L’omalizumab a montré son intérêt pour le traitement de l’asthme sévère allergique, puisqu’il permet de réduire le nombre des exacerbations, la consommation médicamenteuse et d’améliorer le contrôle de l’asthme. Sa prescription est actuellement réservée aux patients ayant une sensibilisation démontrée à un allergène perannuel. Cependant, on sait que les asthmatiques non allergiques, qui représentent jusqu’à 50 % des asthmatiques sévères, peuvent avoir également des taux d’IgE élevés et une augmentation de l’expression des récepteurs de haute affinité FCεR1, cibles des anti-IgE. L’efficacité d’un traitement ciblant les IgE n’a jamais été étudiée dans cette population.
Gilles Garcia (Clamart, France) a étudié l’effet de l’omalizumab donné pendant 16 semaines dans un groupe de 44 patients asthmatiques sévères non allergiques (négativité des tests cutanés et du Phadiatop®), dont le taux d’IgE totales était compris entre 30 et 700 UI/mL. Tous avaient un asthme non contrôlé sous traitement inhalé optimal et avaient fait au moins deux exacerbations dans l’année. La dose d’omalizumab était calculée selon le poids et le taux d’IgE totales. L’omalizumab, comparé au placebo, a entraîné une réduction significative de l’expression du récepteur FCεR1 sur les basophiles et les cellules dendritiques plasmacytoïdes circulantes. Plus intéressant, les patients recevant l’omalizumab ont présenté une augmentation significative du VEMS (+ 9,9 % ; p = 0,029) et une tendance, non statistiquement significative, à la réduction des exacerbations. En effet 60 % des patients sous omalizumab et 47 % des patients sous placebo n’ont pas présenté d’exacerbation pendant la période d’observation. L’ACQ ne différait pas entre les deux groupes mais l’appréciation globale de l’efficacité par les patients tendait à être meilleure dans le groupe omalizumab. La courte durée de l’étude et le petit effectif expliquent probablement ces résultats en demi-teinte qui méritent d’être confortés sur de plus larges effectifs, mais qui suggèrent que les patients non allergiques pourraient bénéficier d’une thérapie ciblant les IgE.
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Camille Taillé – D’après la communication de Gilles Garcia « A randomized-controlled trial of omalizumab in patients with severe, difficult to control, nonatopic asthma ». Session A110 « Emerging insights into obstructive lung disease : late breaking abstracts »
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