Le Lung Transplant Consortium (LTC) regroupe 19 centres de transplantation nord-américains (18 aux Etats-Unis, 1 à Toronto). Cette coalition récemment constituée, et chapeautée par le NHLBI (National Heart, Lung and Blood Institute, appartenant au National Institute of Health) a pour vocation de faciliter la réalisation de projets de recherche en transplantation pulmonaire par le biais de la constitution prospective de banques de données et d’échantillons alimentées par chaque centre. Cette architecture collaborative permet la mise en place de projets de recherche multicentriques et la création d’études ancillaires validées par un comité scientifique. Au cours de la session du Lung Transplant Consortium, plusieurs intervenants ont présenté les projets en cours de mise en place au sein de cette structure.
Megan Neely (Duke University, Philadelphie, Etats-Unis) a commencé par présenter l’étude PROMISE-Lung (Prospective Multicenter Research on Donor and Recipient Management Strategies to Improve Lung Transplant Outcomes). Cette étude, pilotée par son centre, a pour vocation d’inclure 2600 patients sur liste ou transplantés dans les 19 centres du LTC. Ces patients seront suivis prospectivement, avec à la fois des prélèvements sanguins et des imageries régulières, selon un protocole rigoureux. Les objectifs sont multiples : approfondir notre compréhension des facteurs associés à la survenue de rejet, mieux apprécier l’hétérogénéité des pratiques entre centres, et valider certains concepts émergents comme l’ALAD (Acute Lung Allograft Dysfunction, dénomination alternative du rejet aigu). La première inclusion devrait avoir lieu en juillet 2024, avec 2600 patients projetés à 3 ans.
Par la suite, Mulligan Michael (University of Washington, Washington, Etats-Unis) a présenté une étude translationnelle portant sur l’analyse des exosomes sériques chez les transplantés, ayant pour objectif de déterminer les phénotypes associés à la survenue d’une dysfonction primaire du greffon ou d’un ALAD, en s’appuyant sur des données préliminaires convaincantes chez des patients transplantés pour mucoviscidose.
Cette présentation a été l’occasion d’aborder la définition de l’ALAD, une entité récemment individualisée, dont les contours restent flous. Dans cette étude, l’ALAD est défini comme une nouvelle baisse du VEMS de plus de 10% par rapport au meilleur VEMS post-greffe, ou l’apparition d’une oxygénorequérance ou d’infiltrats pulmonaires, entre 7 jours et 1 an après la transplantation. Cette définition serait proche de celle établie par l’ISHLT (société internationale de transplantation cardio-pulmonaire) dans ses recommandations à paraître prochainement. Une dernière étude prévue au sein du LTC a été présentée succinctement par Gundheep Dhillon (Stanford University, Stanford, Etats-Unis), portant sur l’évaluation de la réponse vaccinale chez les patients transplantés pulmonaires.
Cette session a mis en lumière l’importance des efforts collaboratifs dans le développement de projets de recherche multicentrique de grande envergure, hautement nécessaires en transplantation pulmonaire.
Kinan El Husseini, Inserm UMR 1152 – Physiopathologie et Epidémiologie des Maladies Respiratoires, Université Paris Cité, Site Bichat et Service de Pneumologie B Transplantation Pulmonaire, Hôpital Bichat APHP, Paris, France
D’après la session du NHLBI Lung Transplant Consortium (https://lungtransplantconsortium.org/) (Session MD12)