La prévalence de la BPCO chez les non-tabagiques a pu être établie, entre autres, à partir de l’étude BOLD : sur les 4 291 sujets non fumeurs qui ont bénéficié d’une spirométrie avec test de réversibilité aux bronchodilatateurs, 5,6 % présentaient une BPCO Gold II ou plus, et 6,6 % une BPCO Gold I [1] Les non-fumeurs représentaient plus de 20 % des patients atteints de BPCO. Cette proportion de BPCO non-fumeurs était également retrouvée dans l’étude PLATINO. [2] S. Salvi nous a présenté les résultats de plusieurs études réalisées en Inde. À partir d’un questionnaire soumis à une très large cohorte (243 575 sujets), Salvi et coll. ont retrouvé une fréquence de la bronchite chronique à 3,5 %. L’âge moyen était de 37 ± 15 ans, et la prévalence était plus élevée en milieu rural (4 %) qu’en milieu urbain (2,5 %). Cinquante-neuf pour cent de ces patients étaient non-fumeurs.
La même équipe s’est intéressée à la prévalence de la BPCO chez 3 500 sujets âgés de plus de 25 ans qui ont bénéficié d’un questionnaire et d’une spirométrie avec test de réversibilité aux bronchodilatateurs. La prévalence de la BPCO était de 5,1 % et les non-fumeurs représentaient 85 % de ces patients. L’exposition à des combustibles naturels (bois, charbon, kérosène…) serait l’étiologie principale de cette BPCO non tabagique en milieu rural dans les pays en voie de développement. Ces chiffres de prévalence sont superposables à ceux d’une étude pilote récente de dépistage réalisée en Bretagne qui retrouvait une prévalence de la BPCO non tabagique chez les agriculteurs (BPCO agricole) de 4,7 %, mais sans exposition aux combustibles naturels (Jouneau et coll., en révision). En comparant les EFR des patients atteints de BPCO post-tabagique à ceux des patients atteints de BPCO non tabagique (secondaire à l’exposition aux combustibles ou « biomass fuel »), Salvi et coll. retrouvaient une obstruction distale plus importante (ratio DEM 25-75 significativement plus bas) chez les BPCO non tabagiques, alors que les autres paramètres fonctionnels étaient similaires. Cette obstruction distale plus importante chez les BPCO non tabagiques était également retrouvée en oscillométrie par impulsion. La prévalence de la BPCO non tabagique est donc élevée, et pas seulement dans les pays en voie de développement. Il faut savoir y penser et la rechercher chez les sujets non tabagiques, notamment en cas de profession exposée, en particulier chez les agriculteurs.
[1] Lamprecht B, Mcburnie MA, Vollmer WM, Gudmundsson G, Welte T, Nizankowska-Mogilnicka E, Studnicka M, Bateman E, Anto JM, Burney P, Mannino DM, Buist SA. Copd in never smokers : Results from the population-based burden of obstructive lung disease study. Chest 2011 ; 139 : 752-63. [2] Menezes AM, Perez-Padilla R, Jardim JR, Muino A, Lopez MV, Valdivia G, Montes De Oca M, Talamo C, Hallal PC, Victora CG. Chronic obstructive pulmonary disease in five latin american cities (the platino study) : A prevalence study.Lancet 2005 ; 366 : 1875-81. [hr]
Résumé rédigé par S. Jouneau d’après les communications de D.M. Mannino, Lexington, États Unis et S. Salvi, Pune, Inde.
[hr] [themify_button style=”blue rounded” color=”#0080FF” link=”https://splf.fr/les-points-forts/en-direct-de-lats-2011/” text=”#1B0A2A” ]Retour au sommaire[/themify_button]© iSPLF – Mission ATS – MAI 2011