Sujets contacts de patients atteints de tuberculose multirésistante : le pire n’est pas certain !

La tuberculose multirésistante (TB MDR) pose évidemment d’importants problèmes de prise en charge thérapeutique dans le monde mais, dans les pays à faible prévalence comme la France ou les États-Unis, elle est également associée à des difficultés de prise de décision pour les sujets contacts. Une équipe de Colombie-Britannique (Canada) a donc eu l’idée de suivre au long cours 89 sujets contacts de 28 patients atteints de TB MDR. Les résultats de ce suivi sont, pour certains, quelque peu inattendus.

Dans cette étude, les données concernaient le suivi des sujets contacts de patients traités pour une tuberculose maladie dans la région de Vancouver entre 1990 et 2008, comparés à des sujets contacts de tuberculoses sensibles (n = 7 309 pour 2 895 cas index) ou simplement résistantes à l’isoniazide (n = 249 pour 96 cas index). Parmi les 89 sujets contacts des patients atteints de TB MDR, 47 % avaient une intradermoréaction positive (≥ 5 mm) et 6 % ont développé une tuberculose dans les premiers mois suivant le contage. Le taux d’intradermoréactions positives chez les sujets contacts des patients atteints de TB MDR était plus élevé que chez les sujets contacts de tuberculoses sensibles (p < 0,001), de même que le pourcentage de patients ayant développé une tuberculose maladie (p = 0,039). Fait intéressant, 4 des 5 patients ayant développé une tuberculose maladie avaient une souche sensible à tous les antituberculeux de première ligne. Il n’aurait donc pas été utile de leur administrer une chimioprophylaxie utilisant des molécules ciblées sur la souche du cas index.

Ces résultats montrent que le dépistage des sujets contacts doit être particulièrement intensif et complet lorsque le cas index est atteint de TB MDR. En revanche, ils ne plaident pas en faveur de l’instauration systématique d’une chimioprophylaxie tenant compte de l’antibiogramme de la souche du cas index puisque l’immense majorité des tuberculoses secondaires se sont révélées être dues à des bacilles multisensibles. Ce type de données sera de nature à aider la réflexion autour de la prise de décision au cas par cas d’instaurer (ou pas) un traitement préventif pour l’entourage des patients atteints de TB MDR dans les pays à faible prévalence de tuberculose.

 

 

 

 

 

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François-Xavier Blanc, d’après la communication affichée d’A. Ibrahim, Vancouver, Canada.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

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© iSPLF – Mission ATS – MAI 2012

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