Dicton du jour : « BPCO exacerbée, mémoire dans le fossé » !

Les troubles cognitifs font partie des comorbidités les moins étudiées chez les patients atteints de BPCO. Ils sont présents chez les patients hypoxémiques, mais aucune donnée n’existe chez les patients en exacerbations aiguës.

Une équipe londonienne a réalisé des tests neuropsychologiques standardisés (1 h 30 par patient) afin d’évaluer l’état cognitif chez 30 patients BPCO hospitalisés pour exacerbation aiguë (EABPCO), 50 patients BPCO stables non hypoxémiques et 30 sujets contrôles. Le « test des tracés », la fluence verbale, la mémoire de travail, la mémoire visuo-spatiale et la vitesse d’exécution étaient significativement plus abaissés chez les BPCO en exacerbation par rapport aux BPCO stables et encore plus comparés aux sujets contrôles. Les mémoires verbale et visuelle étaient diminuées significativement entre les patients BPCO en exacerbation et les sujets contrôles, et diminuées de manière non significative comparé aux BPCO stables. La moitié des patients BPCO en exacerbation souffraient de troubles cognitifs considérés comme modérés à sévères, contre 10-40 % (fonction des items du questionnaire) chez les BPCO stables et 0-23 % chez les sujets contrôles. Le score cognitif était négativement corrélé au score de qualité de vie (Questionnaire respiratoire Saint George, SGRQ) et la durée d’hospitalisation était significativement plus longue (+4 jours) chez les patients avec troubles cognitifs modérés à sévères. Enfin, trois mois après l’hospitalisation pour EABPCO (dernière mesure de l’étude), ces troubles cognitifs persistaient, sans diminution. Du fait de la conception de l’étude, nous n’avons pas de résultat à plus long terme.

La simple évaluation par le MMS (mini-mental score) est insuffisante pour évaluer ces troubles cognitifs. Les questionnaires standardisés de cette étude restent des outils de recherche. L’avis de l’équipe soignante et des proches, bien que subjectif, pourrait nous aider à apprécier l’état cognitif de nos patients BPCO hospitalisés pour exacerbation.

Ces nouvelles données pourraient avoir un impact lors de la sortie de nos patients BPCO hospitalisés pour une exacerbation aiguë, notamment en termes de majoration des aides à domicile ou de passage par des structures de convalescence.

 

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Stéphane Jouneau d’après la communication de J.W. Dodd, Royaume-Uni, session D49.

 

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© iSPLF – Mission ATS – MAI 2012

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