imagerie thoracique

Dépistage du cancer broncho-pulmonaire par scanner : 3, 2, 1, 1, 1, 1, 1….


La relecture centralisée des images des patients ayant des nodules classés Lung-RADS 3 et 4 permet d’améliorer leur prise en charge. Organisation et connaissance des recommandations, deux clés du succès d’un futur dépistage en France.

Le dépistage du cancer broncho-pulmonaire par scanner faible dose est aujourd’hui largement développé, notamment aux Etats-Unis. Dans l’étude présentée par H. Sterman, les auteurs soulignent que la prise en charge des nodules pulmonaires est souvent décentralisée, ce qui peut entraîner des diagnostics retardés, des soins médicaux excessifs, des dépenses accrues, une espérance de vie réduite et une détresse psychologique. La proposition des auteurs, conforme aux suggestions américaines 1 est de mettre en place un circuit patient structuré avec organisation d’une équipe multidisciplinaire capable de revoir les imageries et les données-patient ayant un dépistage positif. Cette équipe composée de chirurgiens cardiothoraciques, radiologues thoraciques, pneumologues interventionnels, oncologues médicaux, infirmières cliniciennes et personnel de recherche et administratif a permis de modifier la prise en charge de 21% des patients. On peut imaginer qu’une telle organisation centralisée permettrait aussi d’améliorer certains points relevés lors de la session A 109, dont le risque de retard de prise en charge d’un cancer et la meilleure orientation du patient en cas d’anomalie associée (dont coronaropathie, ostéoporose, stéatose, nodule thyroïdien ou anomalies médiastinales). Concernant la France, il faut noter que l’idée d’un dépistage avance puisque la HAS a récemment fait évoluer sa position 2, soulignant le risque de surdiagnostic, et encourage la mise en place d’expérimentations en vie réelle. La Société Française de Radiologie s’est félicitée de cette décision et organise depuis peu un module de formation entièrement dédié sous la responsabilité de la Société d’Imagerie Thoracique (SIT) et soutient les différents programmes en cours (CASCADE, LUCSO, ACAPULCO, dépistage aux HCL…) 3,4,5

A suivre…

Pierre-Yves Brillet, Service de radiologie, Hôpital Avicenne, Bobigny, France


D’après la communication orale de Sterman DH. Changes in management and outcomes of patients screened for lung cancer with high-risk lung nodules after establishment of a multidisciplinary lung nodule review board. Am J Respir Crit Care Med 2022; 205: A5079. Session D20.

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L’imagerie pour mieux comprendre les séquelles pulmonaires post-COVID : l’IRM, one-stop shop ?


Les séquelles post-COVID ne sont pas uniquement fibreuses et certains patients ont des anomalies membranaires, bronchiolaires et vasculaires qui peuvent être mises en évidence par IRM de perfusion et par IRM de ventilation au xénon 129 hyperpolarisé.

Les atteintes interstitielles fibrosantes ne sont pas les seules séquelles post-COVID. Ainsi, chez les patients encore symptomatiques, il est fréquent d’observer du piégeage sur des scanners réalisés en expiration à distance de l’infection témoignant d’une atteinte des petites voies aériennes 12L’usage de l’IRM au xénon 129 hyperpolarisé, en tant qu’agent de contraste IRM par inhalation, offre une multitude d’informations complémentaires sur la fonction et la microstructure du poumon à l’échelle de la bronchiole et de l’alvéole. Des résultats ont déjà été publiés sur une petite série de patients 3 mois après l’infection 3On distingue plusieurs phases permettant de mettre en évidence des défauts de ventilation du poumon, puis d’extraire des paramètres quantitatifs pendant la phase de diffusion et de transfert aux globules rouges du gaz. L’étude de Mummy et al. suggère que le paramètre de diffusion interstitielle prédomine, avec cependant une variabilité importante entre les 5 patients inclus. Concernant les conséquences vasculaires à long terme du COVID, elles sont fortement suspectées, mais peu documentées 4 Dans l’étude de Montesi et al., les auteurs ont utilisé la même technique d’IRM après injection de gadolinium que lors de leur travail sur la microcirculation dans la fibrose pulmonaire idiopathique 5. En appliquant la technique aux séquelles post-COVID chez 6 patients, ils montrent des défects perfusionnels plus fréquents chez 5 patients par rapport aux témoins et confortant l’hypothèse.

En conclusion, l’IRM démontre la diversité des atteintes post-COVID. La complexité d’usage rend son utilisation limitée à quelques patients sélectionnés et l’interprétation ne permet que de conforter des hypothèses. Pour plus de certitudes, il faudra croiser les résultats obtenus avec d’autres techniques d’imagerie faisant également l’objet de présentations lors de la session (scanner après injection et soustraction, scintigraphie).

Pierre-Yves Brillet, Service de radiologie, Hôpital Avicenne, Bobigny, France


D’après les communications affichées lors de la Session. C30. Life and lungs after COVID: functional recovery and outcomes following SARS-CoV2 infection
Mummy D, Hyperpolarized 129Xe MRI is sensitive to variations in gas exchange impairment in patients with long haul COVID-19 and normal cardiac structure and function. Am J Respir Crit Med 2022 ; 802 : A3905, Session C30.
Montesi SB, Dynamic contrast-enhanced lung MRI in COVID-19 survivors may demonstrate ongoing microvascular abnormalities. Am J Respir Crit Med 2022 ; 803 : A3906, Session C30.

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Dépistage du cancer bronchopulmonaire : what about « significant incidental findings » ?

 

Le dépistage du cancer bronchopulmonaire par scanner basse dose est aujourd’hui une réalité aux États-Unis. Sa diffusion sur le territoire est lente et hétérogène, avec une adhésion plus faible qu’attendu des fumeurs au programme. Le dépistage permet aussi de mettre en évidence des anomalies incidentes significatives.

Des anomalies incidentes significatives sont très fréquentes lors du dépistage. Par exemple, certaines séries rapportent de l’emphysème ou de calcifications coronariennes chez plus de 60 % des sujets explorés. Ces anomalies peuvent être classées en plusieurs catégories :

  1. anomalies pleuro-parenchymateuses (emphysème, anomalies interstitielles débutantes, pneumopathies interstitielles liées au tabac, infections chroniques, plaques pleurales…),
  2. anomalies cardiovasculaires (calcifications coronariennes, anévrisme de l’aorte, calcifications de l’anneau aortique, séquelles d’infarctus, augmentation du calibre du tronc de l’artère pulmonaire…),
  3. anomalies liées au syndrome métabolique (hors anomalies vasculaires) et à l’obésité (stéatose, ostéoporose, sarcopénie…),
  4. adénopathies médiastinales et hilaires,
  5. cancers incidents (cancer du sein [avec un intérêt de décrire la densité de la glande mammaire], de l’œsophage…),
  6. incidentalomes vrais (pulmonaires, médiastinaux, thyroïdiens, sous-diaphragmatiques…).

La découverte de ces anomalies génère souvent des explorations complémentaires diagnostiques ayant un coût non négligeable. Elles doivent être décrites dans le compte rendu radiologique et une réflexion est en cours pour une standardisation de leur description. Inversement, ces anomalies incidentes significatives sont aussi l’opportunité de découvrir précocement certaines maladies, en premier lieu la BPCO. On attend aujourd’hui beaucoup des techniques d’intelligence artificielle pour aider le radiologue à suivre les cadences de lecture et pour prédire l’évolution de la BPCO, à partir du scanner de dépistage.

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Pierre-Yves Brillet, service de radiologie, hôpital Avicenne, Bobigny

 

D’après les posters présentés lors de la Session C30 Lung Cancer Screening : Lessons From The Front-Line. Am J Respir Crit Care Med 2019 : 199.

 

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© iSPLF – Mission ATS – MAI 2019

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Intelligence artificielle : « Dr Sarcoidosis » répond à vos patients

 

Les humains gagneraient un point de QI tous les dix ans ; pour les machines, on parle d’un point par an. « Dr Sarcoidosis » est le premier assistant virtuel en capacité de répondre aux questions des patients atteints de sarcoïdose.

« Dr Sarcoidosis » est une assistante humanoïde virtuelle entraînée pour répondre à une centaine de questions de patients atteints de sarcoïdose. Elle apparaît sous les traits d’une jeune consœur, dans un bureau bien rangé, avec vue sur la ville du haut d’un bureau aux larges baies vitrées. Cependant, vous pourriez choisir n’importe quel autre avatar, la tête de votre collègue ou celle d’Harrison Ford (version cheveux blancs, ça fait plus sérieux). L’outil est présenté comme une aide permettant de répondre aux interrogations des patients après la consultation et est consultable sur internet. Dans le futur, des évolutions sont envisageables, avec des outils de reconnaissance des expressions du visage lors d’une conversation par webcam (une intelligence artificielle capable d’empathie ?) ou incluant un module de recherche sur Pubmed permettant de répondre aux questions les plus complexes. Cette assistante virtuelle utilise les outils mis à disposition par IBM Watson Assistant (IBMWA) et est implémentée sur des interfaces Windows ou iOS.

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Pierre-Yves Brillet, service de radiologie, hôpital Avicenne, Bobigny

D’après le poster de K.H. Santos, Dr Sarcoidosis : an artificial intelligence humanoid virtual assistant to answer patient’s questions. Am J Respir Crit Care Med 2019 : 199 : A3078/P166 — Session B39 granulomatous ILDs

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© iSPLF – Mission ATS – MAI 2019

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