Télésurveillance et BPCO : is Big Brother helping you ?

En 2014 étaient publiés les résultats de l’étude monocentrique contrôlée PROMETE ayant inclus 60 patients atteints de BPCO sévères sous oxygénothérapie de longue durée (30 patients dans le groupe télésurveillance contre 30 dans le groupe contrôle).1
Le groupe sous télésurveillance présentait après sept mois de suivi, une réduction significative du nombre de passages aux urgences (20 vs 57), des hospitalisations (12 vs 33), du nombre total de jours passés en hospitalisation (150 vs 276) et du recours à la VNI (0 vs 8), associée à une augmentation du temps jusqu’à la première exacerbation sévère (141 jours vs 77). L’étude PROMETE 2, publiée dans l’ERJ 2 et présentée à l’ATS, avait pour objectif de confirmer ces résultats à plus grande échelle.

Il s’agit d’une étude randomisée et contrôlée impliquant cinq hôpitaux de Madrid ayant duré 12 mois. Les critères d’inclusions étaient comparables à l’étude PROMETE hormis l’adjonction d’un critère supplémentaire qui était la nécessité d’avoir eu au moins deux exacerbations dans l’année dont la dernière devait dater de plus de six semaines pour inclure le patient. Cent quinze patients ont été randomisés dans le groupe télésurveillance et 114 dans le groupe contrôle. La télésurveillance comprenait la mesure quotidienne de la pression artérielle, la saturation en oxygène, la fréquence cardiaque et du débit expiratoire de pointe. Les résultats sont négatifs avec une absence de différence sur le nombre de consultations aux urgences ou d’hospitalisations et une tendance à la réduction non statistiquement significative de la durée moyenne des hospitalisations (18,9 jours vs 22,4) et des séjours en soins intensifs (6 jours vs 13,3). La comparaison des bénéfices en termes de coûts est en cours (coût annuel : 0,5 million d’euros). Les raisons évoquées de la discordance des résultats sont la perte : de l’expertise (pneumologue dans PROMETE vs infirmières dans PROMETE 2), des liens existants entre les soignants de la plateforme et les médecins de première ligne, et de la permanence des soins (plateforme accessible uniquement aux heures ouvrables dans PROMETE 2).

Ces résultats illustrent la complexité de la mise en place et de la généralisation de la télésurveillance dans la BPCO.

Olivier Le Rouzic, service de pneumologie immunoallergologie, hôpital Albert Calmette, Lille

D’après la session : C24 – New technologies for managing COPD (Poster Discussion Session)
Présentation : A4546 – Efficacy and costs of telehealth for the management of COPD : a multicenter, randomized controlled trial.
Orateur : J.-B. Soriano (Madrid, Espagne)

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© iSPLF – Mission ATS – MAI 2018

  1. Segrelles Calvo G, Gómez-Suárez C, Soriano JB, Zamora E, Gónzalez-Gamarra A, González-Béjar M, et al. A home telehealth program for patients with severe COPD: The PROMETE study. Respir Med 2014;108(3):453‑62.
  2. Ancochea J, García-Río F, Vázquez-Espinosa E, Hernando-Sanz A, López-Yepes L, Galera-Martínez R, et al. Efficacy and costs of telehealth for the management of COPD: The PROMETE II trial. Eur Respir J 2018;1800354 (in press).
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