toux

Les antagonistes sélectifs de P2X3, un traitement d’avenir de la toux chronique réfractaire


Les récepteurs P2X3 sont présents dans la muqueuse des voies respiratoires sur les fibres nerveuses sensorielles. Divers stimuli, dont l’inflammation, activent les fibres vagales C via les récepteurs P2X3 et initient le réflexe de toux. Ils transmettent également des signaux sensoriels et jouent ainsi un rôle prédominant dans la fonction du goût. Les antagonistes des récepteurs P2X3 sont un espoir dans le traitement de la toux chronique réfractaire ou inexpliquée. Plusieurs molécules sont en développement. Des travaux récents, concernant le chef de file, le géfapixant et le BLU-5937, un antagoniste hautement sélectif de P2X3, qui pourrait limiter les effets indésirables sur le goût, ont été présentés.

Dans les études COUGH-1 et COUGH-2, le géfapixant réduit significativement la fréquence de la toux à 12 et 24 semaines au prix de troubles du goût observés dans 58 % des cas. Pour être inclus, les patients devaient présenter une toux chronique depuis au moins un an et en moyenne, les participants toussaient depuis 11 ans. Le protocole d’une nouvelle étude de phase 3 est présenté 1 Cette fois, le traitement par géfapixant 45 mg, deux fois par jour, pendant 12 semaines, sera proposé à des patients toussant depuis moins d’un an. Les patients ayant un tabagisme supérieur à 20 PA, un rapport de Tiffeneau en-dessous de 60% et des anomalies scannographiques sont exclus. Le critère de jugement principal sera l’amélioration de la qualité de vie évaluée par le questionnaire spécifique de Leicester (LCQ).     

L’étude de phase 2b SOOTHE (NCT 04678206 2 3 inclut 249 adultes atteints de toux chronique réfractaire avec plus de 25 épisodes de toux par heure, à l’éveil. Il s’agit de femmes dans 75% des cas, dont l’âge moyen est de 61 ± 10 ans et le BMI moyen est de 28 ± 6 kg/m2. Ils sont randomisés en 4 bras pour recevoir soit le BLU-5937 à la dose de 12,5 mg ou 50 mg ou 200 mg, deux fois par jour soit le placebo. Le critère de jugement principal est la fréquence de la toux sur 24 heures après un mois de traitement.

La fréquence de la toux est significativement réduite de 43,2, 52,8 et 52,6% après un mois de traitement avec 12,5 ou 50 ou 200 mg deux fois par jour de BLU-5937, respectivement contre 28,0% dans le groupe placebo. Ainsi, 35, 44 et 48% des patients traités toussent deux fois mois, respectivement contre 14% dans le groupe placebo.

L’évaluation de la sévérité de la toux par une échelle visuelle analogique retrouve des résultats similaires. Le score est réduit de 24,7, 22,9 et 26,5 mm respectivement contre 8,3 mm dans le groupe placebo (p=0,001). La qualité de vie mesurée par le LCQ est également améliorée, avec un effet dose-réponse.

Les troubles du goût sont présents mais touchent au maximum 6,5 % des patients, avec un effet dose-dépendant. Il s’agit de dysgueusie, il n’a pas été observé de perte partielle ou totale du goût 4

Les antagonistes sélectifs de P2X3 sont prometteurs pour le traitement de la toux chronique réfractaire ou idiopathique. A l’avenir, une prise en charge minutieuse devra intervenir avant la prescription de ces traitements afin d’éviter une utilisation inadéquate.

Marjolaine Georges, Service de Pneumologie et Soins Intensifs Respiratoires, CHU Dijon


D’après la session B40: Assessment and treatment of cough and dyspnea

Les antagonistes sélectifs de P2X3, un traitement d’avenir de la toux chronique réfractaire Lire la suite »

Vers une nouvelle définition des exacerbations de BPCO ?


Depuis plus de 35 ans, l’exacerbation aiguë (EA) de BPCO est définie par une majoration des symptômes respiratoires dont la toux, la dyspnée, l’abondance et la purulence des expectorations 1. Cette définition évolue et le GOLD 2022 retient une « aggravation de la symptomatologie respiratoire nécessitant l’ajout d’un traitement supplémentaire » 2 Par ailleurs, la sévérité de l’exacerbation est estimée par le recours aux soins et la consommation de traitement : elle est considérée comme « légère » si elle nécessite la prise de bronchodilatateurs de courte durée d’action seuls, « modérée » si une corticothérapie orale et/ou une antibiothérapie sont nécessaires et « sévère » si elle conduit à une hospitalisation. Cependant, ces définitions sont basées sur des critères diagnostiques subjectifs, peu spécifiques de la BPCO, et la sévérité de l’évènement n’est évaluée qu’à postériori en fonction la prise en charge.

Dans l’étude présentée ce jour et ayant fait l’objet d’une publication 3 , 17 experts de 8 pays différents ont passé en revue 80 items afin de proposer une nouvelle définition et classification des exacerbations de BPCO. La définition retenue est celle d’une « majoration de la dyspnée, toux ou expectorations inférieure ou égale à 14 jours causée par une infection, la pollution ou un autre agent irritant qui peut être accompagnée de tachypnée et tachycardie et qui est fréquemment associée à une majoration du syndrome inflammatoire local et systémique ». Les experts soulignent la nécessité de prendre en compte l’insuffisance cardiaque, la pneumonie et l’embolie pulmonaire comme diagnostics alternatifs ou co-existants des exacerbations.

Ils soulignent également qu’avec la définition actuelle, la variabilité régionale de l’accès aux soins peut conduire à une mauvaise classification de la sévérité de l’exacerbation. Or, les exacerbations modérées à sévères sont souvent le critère de jugement principal utilisé dans les essais contrôlés randomisés, ce qui souligne l’importance d’une définition plus précise. Ces experts ont donc proposé d’utiliser 6 critères objectifs : dyspnée [échelle visuelle analogique de 0 à 10, < 5 (EA légère) vs > ou = 5 (EA modérée)], saturation en oxygène (> ou = 92% ou variation < ou = 3% (EA légère) vs < 92% ou variation > 3% (EA modérée)], fréquence respiratoire [<24/min (EA légère) vs > ou = 24/min (EA modérée)], fréquence cardiaque [<95 bpm (EA légère) vs > ou = 95 bpm (EA modérée)], CRP [< 10 mg/L (EA légère) vs > ou = 10 mg/L (EA modérée)] et, dans certains cas, les gaz du sang (PO2 < 60 mmHg, PCO2 > 45 mmHg sans acidose (EA modérée) vs pH < 7,35 et PCO2 > 45 mmHg (EA sévère)]. Trois critères sont nécessaires pour définir une exacerbation modérée. Le critère d’acidose respiratoire non compensée est suffisant pour classer une EA comme « sévère ». A noter que la toux et la majoration de l’abondance et de la purulence des expectorations restent dans la définition mais ne sont pas pris en compte dans l’évaluation de la sévérité étant donné l’absence de critère d’évaluation objectif.

Cette définition actualisée se baserait donc sur des éléments cliniques et biologiques objectifs permettant une homogénéisation diagnostique. Elle nécessite cependant une validation prospective avant utilisation en pratique courante.

Marina Guecamburu, Service des Maladies Respiratoires, CHU Bordeaux, Bordeaux Service des Maladies Respiratoires, CHU Bordeaux


D’après la session : B1-Clinical Year In Review 2. BD.Hobbs (Boston)

Vers une nouvelle définition des exacerbations de BPCO ? Lire la suite »

Accès restreint

Accès à la Mission CPLF 2023 

 

Pour accéder aux brèves de la Mission CPLF 2023 , merci de vous connecter ci-dessous avec l'identifiant et le mot  de passe indiqués sur la newsletter  que vous avez reçue.

La mission CPLF 2023, est accessible aux membres de la SPLF et aux professionnels de santé abonnés à la liste d'information de la SPLF.
Vous pouvez demander à vous abonner en cliquant ici

Accès restreint Lire la suite »

Accès restreint

Pour accéder aux brèves du En-direct du CPLF, merci de vous connecter ci-dessous avec l'identifiant et le mot  de passe indiqués sur la newsletter  que vous avez reçue.

L'opération En-direct du CPLF, est accessible aux membres de la SPLF et aux professionnels de santé abonnés à la liste d'information de la SPLF.
Vous pouvez demander à vous abonner en cliquant ici

Accès restreint Lire la suite »

Le Groupe Toux

Le groupe Toux, fondé en décembre 2017, lors des 2èmes Rencontres de la Toux qui se sont déroulées à Toulouse a pour but de réunir tous les acteurs de la santé, pour avancer sur la recherche dans la toux et améliorer la prise en charge de patients souffrant de toux chronique, afin d’agir sur la qualité de vie des patients et de leurs proches.

Les objectifs de notre groupe de travail multidisciplinaire sont :

– d’établir des liens avec les différents acteurs de la prise en charge d’une toux chronique et promouvoir les relations entre la SPLF et les autres sociétés savantes,
– de communiquer auprès des patients et de leurs proches sur la toux chronique
– d’évaluer les modalités de prise en charge diagnostique et thérapeutique de la toux
– d’évaluer la prévalence des toux chroniques réfractaires et de recenser les modes de prise en charge
– de fédérer les différents acteurs travaillant sur la toux chronique afin de favoriser les travaux de recherche clinique et translationnelle
– de créer une plateforme sur les cas de toux difficiles permettant de recenser les cas qui seront soumis aux membres du groupe et d’évaluer les pratiques
– la création de web-RCP régionale
– d’actualiser le livre Toux Chronique
– de participer aux essais cliniques avec une meilleure visibilité nationale et internationale
– d’entretenir les relations entre le groupe Toux et les acteurs européens et internationaux
– de travailler avec tous les professionnels investis sur ce sujet.


Le Groupe Toux Lire la suite »

Webinaire Toux

Sous l’égide du groupe Toux

Toux chronique réfractaire

Animation : Dr Danielle Brouquières (Toulouse) et Pr Nicolas Roche (Paris)
Intervenants :

Tour d’horizon des recommandations internationales sur la toux chronique Pr Roger Escamilla (Toulouse)
Toux chronique par excès de sensibilité Pr Laurent Guilleminault (Toulouse)
Nouvelles thérapies dans la toux chronique Pr Stanislas Grassin Delyle (Suresnes)

Avec le soutien des laboratoires AstraZeneca

Via iTunes

 via RSS


Webinaire Toux Lire la suite »

Toux médicamenteuses : des causes classiques aux nouveautés

A15 – Poumon et médicaments

Toux médicamenteuses : des causes classiques aux nouveautés

BONNIAUD Philippe, Dijon

[themify_icon icon=”fa-exclamation-triangle” label=”la vidéo peut mettre quelques dizaines de secondes avant d’apparaître” icon_color=”#F60A0A” ]

[themify_button style=”large orange” link=”https://splf.fr/videoconferences-cplf-2018/” ]SOMMAIRE[/themify_button]

Toux médicamenteuses : des causes classiques aux nouveautés Lire la suite »

Retour en haut
SPLF-APP

GRATUIT
VOIR