IL-33 : cible d’une seconde biothérapie dans la BPCO, l’itépékimab.

L’itépékimab a montré des résultats encourageants dans une étude post hoc menée chez des sujets exacerbateurs fréquents et sevrés du tabac.

En 2021, Klaus Rabe et al. 1 ont étudié un anticorps monoclonal ciblant l’interleukine 33 (IL-33), l’itépékimab, dans une population de 343 patients atteints de BPCO, âgés de 40 à 75 ans, avec un profil d’exacerbateur fréquent (au moins deux exacerbations modérées ou une sévère l’année passée), des symptômes respiratoires (CAT ≥ 10) ou une bronchite chronique malgré un traitement par bi- ou trithérapie inhalée. Les patients étaient randomisés en deux groupes (1:1) : itépékimab 300mg toutes les 2 semaines versus placebo.

Il n’avait alors pas été observé de réduction du taux annuel d’exacerbations modérées à sévères dans la population globale (Rate Ratio (RR) 0,81 ; IC95% [0,61-1,07] ; p = 0,13), mais la sous-population de patients tabagiques sevrés semblait tout de même tirer bénéfice du traitement avec une réduction significative du taux annuel d’exacerbations (RR = 0,58 ; IC95% [0,39-0,85] ; p = 0,0061) et une amélioration du VEMS (différence moyenne 0,009L ; IC95% [0,02-0,15] ; p = 0,0076).

Réduction du taux annuel d’exacerbations et du délai jusqu’à la première exacerbation chez les exacerbateurs fréquents sevrés du tabac

Le lundi 9 septembre, K.Rabe (Allemagne) a présenté à l’ERS une analyse post hoc incluant 157 patients tabagiques sevrés, avec un tabagisme estimé à plus de 10 paquets années, et rapportant plus de 2 exacerbations l’année passée. Le critère de jugement principal était le taux annuel d’exacerbations modérées à sévères et le délai jusqu’à la première exacerbation, avec une stratification en fonction du nombre d’exacerbations l’année passée (2 exacerbations (n=107) et ≥ 3 exacerbations (n=50)).

Les résultats montrent une réduction du taux annuel d’exacerbation de 51% (0,54 versus 1,09 dans le groupe avec 2 exacerbations/an et 1,26 versus 2,59 dans le groupe ≥3 exacerbations) et un allongement du délai jusqu’à la première exacerbation indépendamment du nombre d’exacerbation (Hazard Ratio (HR) 0,48 ; intervalle de confiance à 95% (IC95%) 0,26 – 0,91 dans le groupe 2 exacerbations/an et HR 0,47 ; IC95% 0,21 – 1,04 dans le groupe ≥3 exacerbations).  

Un essai de phase trois dédié aux exacerbateurs fréquents et sevrés du tabac

Un essai de phase 3 incluant des patients symptomatiques, exacerbateurs fréquents (au moins deux exacerbations modérées ou une sévère l’année passée) et sevrés du tabac depuis plus de 6 mois est actuellement en cours (NCT04701983). Les premiers résultats devraient être communiqués en 2025.

Marina Gueçamburu, service des Maladies Respiratoires et des épreuves fonctionnelles respiratoires CHU Bordeaux, Pessac


D’après la communication orale OA3645 “ Reduction in exacerbations with itepekimab in former smokers with chronic obstructive pulmonary disease (COPD) by prior exacerbation frequency” présentée par de Klaus F. Rabe (Kiel, Allemagne). Session de présentations orales 345 « Recent advances in biological treatments for asthma and chronic obstructive pulmonary disease” du lundi 10 septembre 2024.

  1. Rabe KF, Celli BR, Wechsler ME, Abdulai RM, Luo X, Boomsma MM, et al. Safety and efficacy of itepekimab in patients with moderate-to-severe COPD: a genetic association study and randomised, double-blind, phase 2a trial. Lancet Respir Med. nov 2021;9(11):1288‑98.
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