L’intelligence artificielle à l’ATS en 2024 : entre espoir raisonnable et crainte justifiée.

L’intelligence artificielle (IA) est désormais une notion familière pour beaucoup de médecins avec son utilisation croissante dans diverses spécialités médicales, dont l pneumologie. Pour autant, nous sommes encore loin d’avoir exploré toutes les possibilités ou d’avoir compris tous les risques de dérives et/ou de mauvaise utilisation de cet outil apparemment révolutionnaire.

C’est pour cela que le comité scientifique de l’ATS a décidé de consacrer une session spéciale sur l’IA. Le premier orateur, Michael Howell (Google) nous rappelle les trois étapes de développement de l’IA : la première datant des années 50 et se basant sur des modèles probabilistes, ou encore l’IA 1.0, suivie par l’I.A. 2.0 née en 2011 avec l’apprentissage profond ou « deep learning », et enfin l’émergence récente de l’I.A. 3.0, mieux connue sous l’appellation IA générative dont le programme Chat GPT dont tout le monde parle. L’IA générative est un domaine du « deep learning » capable de « générer » (d’où son appellation) de façon autonome et originale de nouveaux contenus (images, vidéos, textes, voire musique) à partir de données préexistantes. Outre les problèmes éthiques liés aux droits d’auteurs que pose cette approche, Matthew DeCamp (Université de Colorado) a également détaillé les différents de types de biais qui sont d’autant d’embuches qu’il faudrait éviter dans notre utilisation de l’IA, quel qu’en soit le but et le domaine d’application. L’orateur a notamment insisté sur les 3 types de biais fréquemment rencontrés que sont les biais (1) d’acquisition de données (dont la véracité et la pertinence des informations retenues, (2) d’analyse et (3) d’interprétation de ces données. Il est possible de réduire ces biais par la mise en place systématique d’audits réguliers, l’utilisation de métriques clairement définis et explicables et le recours aux techniques de rééquilibrage transparents et opposables. L’intérêt de ce symposium est de nous rappeler qu’en matière d’IA, si le meilleur n’est jamais garanti, le pire n’est pas non plus inévitable. Il nous suffit d’en être conscient, la conscience étant peut-être ce qui distingue l’être humain des programmes d’ordinateurs, aussi puissants soient-ils.

D’après la session spéciale (Keynote) K1 sur l’Intelligence artificielle en médecine. (Dimanche 19 mai 2024)

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