HTP

La nouvelle définition hémodynamique de l’hypertension pulmonaire (HTP) appliquée au diagnostic d’HTP dans la sclérodermie systémique

Cette communication orale a présenté l’application des nouvelles définitions hémodynamiques de l’hypertension pulmonaire (HTP) à une cohorte de patients sclérodermiques explorés pour suspicion d’HTP.

Dans les nouvelles recommandations ESC/ERS sur l’hypertension pulmonaire, publiées en septembre 2022 dans l’European Respiratory Journal 1, un seuil de pression artérielle pulmonaire moyenne (PAPm) de 20mmHg définit désormais une HTP et un seuil de résistances vasculaires pulmonaires (RVP) de 2 UW intègre la définition de l’HTP précapillaire. Ainsi, l’HTP précapillaire est définie par une HTP avec PAPO normale ≤ 15 mmHg et RVP élevées > 2UW.

L’équipe de Sheffield a appliqué ces nouvelles définitions à une cohorte de 914 patients ayant une sclérodermie systémique et explorés pour une suspicion d’HTP, identifiés à partir du registre ASPIRE. Sur les 841 cathétérismes cardiaques droits réalisés, 740 avaient une HTP selon la nouvelle définition (PAPm > 20mmHg) et parmi ceux-là, 654 avaient une PAPO ≤ 15 mmHg. Parmi les patients ayant une PAPm ≥ 25mmHg, l’utilisation d’un seuil de RVP de 2 UW au lieu de 3 UW pour les RVP, permettait d’identifier 64 patients supplémentaires par rapport à l’ancienne définition. Pour les patients ayant une PAPm entre 20 et 25 mmHg, garder un seuil de RVP > 3UW ne permettait d’identifier que 12 patients supplémentaires, tandis que l’association à un seuil de RVP> 2UW identifiait 42 patients. Une analyse en courbe ROC montrait que le meilleur seuil de RVP associé au risque de mortalité à 5 ans chez les patients ayant une PAPm entre 21 et 24 mmHg était de 2,3 UW. Vingt-quatre pourcent des patients avec PAPm > 20mmHg et PVR entre 2 et 3 UW progressaient à la réévaluation vers les critères de l’ancienne définition (PAPm > 25mmHg, PVR > 3 UW), tandis que seuls 2% des patients avec PAPm ≤ 20mmHg présentaient cette évolution à la réévaluation.

Ce travail montre que la réduction du seuil de PAPm à 20mmHg n’identifie qu’un petit nombre de patients supplémentaires avec HTP pré-capillaire s’il est utilisé seul, mais que l’association du critère de RVP > 2UW permet d’en identifier beaucoup plus. Les patients avec RVP entre 2 et 3 UW ont un pronostic similaire à celui des patients avec RVP entre 3 et 4 UW et s’aggravent au plan hémodynamique bien plus fréquemment que les patients avec RVP inférieures à 2 UW. Ces données confortent l’utilisation de la nouvelle définition hémodynamique de l’HTP pré-capillaire, afin d’identifier précocement les patients ayant une HTP pré-capillaire débutante, notamment dans la sclérodermie. Des études thérapeutiques ciblant les patients ayant cette nouvelle définition hémodynamique sont maintenant nécessaires pour déterminer l’effet des traitements de l’HTAP chez ces patients.  

Étienne-Marie-Jutant, Service de pneumologie, CHU de Poitiers


D’après la communication OA2277 “New diagnostic criteria and PVR thresholds in SSc-associated PH: Insights from the ASPIRE registry” présentée par Robin Condliffe (Sheffield, Royaume-Uni); Session 274 “New diagnostic criteria and PVR thresholds in SSc-associated PH: Insights from the ASPIRE registry

La nouvelle définition hémodynamique de l’hypertension pulmonaire (HTP) appliquée au diagnostic d’HTP dans la sclérodermie systémique Lire la suite »

Accès restreint

Accès à la Mission CPLF 2023 

 

Pour accéder aux brèves de la Mission CPLF 2023 , merci de vous connecter ci-dessous avec l'identifiant et le mot  de passe indiqués sur la newsletter  que vous avez reçue.

La mission CPLF 2023, est accessible aux membres de la SPLF et aux professionnels de santé abonnés à la liste d'information de la SPLF.
Vous pouvez demander à vous abonner en cliquant ici

Accès restreint Lire la suite »

L’hypertension pulmonaire sévère associée aux maladies respiratoires chroniques : pas si fréquent même au stade de la transplantation

L’hypertension pulmonaire (HTP) est une complication fréquente des maladies respiratoires chroniques mais il existe peu de données sur la fréquence de l’HTP, sa sévérité, et son impact sur la survie des patients en attente de transplantation.

Une équipe de l’University of Southern California, a repris les données hémodynamiques mesurées par cathétérisme cardiaque droit de 8 000 patients présentant une BPCO, une mucoviscidose ou une fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) inscrits sur liste de transplantation entre 1991 et 2012. Plus de la moitié des patients présentait au moment de l’inscription sur liste une HTP (PAPm > 25 mmHg), mais moins de 5 % avaient une HTP sévère, définie dans cette étude comme une PAPm supérieure à 45 mmHg. Ces HTP sévères étaient principalement observées dans la FPI (7 %) et plus rarement dans la BPCO et la mucoviscidose (2 %). En analyse multivariée, la présence d’une HTP sévère était significativement associée à la mortalité sur liste d’attente dans la BPCO (Hazard Ratio 6,2) et la FPI (HR 1,5). Cette étude apporte des données épidémiologiques intéressantes sur l’HTP des maladies respiratoires, mais inclut de nombreux biais limitant la portée des résultats. L’absence d’exhaustivité des données n’a permis l’analyse que de 20 % des malades inscrits sur liste de transplantation pendant la même période. De plus, le mécanisme de l’HTP n’était pas établi et on peut supposer qu’une proportion non négligeable de ces patients présentait une HTP postcapillaire. Enfin, la définition de l’HTP sévère des maladies respiratoires ne correspond pas à la définition proposée actuellement : PAPm supérieure ou égale à 35 mmHg ou supérieure ou égale à 25 mmHg avec un débit cardiaque diminué. 1

Ces données viennent conforter l’idée que l’HTP sévère est rare dans les maladies respiratoires chroniques, mais est associée à une surmortalité. Il est essentiel de mieux caractériser ce sous-groupe de malades afin d’évaluer l’impact des traitements spécifiques de l’HTAP dans cette population.

 

 

 

 

[hr]

David Montani d’après la communication de Mei N., et al. : Publication A1880 : Factors Associated With Pulmonary Hypertension Out Of Proportion To Lung Disease In Patients Listed For Lung Transplant et la communication de Miller M., et al. : Publication A1893 : Pulmonary Hypertension Out Of Proportion To Lung Disease Is Associated With Higher Mortality In Chronic Obstructive Pulmonary Disease Patients
Session A57 : WHO group III/IV pulmonary hypertension

 

 

 

 

 

 

 

 

    

[hr]

[themify_button style=”blue  rounded” color=”#0080FF” link=”https://splf.fr/en-direct-de-lats-2014/” text=”#1B0A2A” ]Retour au sommaire[/themify_button]

© iSPLF – Mission ATS – MAI 2014

 

L’hypertension pulmonaire sévère associée aux maladies respiratoires chroniques : pas si fréquent même au stade de la transplantation Lire la suite »

Parlons des chiffres et de l’être dans l’hypertension artérielle pulmonaire idiopathique (HTAPi)

ats2010-2

Il n’existe pas une, mais plusieurs, formes d’hypertension pulmonaire (HTP), parmi lesquelles l’HTAPi occupe une place à part, justifiée par la complexité de ses mécanismes physiopathologiques.

Les données épidémiologiques, que l’on pense bien connaître, risquent de subir d’importants bouleversements dans les mois à venir, comme nous l’a expliqué le Pr Marc Humbert (Clamart) lors d’un symposium consacré à l’épidémiologie de l’HTAP. La raison de ce bouleversement vient de la confusion, trop souvent faite en pratique, entre l’incidence et la prévalence de la maladie. Les analyses de survie doivent tenir compte de l’incidence, et non pas de la prévalence, car cette dernière inclut souvent les patients moins sévères (avec une évolution plus lente). Cela entraîne un risque inhérent de sous-estimer systématiquement la réelle gravité de la maladie et de générer de faux espoirs aux malades. Par ailleurs, l’auteur a également souligné que les caractéristiques de l’HTAPi ne sont pas comparables entre les hommes et les femmes. Si la prédominance féminine est une notion classique dans l’HTAPi, une gravité nettement supérieure semble l’apanage des formes masculines de la maladie. Les raisons de cette distribution inégale entre les deux sexes de la fréquence et de la gravité de l’HTAPi sont encore débattues. Dans la même session, le Pr Greg Elliott (États Unis) a clairement expliqué les raisons justifiant l’utilisation du nouveau terme « HTAP héritable » pour remplacer l’ancienne appellation d’HTAP familiale. Loin de toute considération sémantique, ce choix retenu par les experts a été fait grâce aux progrès de la génétique moléculaire et à l’identification formelle des mutations touchant l’un des deux gènes codant respectivement le récepteur membranaire BMPR-2 et la protéine kinase ALK-1.

Ainsi, tout malade atteint d’HTAPi et porteur de l’une de ces deux mutations devrait être rangé dans le groupe des HTAP héritables. En revanche, tout malade ayant une HTAP familiale chez qui aucune de ces deux mutations n’est identifiable devrait être exclu du groupe d’HTAP héritable et rejoindre le groupe des HTAPi. N’oublions pas que si le diagnostic et le pronostic de l’HTAPi sont fondamentalement fondés sur des chiffres, c’est bien l’être malade qui doit être au centre de toute notre attention.

[hr]

Rédaction : Anh-Tuan Dinh-Xuan, service de physiologie, hôpital Cochin, Paris. ATS session C6 — Epidemiology of pulmonary hypertension : lessons from contemporary registries. L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt relatif à l’exposé présenté, mai 2010.
Source : American Thoracic Society International Conference, Louisiane, Nouvelle-Orléans, États-Unis 14-19 mai 2010. Le contenu de ces comptes rendus a été réalisé sous la seule responsabilité de leurs auteurs garants de l’objectivité des données et de leur présentation.

Retour au sommaire des Points forts de l’ATS

 

Parlons des chiffres et de l’être dans l’hypertension artérielle pulmonaire idiopathique (HTAPi) Lire la suite »

Le rapport CVF/DLCO : un test simple, non invasif, mais peu sensible pour détecter l’hypertension pulmonaire dans la sclérodermie systémique

La sclérodermie systémique est une maladie auto-immune qui touche essentiellement la peau, les poumons, le tube digestif et l’appareil rénal. L’apparition d’une hypertension pulmonaire change à la fois le pronostic de la maladie (en l’aggravant) et la conduite thérapeutique par le recours aux traitements vasodilatateurs pour traiter l’HTP. Or les signes cliniques de cette complication redoutée dans la sclérodermie systémique sont peu spécifiques et ne permettent pas de poser l’indication du cathétérisme cardiaque, seul examen reconnu pour le diagnostic positif d’HTP.

L’index CVF/DLCO est un paramètre facilement calculable à partir des résultats d’EFR effectuées en routine. Une augmentation de cet index, traduisant une diminution plus importante de la DLCO par rapport à la CVF, serait en faveur d’une atteinte vasculaire prédominante par rapport à l’atteinte interstitielle, compatible avec une HTP débutante ou installée. Cuttica et coll. ont montré une corrélation significative entre le rapport CVF/DLCO et les valeurs hémodynamiques (PAP moyenne, RVP) le score de dyspnée de Borg et la distance de marche au test de 6 minutes. En revanche l’index CVF/DLCO ne permet pas de distinguer les patients répondeurs des non répondeurs.

 

 

 

[hr]

Anh-Tuan Dinh Xuan, d’après une communication de M.J. Cuttica, M. Nitzberg, S.J. Shah, J. Dematte, S.R. Rosenberg, R. Kalhan. Pulmonary function as a predictor of response to vasodilator therapy in systemic sclerosis related pulmonary hypertension, [Publication page : A2557]. Session B29 « Diagnostic and prognostic evaluation of pulmonary vascular disease. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[hr]

[themify_button style=”blue  rounded” color=”#0080FF” link=”https://splf.fr/les-points-forts/en-direct-de-lats-2013/” text=”#1B0A2A” ]Retour au sommaire[/themify_button]

© iSPLF – Mission ATS – MAI 2013

Le rapport CVF/DLCO : un test simple, non invasif, mais peu sensible pour détecter l’hypertension pulmonaire dans la sclérodermie systémique Lire la suite »

Sildénafil dans le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique évoluée

ats2010-2

L’atteinte de la circulation pulmonaire sous forme de lésions artériolaires est bien documentée dans la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI). Ces lésions sont responsables de l’hypertension pulmonaire (HTP) fréquemment observée dans la FPI. Compte tenu de l’efficacité démontrée du sildénafil dans l’hypertension artérielle pulmonaire idiopathique, avec en particulier une amélioration des performances à l’effort, une étude contrôlée, en double aveugle, versus placebo visant à tester l’utilité de cette molécule dans la FPI a été mise au point aux États-Unis (STEP-IPF).

Les auteurs de l’étude ont fait l’hypothèse que le sildénafil pourrait améliorer la capacité d’exercice et la sensation de dyspnée chez des patients avec FPI évoluée (DLCO < 35 % th). Les résultats ont été présentés au cours du congrès, en association à une publication simultanée dans le New England Journal of Medicine. L’étude a consisté en une première phase de douze semaines pendant laquelle le sildénafil ou le placebo ont été administrés, suivie d’une phase ouverte de douze semaines d’administration de la molécule chez les patients traités, dans le but de tester les effets secondaires et l’efficacité à plus long terme. Le critère primaire de jugement était le pourcentage de patients améliorant leur distance parcourue au TM6 de plus de 20 %. Sur une période de deux ans, 180 patients (CVF 57 % th, DLCO 26 % th) ont été enrôlés dans l’étude par quatorze centres aux États-Unis. Aucune différence significative concernant le critère principal de jugement n’a été observée. En termes d’oxygénation artérielle, de sensation de dyspnée et de qualité de vie, une différence significative, mais de faible ampleur a été notée dans le groupe traité. Les effets secondaires ont été similaires dans les deux groupes.
Cette étude est donc négative pour ce qui concerne le critère principal de jugement, mais les auteurs en soulignant certaines faiblesses ayant pu influencer les résultats (faible nombre de patients, stade trop avancé de la maladie, absence de données sur la présence et la sévérité de l’HTP des patients, durée de suivi trop courte) considèrent que les bénéfices mis en évidence sur les critères secondaires justifient la poursuite des investigations dans cette voie.

 

[hr]

Rédaction : Hervé Mal, service de pneumologie, hôpital Bichat, Paris. ATS session C91 — Late breaking clinical trials, communication de D. Zisman (Santa Barbara, CA). L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt relatif à l’exposé présenté, mai 2010.
Source : American Thoracic Society International Conference, Louisiane, Nouvelle-Orléans, États-Unis 14-19 mai 2010. Le contenu de ces comptes rendus a été réalisé sous la seule responsabilité de leurs auteurs garants de l’objectivité des données et de leur présentation.

 

Retour au sommaire des Points forts de l’ATS

 

Sildénafil dans le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique évoluée Lire la suite »

Dépistage de l’hypertension pulmonaire par la tomodensitométrie thoracique : un rêve qui pourrait se réaliser

ats2010-2

Si le diagnostic formel d’hypertension pulmonaire (HTP) requiert toujours, à l’heure actuelle, la réalisation d’un cathétérisme droit, il n’en demeure pas moins nécessaire de disposer de méthodes de détection non invasives pouvant être mises en œuvre chez un grand nombre de patients.

Parmi les techniques de dépistage faisant appel à l’imagerie, à côté de l’échocardiographie dont la valeur de dépistage n’est plus à démontrer, certains auteurs ont suggéré que la mesure du diamètre de l’artère pulmonaire ou de ses branches en tomodensitométrie (TDM) pourrait avoir une valeur diagnostique sans que jusqu’à présent des conclusions probantes aient pu être tirées des études réalisées. Une équipe américaine (Sadoughi A, et al., NY) a analysé rétrospectivement les données obtenues chez 59 patients référés dans un centre de prise en charge d’HTP, ayant eu un TDM thoracique et un cathétérisme droit (les deux examens ne devaient pas être espacés de plus de trois mois). Une corrélation statistiquement significative entre le diamètre de l’artère pulmonaire (AP) mesuré sur une coupe de TDM et le niveau de PAPm a été mise en évidence. En prenant en compte comme seuil un diamètre d’AP supérieur à 3 cm, la sensibilité et la spécificité du TDM pour prédire l’HTP étaient de 81 % et de 67 %, respectivement. Cette étude apporte des arguments pour accorder à la mesure de la taille de l’AP en TDM une certaine valeur de dépistage, comme cela avait été suggéré dans des études antérieures. Elle indique également qu’on ne saurait se baser sur un large diamètre pour affirmer le diagnostic d’HTP.

 

[hr]

Rédaction : Hervé Mal, service de pneumologie, hôpital Bichat, Paris. ATS session B 59 — Pulmonary arterial hypertension : diagnosis, hemodynamic assessment, and imaging, communication (Am J Respir Crit Care Med 2010 ; 181 : A3400). L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt relatif à l’exposé présenté, mai 2010.
Source : American Thoracic Society International Conference, Louisiane, Nouvelle-Orléans, États-Unis 14-19 mai 2010. Le contenu de ces comptes rendus a été réalisé sous la seule responsabilité de leurs auteurs garants de l’objectivité des données et de leur présentation.

Retour au sommaire des Points forts de l’ATS

 

Dépistage de l’hypertension pulmonaire par la tomodensitométrie thoracique : un rêve qui pourrait se réaliser Lire la suite »

Retour en haut
SPLF-APP

GRATUIT
VOIR