Quoi de neuf en infectiologie ?

Voici une sélection de posters en infectiologie dont les données sont à suivre avec attention !

Approche combinée PCR multiplex bactérienne et procalcitonine dans le syndrome thoracique aigü

Le syndrome thoracique aigu (STA) est une complication grave de la drépanocytose, souvent associée à des infections respiratoires. Bien que la procalcitonine (PCT) puisse réduire la durée des antibiothérapies, une étude a évalué l’efficacité d’une stratégie combinant une PCR multiplex bactérienne (mPCR) et la PCT chez des adultes hospitalisés pour STA.

Entre 2020 et 2022, 72 patients ont été répartis entre une stratégie conventionnelle et une stratégie interventionnelle basée sur les résultats de mPCR et les niveaux de PCT pour choisir puis arrêter les antibiotiques. Bien que la documentation microbiologique a été plus élevée dans le groupe interventionnel (67,6% vs 37,1%), le nombre de jours d’exposition aux antibiotiques était similaire (6 jours), sans impact sur la stabilité clinique ou la durée d’hospitalisation.

Quantification de l’ARN bactérien dans le suivi des infections bactériennes associées aux bronchiectasies

Les méthodes basées sur la culture sont couramment utilisées pour diagnostiquer les infections bactériennes chez les patients atteints de bronchiectasies, mais elles présentent des risques de contamination et des délais de résultats. Les méthodes moléculaires, comme la PCR quantitative (qPCR), sont plus rapides et sensibles, mais la détection d’ADN ne distingue pas les bactéries vivantes des mortes. L’ARN, moins stable après la mort cellulaire, pourrait résoudre ce problème. Des tests qPCR ciblant l’ARN (qRT-PCR) ont été développés et testés sur des échantillons de sputum, montrant une concordance de 100% avec les cultures pour Pseudomonas aeruginosa. Une bonne corrélation a également été observée avec la culture quantitative. D’après cette équipe, ce test ARN pourrait remplacer les cultures pour surveiller les infections et les réponses aux traitements, notamment lors d’essais cliniques.

Le RIG-I, un inducteur de l’immunité innée dans les infections virales

Le RIG-I est une molécule intracellulaire qui détecte les acides nucléiques viraux et déclenche la production d’interférons de type I, essentiels à l’immunité innée. L’agoniste de RIG-I (RIG-101) a montré des effets antiviraux prometteurs contre le rhinovirus humain (HRV) et le virus respiratoire syncytial (RSV), particulièrement impliqués dans les exacerbations des patients souffrant de maladies respiratoires chroniques. Des tests in vitro sur l’épithélium nasal humain et in vivo chez des souris ont démontré que le traitement par RIG-101 réduit efficacement la charge virale et stimule la production d’interférons antiviraux. Les résultats suggèrent que RIG-101 pourrait induire une immunité stérilisante et représenter une option thérapeutique.

D’après la présentation orale OA1966 ” Pan-antiviral effects of RIG-I agonist (RIG-101) against respiratory syncytial virus and human rhinovirus in nasal epithelium in vitro and mice in vivo” présentée par Kazuhiro Ito (Londres, Royaume Uni). Session 198 “Clinical and translational studies of asthma and chronic obstructive pulmonary disease: novel treatment targets ” du dimanche 8 septembre 2024.


Louise  Bondeelle, département de microbiologie et de biologie moléculaire, Université de Médecine de Genève, Suisse

Retour en haut
SPLF-APPLI

GRATUIT
VOIR