Un nouveau kit urinaire… pour le diagnostic de la tuberculose disséminée !

Le diagnostic de la tuberculose reste difficile à faire chez le sujet très immunodéprimé, notamment, en cas d’infection par le VIH. Une équipe sud-africaine a rapporté son expérience dans l’utilisation d’un nouveau test visant à aider au diagnostic des tuberculoses disséminées. Il s’agit de détecter dans les urines un antigène bactérien, le lipoarabinomannane (glycopeptide de 17,5 kD constituant de la paroi des mycobactéries), au moyen d’un kit commercialisé sous le nom d’Alere DetermineTM TB LAM Ag qui fonctionne sur le même principe qu’un banal test rapide de grossesse : on trempe une bandelette dans les urines du patient, et on lit immédiatement le résultat sous forme de bandes avec un seuil de positivité déterminé par le fabricant à une valeur de 1. Les auteurs de cette étude ont inclus des patients adultes hospitalisés pour une suspicion de tuberculose dans quatre hôpitaux de la ville du Cap. Pour évaluer les performances du test urinaire, ils ont également recueilli des expectorations mises en culture systématique de manière à essayer d’obtenir un diagnostic de certitude. L’âge médian des 429 patients de l’étude était de 36 ans ; 87 % étaient infectés par le VIH avec une valeur médiane de CD4 à 115/mm3 (intervalle interquartile : 54-243). Vingt-deux pour cent des patients n’étaient pas capables de produire une expectoration, ce qui compliquait évidemment le diagnostic. Les performances du test urinaire chez les patients infectés par le VIH ont été les suivantes : lorsque les CD4 étaient inférieurs à 200/mm3 (n = 135), la sensibilité était de 59 % (IC95 % : 48-69) et la spécificité de 95 % (IC95 % : 84-99 %) ; lorsque les CD4 étaient supérieurs à 200/mm(n = 92), la sensibilité était de 33 % (IC95 % : 19-52) et la spécificité de 100 % (IC95 % : 94-100 %). Sur les 127 patients infectés par le VIH dont le diagnostic de tuberculose a pu être confirmé en culture, 88 (69 %) ont été diagnostiqués rapidement à l’aide d’un examen direct positif des expectorations ou d’un test urinaire positif. Les auteurs de cette étude estiment que l’intérêt futur de ce nouveau test urinaire pourrait être d’améliorer le diagnostic rapide de la tuberculose disséminée chez les adultes infectés par le VIH sévèrement immunodéprimés, en association avec l’examen microscopique des expectorations, de manière à pouvoir débuter le plus rapidement possible un traitement antituberculeux. Ils recommandent d’utiliser un seuil de positivité à 2, contrairement à ce que préconise le fabricant. Ces données complètent les résultats d’autres études réalisées chez le même type de sujets [1] [2] [-3] et devraient encourager le développement de ce test dans les pays du Sud à forte prévalence de tuberculose où les patients infectés par le VIH arrivent souvent dans les structures de soin à un stade déjà avancé d’immunodépression.

[1] Lawn SD et coll. AIDS 2009 ; 23 : 1875-80.

[2] Dheda K et coll. PLoS One 2010 ; 5 : e9848.

[-3] Shah M. et coll. J Clin Microbiol 2010 ; 48 : 2972-4.

 

 

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Résumé rédigé par F.-X. Blanc d’après la communication de R.N. van Zyl-Smit, Cape Town, Afrique du Sud, en remplacement de J.G. Peter

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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© iSPLF – Mission ATS – MAI 2011

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