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Statines : le médicament miracle pour prévenir (aussi) le cancer pulmonaire ?

Le cancer pulmonaire résulte classiquement des effets combinés du tabagisme et d’une prédisposition génétique favorable au développement de ce cancer. La BPCO est un terrain privilégié pour le cancer pulmonaire et tout comme lui, est caractérisée par une inflammation systémique secondaire au tabac et à une réponse innée aux composés tabagiques sur un terrain génétique favorisant. Par leur action inhibitrice de cette inflammation systémique, les statines pourraient réduire le risque d’apparition de complications cardiovasculaires, mais aussi du développement d’une BPCO et de cancers. 

L’équipe du Pr Young s’est intéressée à l’étude de la cohorte nationale danoise1 incluant les patients s’étant vu diagnostiquer un cancer entre 1995 et 2007 (avec un suivi jusqu’à fin 2009) dont, parmi les sujets d’âge supérieur ou égal à 40 ans, 18 721 patients avaient pris des statines régulièrement avant le diagnostic de cancer et 277 204 n’en avaient jamais pris. Il était observé une diminution de la mortalité par cancer chez les patients précédemment sous statines quelle que soit la dose : HR = 0,83 (95 % IC : 0,81 – 0,86) pour la dose la plus faible. Cela était vrai pour les treize cancers différents considérés d’après Nielsen, et al. [1. Nielsen SF, Nordestgaard BG, Bojesen SE. Statin use and reduced cancer-related mortality. N Engl J Med 2012 ; 367(19) : 1792-802.]

Mais après réexamen des données brutes par Young, et al. la diminution de la mortalité de 17 % par cancer rattachée à la prise des statines était uniquement liée, hormis les leucémies, aux cancers associés au tabagisme (poumon, ORL, œsophage, vessie) ou à l’obésité (colon, prostate, sein). Parmi ceux-ci, le cancer pulmonaire représentait à lui seul 43 % des vies sauvées d’une mort par cancer.

En conclusion, les statines pourraient inhiber la carcinogénèse pulmonaire par leur action inhibitrice sur l’inflammation systémique et le remodelage épithélial bronchique comme suggéré dans la BPCO.

 

 

 

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Arnaud Scherpereel d’après la communication du Pr Robert Young (Auckland, Nouvelle-Zélande) et al. Publication A4435 Statin use and reduced Lung Cancer-related mortality : review of a national cohort study Thematic Poster C40 Piercing the dark : illuminating the clinical and biological characteristics of Lung Cancer

 

 

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© iSPLF – Mission ATS – MAI 2014

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Statines et prises en charge de l’« Acute Lung Injury (ALI) » et du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) : Des souris et des hommes !

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En l’absence de traitement médicamenteux efficace dans la prise en charge de l’ALI-SDRA et de l’agression pulmonaire induite par la ventilation mécanique ou VILI (ventilator-induced lung injury), il paraissait pertinent d’évaluer l’intérêt potentiel des inhibiteurs de l’HMG-CoA reductase ou statines dans ces situations.

Les statines ont montré leur bénéfice au cours des pathologies cardiovasculaires et leur intérêt potentiel au cours du sepsis sur le devenir des patients. Qu’en est-il au cours de l’ALI/SDRA et du VILI ? Chez la souris ventilée mécaniquement pendant six heures, avec ou sans simvastatine, il a été observé une amélioration significative de l’oxygénation, de l’hyperperméabilité capillaire, une réduction de l’infiltration pulmonaire leucocytaire et de l’IL-12p40 plasmatique dans le groupe traité par statines 1 . Chez l’homme, dans une étude prospective de cohorte portant sur 2 488 patients, un traitement préalable par statines permettait de réduire l’incidence de survenue du SDRA (18 % vs 28 % ; p < 0,001), mais ce bénéfice tendait à disparaître après ajustement sur l’âge et la gravité initiale des patients 2 . Une autre étude observationnelle rétrospective de moindre effectif ne retrouvait pas d’impact d’un traitement préalable par statines sur le devenir des patients, en particulier sur le nombre de jours sans ventilation 3 . Les résultats chez l’homme apparaissent donc moins encourageants que chez l’animal, mais ils devraient, néanmoins, motiver des études cliniques prospectives randomisées de grande envergure dans ce domaine.

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Rédaction : Christophe Girault, service de réanimation médicale, CHU de Rouen. ATS sessions A 46 — Ventilator-induced lung injury : research and clinical aspects et A 47 — Acute lung injury/acute respiratory distress syndrome diagnosis and clinical issues. L’auteur déclare avoir un conflit d’intérêt avec la société Philips Respironics, mai 2010
Source : American Thoracic Society International Conference, Louisiane, Nouvelle-Orléans, États-Unis 14-19 mai 2010. Le contenu de ces comptes rendus a été réalisé sous la seule responsabilité de leurs auteurs garants de l’objectivité des données et de leur présentation.

 

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