Asthmatique obèse ou obèse asthmatique : du pareil au même ?

L’obésité peut-être à la fois la cause et la conséquence de l’asthme, et est souvent associée à un moins bon contrôle de l’asthme. Néanmoins, on ne sait pas si l’ordre d’apparition des deux maladies (obésité précédant l’asthme ou asthme précédant l’obésité) peut modifier les caractéristiques et la sévérité de l’asthme. 

Une équipe d’Albuquerque a donc comparé, à partir des données de la cohorte CARDIA, les caractéristiques de ces deux groupes, faisant l’hypothèse que l’asthme serait plus sévère quand il est précédé de l’obésité. Cette cohorte longitudinale comporte 5 114 adultes, dont le poids et les symptômes respiratoires ont été colligés à l’inclusion puis après 2, 7, 10, 15 et 20 ans de suivi, permettant de s’assurer de la chronologie d’apparition des symptômes.

Les patients dont l’obésité a précédé les symptômes d’asthme (n = 130) étaient significativement plus gros avec davantage de syndrome métabolique que ceux dont l’asthme a précédé l’obésité (n = 145). Dans le premier groupe, la proportion de patients atopiques était significativement plus faible (33 versus 64 %) et la maladie commençait à un âge beaucoup plus tardif (33 ± 12 versus 16 ± 13 ans). Si la fonction respiratoire et le recours aux traitements étaient comparables dans les deux groupes, les scores de symptômes et de dyspnée étaient supérieurs chez les obèses devenus asthmatiques au cours du suivi. Dans ce même groupe « obésité précédant l’asthme », les femmes afro-américaines de bas niveau socioéconomique étaient majoritaires.

Ce travail est concordant avec les données épidémiologiques montrant que l’obésité favorise la survenue d’un asthme non atopique chez la femme à l’âge adulte. En revanche, ce groupe ne semble pas plus sévère que celui des asthmatiques devenus obèses ensuite, sur les données du VEMS et de la consommation médicamenteuse. L’importance de la dyspnée dans ce groupe reflète probablement la différence d’IMC, plus qu’une différence de contrôle de l’asthme. Cette session a été par ailleurs conclue sur la recommandation d’inclure la perte de poids dans la prise en charge des asthmatiques obèses.

 

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Camille Taillé d’après la communication de D. Cisneros et al. Publication A5379 Despite Greater Symptoms, Obese Asthmatics With ’Obesity Preceding Asthma’ Do Not Show Worse Asthma Outcomes Than ’Asthma Preceding Obesity’.

Session D15 : Diet, obesity and lung disease.

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© iSPLF – Mission ATS – MAI 2014

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