sanctions, Cécile MANAOUIL

CULTURE
Voilà la maladie ! La voilà dévoilée en ta main, Jean-Pierre ORLANDO

LU POUR VOUS
Consommation de cannabis : l’OFDT publie des chiffres à la hausse Observance et PPC : ces machines qui nous gouvernent, Nicolas POSTEL-VINAY, Marie-Pia D’ORTHO

23e CPLF
Programme de soutien aux asthmatiques SOPHIA-asthme : première évaluation dans la deuxième année de déploiement — Observance de patients asthmatiques sévères suivis en centre hospitalier général : quand tout va bien on oublie son traitement — Prévalence et impact du syndrome d’hyperventilation sur le contrôle et la qualité de vie dans l’asthme difficile — Adhésion aux corticoïdes inhalés : association inter- et intra-individuelles avec l’évolution de l’asthme — Comparaison de l’efficacité de l’omalizumab dans l’asthme sévère atopique et non atopique  – Prévalence et prise en charge de l’asthme de l’adulte en France en 2018, Justine FRIJA-MASSON
Guide pratique de vaccination en pneumologie : méthode avant publication — Vaccination en pneumologie : les recommandations, Philippe EVEILLARD

ENCADRÉS
Petites annonces

SYMPOSIUMS INTÉGRÉS EN DIRECT DU 23e CPLF ET COMMUNIQUÉS DE PRESSE
Fibroses pulmonaires en vie réelle –  Escalade et désescalade dans la BPCO : des recommandations aux trajectoires individuelles  –  Asthme : peut-on encore optimiser l’utilisation des corticoïdes inhalés ? – Fasenra™ : anticorps monoclonal ciblant directement le récepteur de l’IL-5 pour traiter les asthmes sévères – Améliorer le contrôle de l’asthme et faciliter l’observance du traitement avec Revinty Ellipta®

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Usage médical du cannabis et des cannabinoïdes : nausées, douleurs et sclérose en plaques

A l’heure où, aux États-Unis, 25 États permettent désormais l’usage médical de la marijuana (Cannabis sativa) la revue The Medical Letter On Drugs and Therapeutics fait le point sur le cannabis et les cannabinoïdes synthétiques.1 Côté cannabis, on sait que cette plante a été utilisée depuis des siècles pour traiter diverses maladies. Mais la non-standardisation des dosages rend l’interprétation des données disponibles difficile sachant que le cannabis contient plus de 60 cannabinoïdes possédant une activité pharmacocinétique.
On retiendra qu’aucune étude adéquate avec les fleurs de cannabis (marijuana) n’est disponible pour les indications comme les douleurs cancéreuses, la sclérose en plaques ou les nausées induites par chimiothérapie. Les effets indésirables du cannabis et des cannabinoïdes synthétiques sont connus : sécheresse buccale, sédation, hypotension orthostatique, ataxie et vertiges sont fréquents ; anxiété, tachycardie, agitation et confusion également, en particulier chez les sujets âgés, et l’aptitude à la conduite
peut être réduite. Les cannabinoïdes peuvent provoquer une sédation, une dysfonction motrice, une altération des perceptions, une dysfonction cognitive et des psychoses dose-dépendantes. Aucun décès en relation avec un surdosage aigu de cannabis utilisé seul n’a été rapporté.
Le nabiximol, un extrait standardisé de cannabis contenant un mélange de THC et de cannabidiol (CBD), un autre cannabinoïde majeur trouvé dans le cannabis, n’est pas disponible aux États-Unis, mais il est largement utilisé en Europe et au Canada sous forme d’un spray oral (Sativex®) pour le traitement des douleurs cancéreuses et de la sclérose en plaques (SEP).
Deux cannabinoïdes oraux peuvent être prescrits aux États-Unis. Le dronabinol, forme synthétique du delta-9-tétrahydrocannabinol (THC), le composant psychoactif principal du cannabis ; la nabilone, analogue synthétique du THC. Le dronabinol et la nabilone sont tous deux approuvés pour le traitement des nausées et des vomissements associés à la chimiothérapie anticancéreuse. Le dronabinol est aussi homologué pour traiter l’anorexie associée à une perte pondérale chez les patients avec un sida.
Nausées et vomissements induits par la chimiothérapie : Le dronabinol et la nabilone sont tous deux approuvés par la FDA depuis 1985 pour le traitement des nausées et des vomissements induits par la chimiothérapie n’ayant pas répondu à d’autres traitements induits par la chimiothérapie.

Douleur cancéreuse intraitable : Une étude randomisée en double aveugle de cinq semaines, contrôlée par placebo et portant sur 360 patients, a montré que l’utilisation additionnelle de doses faibles (1-4 pulvérisations/ jour) et moyennes (6-10 pulvérisations/jour) du spray oromuqueux de nabiximol était significativement plus efficace que le placebo pour soulager les douleurs cancéreuses intraitables, avec des effets indésirables comparables au placebo. Les hautes doses ont été moins efficaces et ont provoqué davantage d’effets indésirables.
Sclérose en plaques : Plusieurs études ont montré que les cannabinoïdes étaient efficaces pour traiter certains symptômes associés à la SEP.  L’American Academy of Neurology a recommandé l’utilisation d’un extrait oral de cannabis contenant un mélange de THC et de CBD (non approuvé par la FDA) ou de dronabinol pour le traitement de la spasticité et des douleurs chez les patients souffrant d’une SEP, et a recommandé le nabiximol pour le traitement des douleurs, de la spasticité et de la dysfonction urinaire associées à la SEP

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Info-Respiration N°136 Décembre  2016

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Numéro 131- février 2016

IR131-HD-1

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ÉDITORIAL
Perspectives et avenir de la SPLF : 2016-18
François CHABOT

VIE DE LA SOCIÉTÉ
Une nouvelle adresse à recommander aux patients BPCO, Nicolas Roche, Groupe BPCO,
Nicolas Postel-Vinay
Groupes : Alvéole, Sandrine Stelianides ; G-ÉCHO, Gilles Mangiapan

ENTRETIEN
Cannabis et poumon, Bertrand Dautzenberg

SANTÉ PUBLIQUE
La mortalité par mucoviscidose en France est en baisse, Gil Bellis
Surveillance médicoprofessionnelle des travailleurs exposés ou ayant été exposés à des agents cancérogènes pulmonaires
Fleur Delva, Jacques Margery, François Laurent, Jean-Claude Pairon

TRIBUNE LIBRE
Tolérance zéro ?, Nicolas Postel-Vinay

THÉRAPEUTIQUE
L’hypnose thérapeutique aujourd’hui,
Jean-Pierre Alibeu

CULTURE
Ouvrez grands vos yeux en écoutant le souffle musical coloré de Chagall !,
Jean-Pierre Orlando
Histoire — Crachats noirs : un souffle d’injustice dans les mines de charbon, par Cyr Voisin

MÉTHODES
Données en vie réelle, Yacine Hadjiat

VIGILANCE
Médicaments avec date de péremption dépassée – Alternative à la pseudoéphédrine contre la congestion nasale ? La phényléphrine orale mieux tolérée, mais… inefficace – Nouveau aux États- Unis : un nouvel inhibiteur d’albutérol pour
traiter l’asthme – Produits d’allergologie du laboratoire Stallergenes : remise à disposition progressive des spécialités Alyostal® Venins
Nicolas Postel-Vinay

NTIC/INTERNET
Quel avenir pour la notation des médecins ?, Philippe Eveillard

LU POUR VOUS
Dépister, diagnostiquer et surveiller les troubles respiratoires de l’adulte au moyen de l’oxymétrie nocturne, Pierre Morinet, Justine Frija- Masson
Fin de vie, comment être moins agressif pour le patient et sa famille ?, Justine Frija-Masson

ENCADRÉS

10. Télémédecine : un état des lieux complet
14. Carnet de suivi FPI de la SPLF
22. Les petites annonces
COMMUNIQUÉS DE PRESSE
Premier inhalateur par brumisat – Lavage de nez : un savoir-faire à acquérir par le patient – Du nouveau dans la fibrose pulmonaire idiopathique : le nintedanib (Ofev®) est mis sur le marché – CPNPC ALK positif avancé : le crizotinib (Xalkori®) désormais indiqué en première ligne

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