Echographie pleuropulmonaire : une aide pour le diagnostic préhospitalier de dyspnée aiguë

L’échographie a l’intérêt d’être très disponible, réalisable au lit du patient sans irradiation avec une bonne répétabilité et reproductibilité interopérateur. Ces dernières années, son utilisation s’est étendue aux services de pneumologie. Quelles sont ses performances dans les conditions particulières des urgences préhospitalières pour le diagnostic étiologique de la dyspnée aiguë ?

Une méta-analyse, regroupant 21 études, évalue les performances d’un protocole préhospitalier d’échographie pleuro-pulmonaire, avec un dispositif miniaturisé (lung POCUS, pour lung point-of-care ultrasound) pour le diagnostic étiologique de la dyspnée aigüe. La lung POCUS est faisable dans 90 à 100% des cas, elle dure de 33 sec à 10 min (8 études). La spécificité de la lung POCUS était respectivement de 100% pour le diagnostic de pneumothorax (1 étude), de 59% pour le diagnostic de pneumonie (1 étude), entre 50 et 95% pour le diagnostic d’œdème pulmonaire (6 études) et entre 83 et 92% pour la pleurésie (3 études). Le traitement est modifié dans 11 à 54% des cas (6 études). Sa pratique n’influence pas la durée de séjour ni la survie. En revanche, elle justifie l’hospitalisation dans 51% des cas (1 étude) et elle modifie les modalités de transport du patient dans 25% des cas (1 étude).

Cette étude confirme que l’échographie pleuro-pulmonaire est un outil diagnostic facile et performant de la dyspnée aiguë et contribue à sa prise en charge, y compris dans des conditions de réalisation difficile, par un urgentiste, en préhospitalier, avec un mini-échographe. La réalisation d’une étude de meilleure qualité reste nécessaire avant d’en généraliser l’utilisation.

D’après le poster de O. Taheri et al. Point-of-Care Ultrasound contribution for management of patients with acute dyspnea in the prehospital setting: a systematic review. Am J Respir Crit Care Med 2024 ; 209 :A3772 (session B49).

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