Après la publication des maquettes des DES et à l’heure de la finalisation des maquettes des FST, les instances académiques et professionnelles de la pneumologie souhaitent attirer l’attention sur les particularités qu’aura la formation à la pneumo-allergologie après la mise en place de la réforme du 3ème cycle des études médicales. Comme nous l’avons déjà souligné à plusieurs reprises au cours du processus de maturation des maquettes du DES d’allergologie et de celle de la FST de maladies allergiques, les points marquants de cette réforme dans ce domaine sont :
1°) l’intégration d’une formation à la prise en charge des allergies respiratoires au sein de la maquette du DES de pneumologie, destinée à rendre compétents dans ce domaine la totalité des futurs pneumologues à l’issue de leur DES ;
2°) la création d’un DES d’allergologie (Co-DES avec médecine interne et immunologie clinique et maladies infectieuses et tropicales), qui comportera par nature une valence respiratoire ;
3°) la création d’une FST de maladies allergiques, qui comportera un module respiratoire dont nous comprenons, à la lecture de la dernière version de la maquette, qu’il pourra être suivi par des non-pneumologues.
On ne peut que se féliciter du fait que la formation des médecins à l’allergologie en général, et à la pneumo-allergologie en particulier, accède ainsi au statut qu’elle mérite au regard du poids épidémiologique des maladies allergiques.
Pour autant, savoir gérer les urgences respiratoires d’origine allergique nécessite, au-delà de la capacité à administrer les premiers soins et à alerter les secours, une formation spécifique. Celle-ci est incluse dans la maquette du DES de pneumologie, mais n’apparaît pas devoir être obligatoirement acquise par les futurs titulaires du DES d’allergologie ou par les titulaires de la FST de maladies allergiques n’ayant pas suivi un cursus pneumologique. Il en va de même pour la prise en charge des maladies respiratoires graves pouvant comporter une composante allergique comme l’asthme sévère. Il en va également de même pour la réalisation – et non l’interprétation- d’explorations fonctionnelles respiratoires au-delà de la mesure du débit expiratoire de pointe. Réaliser des explorations fonctionnelles respiratoires respectant les critères de qualité en vigueur implique d’avoir suivi une formation théorique et pratique approfondie : là encore, cette formation est incluse dans la maquette du DES de pneumologie (qui la décrit en détail et en fait une obligation), mais ses modalités restent à préciser dans le cursus du DES d’allergologie (la description de la maquette de ce DES prévoit qu’à la fin de la phase socle, les DES d’allergologie auront la compétence à « réaliser et interpréter une épreuve fonctionnelle respiratoire », mais cet objectif est rendu illusoire par de simple contraintes matérielles ) et de la FST de maladies allergiques.
Ainsi, en l’état actuel des différentes maquettes concernées, seul le DES de pneumologie permet de garantir sans aucune ambiguïté que les patients présentant des urgences respiratoires ou des pathologies respiratoires sévères seront pris en charge par des praticiens dûment formés à ces enjeux particuliers, et seul le DES de pneumologie permet de garantir que la réalisation d’explorations fonctionnelles respiratoires répondra à des critères de qualité suffisants pour être valides. »
Pr F. Chabot, président de la Société de Pneumologie de Langue Française
Pr T. Chinet, président du Collège des Enseignants de Pneumologie,
Prs A. Bergeron-Lafaurie et T. Similowski, pour la sous-sections 51-01 Pneumologie et Addictologie du CNU-Santé
Pr D. Valeyre, président de la Fédération Française de Pneumologie
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