Un défaut de la production d’interféron-γ en réponse à la stimulation des Toll like receptors 9 (TLR9) par les cellules dendritiques circulantes des sujets allergiques a été récemment mis en évidence, suggérant que la stimulation de ces récepteurs pouvait constituer une nouvelle voie thérapeutique pour « réorienter » la réponse immunitaire vers la voie Th1.
Le CYT003-QbG10 est une molécule originale, faite d’un ligand de TLR9 encapsulé dans une nanoparticule virus-like. Ce système permet que la particule, administrée par voie sous cutanée, soit véhiculée jusqu’aux ganglions, incorporée dans les cellules plasmacytoïdes dendritiques où la molécule est libérée après destruction de la coque protéique, pour activer TLR9 et induire une production d’interféron-γ. Trente-trois sujets ayant un asthme allergique modéré, bien ou insuffisamment contrôlé par des doses moyennes de corticoïdes inhalés (CSI), ont reçu au total 7 injections. Le groupe placebo comprenait 30 patients. À partir de la quatrième semaine de l’étude, la dose des CSI était réduite de 50 %, puis le traitement inhalé était interrompu de la huitième semaine à la douzième semaine. Le traitement par QbG10 a permis d’améliorer le score composite de symptômes d’asthme dès la deuxième semaine. Après l’arrêt des CSI, cette amélioration s’est poursuivie (+17 % à la fin de l’étude), alors que le groupe placebo se détériorait (–67 %). La proportion de patients bien contrôlés passait de 42 à 67 % en fin d’étude dans le groupe traité, versus 40 à 33 % dans le groupe placebo. À l’arrêt des CSI, on observait une augmentation du NO exhalé et de l’éosinophilie sanguine dans les deux groupes, mais moins importante chez les patients recevant le QbG10, confirmant l’effet anti-inflammatoire de la molécule. Enfin, alors que le VEMS chutait de 250 ml au sevrage des CSI dans le groupe placebo, il restait parfaitement stable chez les patients traités. Le traitement était globalement bien toléré, avec un taux similaire d’interruption prématurée de traitement (2/33 et 2/30). Les réactions au point d’injection étaient les effets secondaires les plus fréquemment observés. Cette première étude pilote démontre l’efficacité d’un agoniste de TLR9 sur le contrôle de l’asthme et le VEMS, même après l’arrêt des corticoïdes inhalés. Ces effets doivent bien sûr être confirmés par des études plus importantes et sans doute sur des patients plus sévères. Néanmoins, la piste semble intéressante à suivre.
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Résumé rédigé par C. Taillé d’après la communication de W.A. Renner, Schlieren, Suisse
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