Parmi les nombreuses molécules en voie de développement dans le traitement de l’asthme, il est bien difficile de dire dès à présent lesquelles franchiront les différents stades requis pour être mises sur le marché. L’une d’elles a retenu notre attention, le LAS100977.
Cette molécule est un nouveau bêta2-agoniste de longue durée d’action conçu pour n’être administré par voie inhalée qu’une seule fois par jour. Quatre communications lui ont été consacrées lors de cette conférence. Les données in vitro indiquent qu’elle possède un ratio de sélectivité bêta1/bêta2 comparable au salmétérol et supérieur au formotérol et à l’indacatérol. Sur des bronches humaines isolées, le LAS100977 à un délai d’action rapide, comparable à celui de l’indacatérol mais toutefois un peu moins rapide que le formotérol. Sa durée d’action est la plus prolongée des quatre molécules testées. Un essai de phase I conduit versus placebo chez 48 volontaires sains a montré que ce produit abaissait les résistances des voies aériennes sans net effet dose-réponse, mais avec une action soutenue pendant plus de 24 heures. La tolérance semble acceptable, les effets secondaires le plus souvent rapportés étant habituels avec ce genre de médicament (palpitations, tremblements, nausées, fatigue). Un essai randomisé de phase IIa, réalisé en double aveugle versus placebo et comparateur actif avec cross-over, a également été présenté par J. Beier, et al. : 25 asthmatiques adultes non fumeurs avec un VEMS de base compris entre 60 % et 80 % th. et prenant tous des corticoïdes inhalés ont reçu soit du LAS100977 inhalé à la dose de 5, 10 ou 25 µg une fois par jour, soit du salmétérol inhalé (50 µg x 2/j), soit du placebo. Chacun des patients de ces cinq groupes ne prenait le traitement de l’étude que pendant une journée, puis ne recevait plus rien pendant une semaine avant de passer à un deuxième groupe. Une seule inhalation de LAS100977 a permis d’augmenter significativement le VEMS des patients 24 heures après la prise, et ce, quel que soit le dosage utilisé. Cette amélioration a été supérieure à celle obtenue sous salmétérol (p < 0,05) et, bien évidemment, au placebo (p < 0,0001). Là encore, la tolérance s’est avérée satisfaisante, avec toutefois nettement plus d’événements rapportés avec les deux plus fortes doses de LAS100977.
Cette nouvelle molécule n’est donc pas dénuée d’intérêt. Elle s’ajoutera peut-être un jour aux bêta2-agonistes de longue durée d’action déjà commercialisés si les futurs essais de plus grande envergure se révèlent concluants. À suivre, donc…
[hr]Rédaction : François-Xavier Blanc, UF de pneumologie, CHU Bicêtre, AP-HP, Le Kremlin-Bicêtre. ATS session D21 — Asthma therapy : new targets, new tricks. (Am J Respir Crit Care Med 2010 ; 181 : A5414). Communication J. Beier, et al. L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt relatif à l’exposé présenté, mai 2010.
Source : American Thoracic Society International Conference, Louisiane, Nouvelle-Orléans, États-Unis 14-19 mai 2010. Le contenu de ces comptes rendus a été réalisé sous la seule responsabilité de leurs auteurs garants de l’objectivité des données et de leur présentation.