Toxicité et effets indésirables des e-cigarettes : toujours rien de grave à l’horizon

Les cigarettes électroniques, aussi appelées e-cigarettes, font souvent l’objet d’une promotion publicitaire comme une alternative plus sûre, plus pratique et socialement acceptable à la cigarette classique. Allégations mensongères ? Elles n’ont pas été homologuées par la FDA comme outil d’aide au sevrage tabagique. Les autorités françaises restent également frileuses, à part le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) qui vient de les qualifier «d’outil d’aide à l’arrêt du tabac» (avis du 22 février 2016). Les réserves portent notamment sur les inconnues de sécurité des e-cigarettes. C’est l’occasion de lire la mise au point que vient de faire The Medical Letter On Drugs and Therapeutics que nous citons ci-après en détaillant les articles sources.1

Effets indésirables — Il n’y a pas d’évidence à ce jour que l’utilisation à court terme d’e-cigarette provoque des effets indésirables graves.2

Les effets indésirables les plus fréquemment observés dans le cadre des études cliniques avec l’e-cigarette ont été une irritation buccale et pharyngée et une toux sèche. Des pneumonies lipoïdes ont été rapportées. 3

Chez les non-fumeurs, l’exposition répétée à la nicotine des e-cigarettes pourrait conduire au développement d’une dépendance.

Substances toxiques — Une analyse de deux marques différentes de cartouches d’e-cigarettes par la FDA a montré qu’elles contenaient de nombreuses impuretés, y compris des hydrocarbures aromatiques polycycliques et des nitrosamines spécifiques au tabac, qui sont carcinogènes.4  La vapeur des e-cigarettes peut contenir une certaine quantité de substances potentiellement toxiques et carcinogènes, certes plus faible que dans la fumée de cigarettes classiques, mais néanmoins plus élevée que dans l’air ambiant.5 ,6

Grossesse — Les conseils sont préférables pour les femmes enceintes qui fument. La nicotine appartient à la catégorie D (évidence positive de risque) pour une utilisation pendant la grossesse. Toutefois, l’utilisation de TSN pendant la grossesse est probablement plus sûre pour le fœtus que le tabagisme, qui augmente l’incidence des naissances de bébés de petit poids et est associée à des complications périnatales et postnatales. Un TSN peut augmenter le taux d’abstinence à la fin de la grossesse d’environ 40 % et, dans une étude ayant suivi les nouveau-nés après la naissance, ce traitement a eu une influence positive sur le développement postnatal.7 Le bupropion et la varénicline appartiennent à la catégorie C (pas d’études adéquates chez les femmes enceintes ; toxicité fœtale chez les animaux) pour une utilisation pendant la grossesse.

Au total, nous en restons aujourd’hui à l’absence de signe d’alarme pour les e-cigarettes. Ce n’est pas le cas pour les « vraies » cigarettes qui continuent de tuer à petit feu leurs consommateurs. Comme le dit le HCSP « la lutte contre le tabagisme est la priorité. Il ne faut pas se tromper d’ennemi » 8

[hr]

Info Respiration N°133– juin 2016

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