Nouveau : le peramivir, inhibiteur de la neuraminidase utilisable contre la grippe par voie intraveineuse

Une classe de médicament connue, mais avec une voie d’administration nouvelle. Affaire à suivre, aux États-Unis et en Asie…
Après l’oseltamivir (Tamiflu®) qui s’administre par voie orale et le zanamivir (Relenza®) qui est inhalé, voici un nouveau médicament contre la grippe : le peramivir. C’est le troisième inhibiteur de la neuraminidase pour la prophylaxie et le traitement de la grippe chez les enfants et les adultes. De fait, la Food Drug Administration (FDA) des États-Unis a approuvé le peramivir (non commercialisé en France, mais disponible dans certains pays asiatiques depuis 2010) ce médicament injectable IV (voie intraveineuse) administré en dose unique, pour le traitement d’une grippe aiguë non compliquée chez les patients âgés de 18 ans ou plus qui présentent des symptômes depuis au maximum deux jours.
Comme le rappelle The Medical Letter On Drugs and Therapeutics1 ce médicament avait été temporairement disponible aux États-Unis pendant la saison de la grippe 2009-2010 dans le cadre d’une autorisation d’utilisation urgente pour le traitement des patients hospitalisés. Bien qu’approuvé par la FDA uniquement pour le traitement de la grippe non compliquée, en tant que médicament IV, le peramivir peut aussi être utilisé hors indication pour traiter des patients hospitalisés. Aucun inhibiteur de la neuraminidase n’est approuvé pour une utilisation chez des patients hospitalisés ou sévèrement malades. Pour de tels patients, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC ) recommandent d’administrer l’oseltamivir par voie orale ou dans une sonde nasogastrique et d’envisager l’utilisation du peramivir IV ou le zanamivir IV en cours d’investigation chez ceux qui ne peuvent pas prendre l’oseltamivir. Selon le commentaire de The Medical Letter On Drugs and Therapeutics, il est probable que le peramivir sera principalement utilisé (hors indication) chez des patients hospitalisés atteints d’une grippe sévère, une indication plus logique pour un médicament IV, mais pour laquelle son efficacité reste à établir. Concernant les effets indésirables, dans les essais cliniques contrôlés chez des patients atteints d’une grippe, des diarrhées et autres effets gastro-intestinaux ont été rapportés avec le peramivir, mais l’incidence était similaire à celle du placebo. Une neutropénie est survenue chez des patients qui ont reçu le peramivir. Des réactions cutanées graves, y compris un érythème polymorphe et un syndrome de Stevens-Johnson, sont rarement survenues. Des événements neuropsychiatriques, en particulier une automutilation et un délire, qui peuvent aussi compliquer une grippe, ont été rapportés chez des patients infectés par le virus influenza qui prenaient des inhibiteurs de la neuraminidase, y compris le peramivir.
Au total, le peramivir est le premier inhibiteur de la neuraminidase approuvé pour administration IV. Il semble avoir une efficacité similaire à celle de l’oseltamivir oral pour le traitement des adultes atteints d’une grippe non compliquée, qui est la seule indication approuvée par la FDA.

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Nicolas Postel-Vinay Info Respiration N° 126 – (Avril 2015).

 

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