Sildénafil dans le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique évoluée

ats2010-2

L’atteinte de la circulation pulmonaire sous forme de lésions artériolaires est bien documentée dans la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI). Ces lésions sont responsables de l’hypertension pulmonaire (HTP) fréquemment observée dans la FPI. Compte tenu de l’efficacité démontrée du sildénafil dans l’hypertension artérielle pulmonaire idiopathique, avec en particulier une amélioration des performances à l’effort, une étude contrôlée, en double aveugle, versus placebo visant à tester l’utilité de cette molécule dans la FPI a été mise au point aux États-Unis (STEP-IPF).

Les auteurs de l’étude ont fait l’hypothèse que le sildénafil pourrait améliorer la capacité d’exercice et la sensation de dyspnée chez des patients avec FPI évoluée (DLCO < 35 % th). Les résultats ont été présentés au cours du congrès, en association à une publication simultanée dans le New England Journal of Medicine. L’étude a consisté en une première phase de douze semaines pendant laquelle le sildénafil ou le placebo ont été administrés, suivie d’une phase ouverte de douze semaines d’administration de la molécule chez les patients traités, dans le but de tester les effets secondaires et l’efficacité à plus long terme. Le critère primaire de jugement était le pourcentage de patients améliorant leur distance parcourue au TM6 de plus de 20 %. Sur une période de deux ans, 180 patients (CVF 57 % th, DLCO 26 % th) ont été enrôlés dans l’étude par quatorze centres aux États-Unis. Aucune différence significative concernant le critère principal de jugement n’a été observée. En termes d’oxygénation artérielle, de sensation de dyspnée et de qualité de vie, une différence significative, mais de faible ampleur a été notée dans le groupe traité. Les effets secondaires ont été similaires dans les deux groupes.
Cette étude est donc négative pour ce qui concerne le critère principal de jugement, mais les auteurs en soulignant certaines faiblesses ayant pu influencer les résultats (faible nombre de patients, stade trop avancé de la maladie, absence de données sur la présence et la sévérité de l’HTP des patients, durée de suivi trop courte) considèrent que les bénéfices mis en évidence sur les critères secondaires justifient la poursuite des investigations dans cette voie.

 

[hr]

Rédaction : Hervé Mal, service de pneumologie, hôpital Bichat, Paris. ATS session C91 — Late breaking clinical trials, communication de D. Zisman (Santa Barbara, CA). L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt relatif à l’exposé présenté, mai 2010.
Source : American Thoracic Society International Conference, Louisiane, Nouvelle-Orléans, États-Unis 14-19 mai 2010. Le contenu de ces comptes rendus a été réalisé sous la seule responsabilité de leurs auteurs garants de l’objectivité des données et de leur présentation.

 

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