Depuis l’arrivée des macrolides dans les années 1990, il n’y avait pas eu de progrès dans le traitement des infections pulmonaires à MNT qui demeurent difficiles à traiter. Les échecs de traitement et les rechutes surviennent dans 20 à 30 % des cas malgré des trithérapies prolongées. De plus les traitements sont responsables d’effets secondaires fréquents. L’amikacine par voie intraveineuse pourrait améliorer le taux de conversion des cultures au cours des infections au complexe M. avium (MAC), [1.Kobashi Y, Matsushima T, Oka M. A double-blind randomized study of aminoglycoside infusion with combined therapy for pulmonary Mycobacterium avium complex disease. Respir Med. 2007 Jan ;101(1):130-8] mais son administration prolongée est limitée par sa toxicité rénale et auditive. Son administration en formulation standard nébulisée ne semble pas apporter de bénéfice.
Plus récemment a été développée une formulation liposomale qui optimise la diffusion de médicament au site de l’infection. 1 K.N. Olivier a rapporté les résultats d’un essai multicentrique contrôlé randomisé contre placebo évaluant l’ajout de l’amikacine liposomale au traitement standard (recommandations ATS) chez les patients ayant une infection pulmonaire à MNT en échec thérapeutique (cultures demeurant positives malgré un traitement depuis plus de 6 mois). Soixante-dix patients recevaient un traitement depuis plus de 12 mois à l’inclusion. Le protocole prévoyait l’administration quotidienne d’amikacine liposomale inhalée (ALI) pendant 12 semaines puis la poursuite en ouvert 12 semaines. Le critère de jugement principal était le résultat des cultures à J84.
Quatre-vingt-dix patients ont été inclus (mucoviscidose = 16, MAC = 58, M. abscessus complex = 32). Quarante-quatre ont été inclus dans le bras ALI et 45 dans le bras placebo. Trente-cinq patients ont complété l’étude dans le bras ALI (un décès non relié). Les effets secondaires plus fréquents dans le bras ALI étaient la dysphonie, la toux et les douleurs oropharyngées rapportées chez 43, 31 et 20 % des patients respectivement versus 9, 12 et 2 %.
L’essai était positif sur son critère principal. À J84, 27 % des patients du groupe ALI avaient négativé leurs cultures versus 7 % dans le groupe placebo.
En conclusion, l’amikacine liposomale inhalée montre un bénéfice microbiologique chez les patients infectés à MAC ou à M. abscessus en échec du traitement standard. Les effets secondaires bronchiques ou ORL sont fréquents. Ces résultats prometteurs incitent à évaluer ce traitement en première ligne lorsque l’échec du traitement classique est prévisible (rechute d’infection à MAC, souche résistante à la clarithromycine, infection à M. abscessus sensu stricto.
[hr]
Emilie Catherinot d’après la communication de K.N. Olivier et al. Publication A4126 A randomized double blind, placebo-controlled study of liposomal amikacin for inhalation in patients with recalcitrant non tuberculous mycobacterial lung disease
Session C27 Diagnosis and treatment of non tuberculous mycobacteria infections
[hr] [themify_button style=”blue rounded” color=”#0080FF” link=”https://splf.fr/en-direct-de-lats-2014/” text=”#1B0A2A” ]Retour au sommaire[/themify_button]
© iSPLF – Mission ATS – MAI 2014
- Okusanya OO, Bhavnani SM, Hammel J et al. Pharmacokinetic and pharmacodynamic evaluation of liposomal amikacin for inhalation in cystic fibrosis patients with chronic pseudomonal infection Antimicrob Agents Chemother 2009 Sep ;53(9):3847-54 ↩