2017

Nexplanon® : risque de migration dans les vaisseaux sanguins (y compris l’artère pulmonaire) et la paroi thoracique

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’Agence européenne du médicament (EMA) signale le risque de migration dans les vaisseaux sanguins et dans la paroi thoracique de l’implant contraceptif Nexplanon®. Il s’agit d’un événement rare (taux de notification d’environ 1,3 par million d’implants vendus). Entre 1998 et 2015, dans 11 cas sur 18, il s’agissait de l’implant radio-opaque Nexplanon®. En conséquence : — après insertion, il faut être capable de palper l’implant sous la peau du bras de la femme ; si l’implant n’est pas palpable et du fait de la nature radioopaque de Nexplanon®, une radiographie bidimensionnelle doit-être réalisée afin de vérifier sa présence dans le bras. Les méthodes adaptées comprennent également la tomodensitométrie (TDM), l’échographie avec sonde linéaire à haute fréquence ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Si l’implant reste malgré tout introuvable au niveau du bras, les techniques d’imagerie doivent être envisagées au niveau thoracique, car des cas extrêmement rares de migration dans le système vasculaire pulmonaire ont été rapportés. Si l’implant est localisé dans le thorax, une intervention chirurgicale ou endovasculaire peut être nécessaire pour le retrait.
Actuellement, la cause des migrations d’implants dans les vaisseaux sanguins et dans la paroi thoracique n’a pas été déterminée. Une mauvaise manipulation lors de l’insertion comme une insertion directe de l’implant dans une veine ou une insertion trop profonde sont des mécanismes possibles.

Source ANSM ; Le 30 septembre 2016.

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Info-Respiration N°136 Décembre  2016

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Usage médical du cannabis et des cannabinoïdes : nausées, douleurs et sclérose en plaques

A l’heure où, aux États-Unis, 25 États permettent désormais l’usage médical de la marijuana (Cannabis sativa) la revue The Medical Letter On Drugs and Therapeutics fait le point sur le cannabis et les cannabinoïdes synthétiques.1 Côté cannabis, on sait que cette plante a été utilisée depuis des siècles pour traiter diverses maladies. Mais la non-standardisation des dosages rend l’interprétation des données disponibles difficile sachant que le cannabis contient plus de 60 cannabinoïdes possédant une activité pharmacocinétique.
On retiendra qu’aucune étude adéquate avec les fleurs de cannabis (marijuana) n’est disponible pour les indications comme les douleurs cancéreuses, la sclérose en plaques ou les nausées induites par chimiothérapie. Les effets indésirables du cannabis et des cannabinoïdes synthétiques sont connus : sécheresse buccale, sédation, hypotension orthostatique, ataxie et vertiges sont fréquents ; anxiété, tachycardie, agitation et confusion également, en particulier chez les sujets âgés, et l’aptitude à la conduite
peut être réduite. Les cannabinoïdes peuvent provoquer une sédation, une dysfonction motrice, une altération des perceptions, une dysfonction cognitive et des psychoses dose-dépendantes. Aucun décès en relation avec un surdosage aigu de cannabis utilisé seul n’a été rapporté.
Le nabiximol, un extrait standardisé de cannabis contenant un mélange de THC et de cannabidiol (CBD), un autre cannabinoïde majeur trouvé dans le cannabis, n’est pas disponible aux États-Unis, mais il est largement utilisé en Europe et au Canada sous forme d’un spray oral (Sativex®) pour le traitement des douleurs cancéreuses et de la sclérose en plaques (SEP).
Deux cannabinoïdes oraux peuvent être prescrits aux États-Unis. Le dronabinol, forme synthétique du delta-9-tétrahydrocannabinol (THC), le composant psychoactif principal du cannabis ; la nabilone, analogue synthétique du THC. Le dronabinol et la nabilone sont tous deux approuvés pour le traitement des nausées et des vomissements associés à la chimiothérapie anticancéreuse. Le dronabinol est aussi homologué pour traiter l’anorexie associée à une perte pondérale chez les patients avec un sida.
Nausées et vomissements induits par la chimiothérapie : Le dronabinol et la nabilone sont tous deux approuvés par la FDA depuis 1985 pour le traitement des nausées et des vomissements induits par la chimiothérapie n’ayant pas répondu à d’autres traitements induits par la chimiothérapie.

Douleur cancéreuse intraitable : Une étude randomisée en double aveugle de cinq semaines, contrôlée par placebo et portant sur 360 patients, a montré que l’utilisation additionnelle de doses faibles (1-4 pulvérisations/ jour) et moyennes (6-10 pulvérisations/jour) du spray oromuqueux de nabiximol était significativement plus efficace que le placebo pour soulager les douleurs cancéreuses intraitables, avec des effets indésirables comparables au placebo. Les hautes doses ont été moins efficaces et ont provoqué davantage d’effets indésirables.
Sclérose en plaques : Plusieurs études ont montré que les cannabinoïdes étaient efficaces pour traiter certains symptômes associés à la SEP.  L’American Academy of Neurology a recommandé l’utilisation d’un extrait oral de cannabis contenant un mélange de THC et de CBD (non approuvé par la FDA) ou de dronabinol pour le traitement de la spasticité et des douleurs chez les patients souffrant d’une SEP, et a recommandé le nabiximol pour le traitement des douleurs, de la spasticité et de la dysfonction urinaire associées à la SEP

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Baclofène responsable d’apnées du sommeil sévères : un nouveau signal sur quatre cas

Depuis qu’il bénéficie d’une recommandation temporaire d’utilisation dans la prise en charge de la dépendance à l’alcool, le baclofène est de plus en plus prescrit. Avec cette utilisation élargie, des cas de possibles effets secondaires ont commencé à apparaitre dont des cas d’apnée du sommeil signale l’Inserm sur la base d’un travail émanant de ses unités, unités 1063 Inserm/Université d’Angers et 1042 Inserm/Université de Grenoble.1
Pour la première fois, une étude objective un lien entre baclofène et apnée sévère du sommeil.2  Les chercheurs ont suivi quatre hommes qui prenaient jusqu’à 190 mg par jour de baclofène pour traiter leur dépendance à l’alcool et se plaignaient de suffocation nocturne, ronflements, somnolence diurne… « Ces quatre hommes souffraient bien sans conteste d’une apnée sévère du sommeil, avec jusqu’à 100 interruptions respiratoires et 40 micro-éveils par heure !, précise Fréderic Gagnadoux (CHU d’Angers), coauteur de l’étude. Et plus précisément d’une forme d’apnée du sommeil dite centrale, dans laquelle c’est le cerveau qui provoque ces arrêts respiratoires nocturnes- fréquents. » Les auteurs de l’étude ont analysé les caractéristiques médicales et physiologiques de ces quatre patients pour rechercher d’éventuels facteurs connus pour favoriser la survenue d’apnée centrale du sommeil (tels que maladies cardiaques et neurologiques, usage de médicaments opioïdes, hypocapnie, hypercapnie, hypoxémie), alcalose respiratoire… Aucun des quatre patients ne présentait ces facteurs de risques. La confirmation définitive est venue de la disparition de l’apnée du sommeil quand l’un des patients a arrêté son traitement au baclofène.

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Fluoroquinolones orales en ambulatoire : pas d’augmentation du risque d’arythmie sévère selon une étude de cohorte

Comme le remarque la Revue Médicale Suisse, les quinolones sont associées à une prolongation de l’intervalle QT en raison de l’inhibition des canaux potassiques de la cellule cardiaque.1 Mais sait-on vraiment si ce constat se traduit cliniquement par un risque élevé d’arythmie maligne ? La Revue Médicale Suisse a repéré une étude de cohorte rétrospective, observationnelle, binationale (Danemark, Suède), susceptible de répondre à cette question. Ce travail publié dans le British Medical Journal (BMJ) a mesuré le risque d’arythmie sévère, définie par une fibrillation auriculaire, tachycardie ventriculaire, arrêt cardiaque ou mort subite chez des personnes exposées aux quinolones.2 Par l’intermédiaire de registres nationaux de prescription, elle a comparé des patients adultes entre 40 et 79 ans, sans maladie terminale, traités en ambulatoire par quinolones per os avec un groupe contrôle traité par pénicilline (molécule sans effet proarythmogène). L’incidence d’arythmie sévère chez les patients traités par quinolones ou pénicilline était similaire (quinolones 3-4 versus pénicilline 4 pour 1 000 patients/ année (RR : 0,85 ; IC 95 % : 0,61-1,18). Cette étude de grande qualité comporte un certain nombre de limitations inhérentes aux études observationnelles ; néanmoins, elle conclut, contrairement aux études précédentes, qu’une antibiothérapie par quinolones dans une population adulte traitée en ambulatoire n’augmente pas le risque d’arythmies malignes. Toutefois, le risque d’arythmie sérieuse chez des patients atteints d’infections graves nécessitant une hospitalisation reste à étudier. On retiendra ici que les quinolones, telle la ciprofloxacine, n’augmentent pas le risque de survenue d’arythmies malignes dans une population adulte en mode ambulatoire.

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Nicolas Postel-Vinay. Hôpital Européen Georges-Pompidou. Paris
Pas de liens d’intérêt concernant les données de cet article

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Sofosbuvir, source d’hypertension artérielle pulmonaire ? Soyons vigilants !

La Revue Prescrire a remarqué que le profil d’effets indésirables du sofosbuvira été très peu étudié avant sa mise sur le marché.1 Au 18 août 2016, le résumé des caractéristiques (RCP) des spécialités à base de sofosbuvir ne mentionne pas qu’il existe des doutes sur l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) dans les effets indésirables.2 Pourtant, l’Agence française des produits de santé (ANSM) a rapporté sept observations d’HTAP grave chez des patients traités pour une hépatite C par sofosbuvir (Sovaldi®). Trois patients étaient exposés aussi au daclatasvir (Daklinza®) ; un au siméprévir (Olysio®) ; un à la ribavirine (Rebetol® ou autre) ; un au lédipasvir (associé dans Harvoni®) et un à plusieurs antiviraux.3 Plus précisément, Prescrire cite une publication française ayant rapporté trois observations d’hypertension artérielle pulmonaire chez des patients prenant du sofosbuvir, nouvellement diagnostiquée dans deux cas, et aggravée dans un cas. Les patients faisaient des syncopes, et avaient une insuffisance cardiaque droite et des troubles hémodynamiques importants.4 Les trois patients avaient d’autres facteurs de risque d’HTAP : hypertension portale ou infection par le VIH. Une autre équipe française a recensé seize patients exposés à des antiviraux d’action directe sur le virus de l’hépatite C, parmi tous ceux suivis par le centre de référence français pour les HTAP graves.5  Treize patients avaient une HTAP antérieure à l’exposition aux antiviraux, d’autres facteurs de risque et des évolutions peu suggestives du rôle de ces médicaments. Mais pour trois patients, leur rôle est probable ajoute Prescrire. L’HTAP a été diagnostiquée après le début de cette exposition pour tous au sofosbuvir associé avec d’autres antiviraux. Après l’arrêt du traitement, chez un patient qui n’avait pas d’hypertension portale, l’HTAP a disparu, avec persistance de la normalisation neuf mois après et sans traitement de l’HTAP. Chez les deux autres patients, l’HTAP a régressé sous traitement après l’arrêt des antiviraux : résistance vasculaire pulmonaire améliorée de 75 % pour un patient et quasi normalisée pour l’autre. En pratique, La Revue Prescrire invite les cliniciens à être attentifs aux événements survenant au cours des traitements et les notifient.

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Le vapotage chez les adolescents nord-américains ne freine pas le passage au tabagisme ; et c’est peut-être même le contraire

Info Respiration se fait l’écho de l’actualité de la cigarette électronique depuis des années, et bien souvent nous avons rendu compte de publications plaidant pour son utilisation large en tant qu’outil de sevrage alors que les autorités de santé n’avaient pas franchi ce pas. Bien des auteurs soulignent que le vapotage est — en toutes hypothèses — moins dangereux que le tabac, lequel est responsable de 73 000 morts en France l’année dernière selon les chiffres publiés par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) en octobre 2016. Mais ne passons pas sous silence les craintes de voir dans le vapotage un mode d’entrée dans le tabagisme. Sur ce point, une étude (Research Letter) récemment publiée dans le JAMA ne rassure pas. 1. Aux États-Unis plus d’un tiers des adolescents scolarisés d’une quinzaine d’années dans ce qui équivaut en France à la classe de seconde vapotent. Outre-Atlantique, les enquêtes suggèrent qu’à cet âge l’e-cigarette favoriserait le passage à la vraie cigarette, mais sans savoir s’il s’agit d’une expérimentation temporaire ou d’une entrée dans un tabagisme plus soutenu. Pour en savoir plus sur les conséquences du vapotage à cet âge, Adam Leventhal (Université de Los Angeles) et collègues ont réalisé deux enquêtes à six mois d’intervalle auprès de 3 084 adolescents scolarisés. Ils ont comparé le niveau de vapotage lors de la première enquête et la fréquence et le niveau de tabagisme lors de la deuxième enquête six mois après.
Parmi ceux qui ne vapotaient pas du tout, seuls 0,9 % étaient devenus fumeurs occasionnels et 0,7 % fumeurs réguliers six mois après. Parmi ceux qui étaient d’anciens vapoteurs, 4,1 % étaient devenus fumeurs occasionnels et 3,3 % fumeurs réguliers. Parmi ceux qui vapotaient de façon occasionnelle, 9 % étaient devenus fumeurs occasionnels et 5,3 % fumeurs réguliers. Et parmi les vapoteurs réguliers, 11,6 % étaient devenus fumeurs occasionnels et 19,9 % fumeurs réguliers. Donc, selon ces données déclaratives, plus ces adolescents consomment l’e-cigarette, plus ils risquent de devenir fumeurs de cigarettes, et notamment fumeurs réguliers, six mois après. Les auteurs constatent qu’il y a également un lien entre le vapotage et le nombre de cigarettes fumées six mois après. Au total, les adolescents qui utilisent une cigarette électronique de façon régulière ont un risque accru de consommer du tabac six mois après. Comme l’indiquent les auteurs, il faut continuer à surveiller ce phénomène avec des données portant sur un plus long terme.

Nicolas Postel-Vinay

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Anti-inflammatoires non stéroïdiens et pleurésies purulentes : il faut limiter, voire proscrire leur prescription

La revue de la littérature montre que la prise d’AINS est un facteur de risque de complications infectieuses sévères lors des pneumopathies aiguës communautaires de l’enfant et de l’adulte.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) forment une vaste famille de composés hétérogènes mais partageant des propriétés communes tant du point de vue de leurs actions thérapeutiques que de leurs effets indésirables. Certaines spécialités d’ibuprofène, de kétoprofène, de naproxène et de diclofénac ont une indication dans la fièvre et la douleur. L’ibruprofène, qui bénéficie d’une prescription médicale facultative, constitue la deuxième spécialité la plus vendue en ville en 2013 (données ANSM). La plus faible posologie utilisée dans ces indications ne doit pas faire oublier le risque accru d’effets indésirables en cas d’infection bactérienne.
Le rôle favorisant d’une exposition aux AINS dans la survenue de complications infectieuses sévères lors d’infections bactériennes a fait l’objet de plusieurs rapports. Une enquête de pharmacovigilance réalisée en 2002 a conduit à fortement déconseiller l’usage des AINS chez les enfants atteints de varicelle en raison d’une augmentation du risque d’infections bactériennes cutanées et sous-cutanées sévères.12 L’objectif de ce travail est de faire une revue de la littérature des études publiées tentant de déterminer le risque de complications suppuratives liées à la prise d’AINS chez des patients atteints de pneumonie communautaire.

 

Prise d’AINS chez l’enfant atteint de pneumopathie : facteur de risque de développer des complications suppuratives…

Trois grandes études ont été menées dans des populations pédiatriques. Dans une première étude rétrospective, Byington L., et al. (2002) 3 ont observé que l’incidence annuelle des pleurésies purulentes chez les moins de 19 ans dans l’Utah a été multipliée par 5 entre 1993 et 1999. En analyse multivariée, l’âge ≥ 3ans, une durée d’évolution des symptômes ≥ 7 jours, une prise de ceftriaxone ou d’ibuprofène (OR : 4,0 [IC95 2,5-6,5]) avant l’admission étaient des facteurs de risque indépendant de survenue de pleurésie purulente. Dans un second travail, François P., et al. (2010)4 ont comparé les traitements reçus en préadmission d’enfants de moins de 15 ans admis pour une pneumopathie aiguë communautaire avec ou sans complication. Les auteurs ont retrouvé une corrélation entre la prévalence des complications suppuratives et les ventes annuelles d’AINS(r = 0,94 ; p < 0,001). La prise d’ibuprofène était le seul facteur de risque indépendant de survenue de pneumopathie suppurative (OR : 2,57 [IC95 1,51-4,35]. Enfin, dans une étude cas-témoins, Elemraid M.A., et al. (2014) 5 ont déterminé les facteurs de risque de survenue d’une pleurésie purulente. Sur 160 patients de moins de 17 ans hospitalisés pour pneumopathie, 40 (25 %) enfants ont développé un empyème pleural. Bien que les enfants avec empyème aient plus fréquemment pris de l’ibuprofène, ce dernier n’était pas un facteur de risque indépendant de pleurésie purulente (OR : 1,94 [IC97,5 0,80-3,18]). Une des raisons pouvant expliquer ce résultat divergent par rapport aux études précédentes était la forte proportion de pneumopathie virale dans cette cohorte (31 %).

…mais aussi chez l’adulte

Plusieurs travaux similaires ont été menés chez l’adulte. Dans une étude prospective, Voiriot G., et al (2011)6 ont comparé les caractéristiques des patients hospitalisés pour une pneumopathie aiguë communautaire prouvée. Une maladie invasive était définie par la présence d’une bactériémie ou d’un empyème. Sur 90 patients inclus, 32 avaient pris des AINS. Chez ces patients, une maladie invasive (25 % vs 5 %, p =0,014) et les complications pleuropulmonaires (37,5 % vs 7 %, p =0,0009) étaient plus fréquentes. En analyse multivariée, la prise d’AINS était un facteur de risque indépendant de survenue de complications pleuropulmonaires (OR : 8,1 [23-28]). Dans une seconde étude rétrospective, Messika J., et al. (2014)7 ont observé que 20 patients sur 106 hospitalisés avaient reçu un AINS. Les patients exposés aux AINS présentaient plus souvent une complication pleuropulmonaire (OR : 5,75 [1,97-16,76]) et avaient plus souvent besoin d’une assistance ventilatoire non invasive (25 % vs 4,6 %, p = 0,003). La durée d’hospitalisation en unité de soins intensifs et la mortalité étaient similaires dans les deux groupes.

Quelles sont les limites de ces études ?

Parmi tous ces travaux, seule l’étude menée par Voiriot G., et al.5 a été réalisée de manière prospective Le caractère rétrospectif des études détaillées expose à plusieurs biais. Le principal est celui de l’exhaustivité du recueil de prise des anti-inflammatoires réalisé a posteriori.
Enfin, l’autre biais majeur est l’absence de la date exacte du début de la prise d’AINS par rapport aux premiers symptômes de l’infection ou de ses complications. Il s’agit du
biais protopathique. Dans la plupart des études mentionnées, ce biais ne permet pas de conclure définitivement à l’imputabilité de l’ibuprofène dans les complications suppuratives. En revanche, François P., et al. (2010) 4 démontrent que la prise de glucocorticoïdes, de doliprane ou d’aspirine, susceptibles d’être entachés du même
biais, n’est pas associée à la survenue de complications suppuratives.

Au total que retenir ?

Qu’il s’agisse d’une population pédiatrique ou adulte, ces études établissent que la prise d’AINS multiplie de 2 à 8 le risque de survenue de complications suppuratives pulmonaires. Les raisons expliquant ce résultat sont probablement liées à une atténuation de la sévérité des premiers signes de gravité engendrant un retard à la prise en charge efficace, et notamment à la mise en route de l’antibiothérapie. Le médecin et le pharmacien ont donc un rôle majeur à jouer dans l’éducation et la surveillance des patients. Le paracétamol doit être utilisé en première intention en cas de fièvre ; il convient de proscrire la prise d’AINS en cas d’infection respiratoire des voix basses.

Pascale Lainé-Cessac 10
Annie-Pierre Jonville-Béra 11

tableau-vigilance-steroide

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programme DPC au CPLF 2017

pneumodpcAprès l’inscription au CPLF,
inscrivez vous au DPC!

Les inscriptions aux actions DPC du CPLF 2017 sont ouvertes !!!

Inscrivez vous vite, les places sont limitées…

Listes des programmes de DPC – CPLF 2017

 

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Télécharger le PneumoDPC-ProgrammesDPC–CPLF 2017 

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• Cancérologie /CPLF 2017 – Référence N° 40001700001

Formation continue : Cours de perfectionnement CPLF – Vendredi 27 janvier 2017

IHC, FISH, CISH, NGS : quelles évolutions dans l’ère des bio-marqueurs ?
WISLEZ Marie, Paris

CBNPC avec mutation
CORTOT Alexis, Lille

Immunothérapie dans le CBNPC
GIRARD Nicolas, Lyon

Les métastases cérébrales : quelle stratégie ?
BESSE Benjamin, Villejuif

Le mésothéliome
SCHERPEREEL Arnaud, Lille

Evaluation des pratiques professionnelles : Participation à au moins 2 Réunions de Concertation Pluridisciplinaire telles que définies par la Loi et selon le Plan Cancer et dûment enregistrée auprès d’un centre de coordination en cancérologie (3C), au cours desquelles sont présentés des dossiers patients d’oncologie thoracique, que ce soit par la personne inscrite au DPC ou par d’autres confrères.

 

•  Infectiologie / CPLF 2017 – Référence N° 40001700002

Formation continue : Cours de perfectionnement CPLF – Vendredi 27 janvier 2017

Faut-il rechercher un virus respiratoire devant une pneumopathie communautaire ?
VOIRIOT Guillaume, Paris

Complications pulmonaires des patients traités par immunothérapie pour un cancer bronchique : infectieux ou non infectieux ?
LORILLON Gwenaël, Paris

Pneumopathie du sujet vieillissant : y penser, la gérer…
GAVAZZI Gaétan, Grenoble

Place des antibiotiques inhalés dans les maladies bronchiques suppuratives
MURRIS-ESPIN Marlène, Toulouse

Evaluation des pratiques professionnelles : Participer à 2 RCP parmi les possibilités suivantes : RCP mucoviscidose, RCP tuberculose multi résistante, RCP mycobactéries non tuberculeuses, staff d’antibiothérapie, réunions du CLIN ou réunions du CLAT d’un établissement de santé

 

•  Sommeil / CPLF 2017 – Référence N° 40001700004

Formation continue : Cours de perfectionnement CPLF – Vendredi 27 janvier 2017

Approche personnalisée du SAOS
GAGNADOUX Frédéric, Angers

Cibler les voies aériennes supérieures dans le SAOS
ATTALI Valérie, Paris

Apnées du sommeil et risques cardiovasculaires, actualités
TAMISIER Renaud, Grenoble

Evaluation des pratiques professionnelles : Inclusion de 15 dossiers patients dans l’observatoire OSFP

 

• Endoscopie Bronchique / CPLF 2017 – Référence N° 40001700005

Formation continue : Cours de perfectionnement CPLF – Vendredi 27 janvier 2017

Prise en charge des opacités distales
VERGNON Jean-Michel, Saint Etienne

Bronchoscopie au tube rigide en pratique clinique
MARQUETTE Charles-Hugo, Nice

Prise en charge d’un ganglion médiastinal pathologique
JOUNIEAUX Vincent, Amiens

Bonnes pratiques en endoscopie souple
DAYEN Charles, Saint Quentin

Evaluation des pratiques professionnelles : Réalisation et analyse d’endoscopies bronchiques (10 CR minimum)

 

• Maladies vasculaires pulmonaires / CPLF 2017 – Référence N° 40001700006

Formation continue : Cours de perfectionnement CPLF – Vendredi 27 janvier 2017

Actualités diagnostiques dans l’embolie pulmonaire : du neuf avec du vieux ?
SANCHEZ Olivier, Paris

La recherche systématique d’un cancer est-elle utile après maladie thromboembolique veineuse inexpliquée ?
MEYER Guy, Paris

Parcours de soins en 2017 : du diagnostic au suivi à long terme
COUTURAUD Francis, Brest

Actualités thérapeutiques dans l’HTP thromboembolique chronique
JAIS Xavier, Le Kremlin-Bicêtre

Evaluation des pratiques professionnelles : Participation à 2 staffs médicaux soignants organisés dans le centre de référence et les centres de compétences de l’hypertension pulmonaire sévère et dans les centres spécialisés dans la maladie trombe-embolique veineuse. ou – Participation à une revue de morbi-mortalité (RMM) ou à une revue des erreurs médicamenteuses (REMED) portant sur les thérapeutiques de l’hypertension pulmonaire et de la maladie thrombo-embolique veineuse.

 

Comment s’inscrire au DPC lors du CPLF 2017?

L’inscription au CPLF ne vaut pas inscription à un programme DPC. Les 2 inscriptions sont indépendantes.

Pour vous inscrire à un programme DPC vous devez suivre les étapes suivantes :

– Si vous êtes libéral :

1) Se connecter à son profil sur www.mondpc.fr

2) S’inscrire au programme sélectionné :

Cliquer sur « Recherche Action » (dans la bande latérale gauche orange),

Saisir la référence du programme OGDPC (11 chiffres) puis cliquer sur « Rechercher »,

Cliquer ensuite sur « Détail Action de DPC»,

Puis cliquer sur « s’inscrire » en bas de page

3) Vous recevrez un mail de l’OGDPC qui confirmera votre inscription

 – Si vous êtes hospitalier :

1) Envoyer un mail de demande d’inscription à pneumodpc@gmail.com mentionnant le numéro du programme souhaité. Vous recevrez par retour de mail votre convention

2) Effectuer votre demande de prise en charge auprès du service des affaires médicales de votre établissement et leur faire compléter et signer la convention individuelle de prise en charge des frais de formation DPC

3) Après accord de votre établissement, renvoyer la convention complétée et signée par mail à pneumodpc@gmail.com – Voilà vous êtes inscrits !

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