Hypertension pulmonaire : de nouvelles données issues du registre français

Le congrès de l’ERS a été l’occasion de présenter plusieurs travaux du réseau français de l’hypertension pulmonaire (PulmoTension), lors des sessions de posters.

Une évolution de l’HTAP associée au VIH en France ?

Élise Puel, du centre de compétence PulmoTension de Poitiers, a présenté une mise à jour des données du registre sur l’HTAP associée au VIH. Au cours des dernières années, l’incidence de l’HTAP associée au VIH a diminué avec 251 patients répertoriés dans le registre français entre 2007 et 2022 (162 entre 2007 et 2014 et 82 entre 2015 et 2022). Cette baisse d’incidence s’explique en partie par l’introduction précoce de traitements antirétroviraux depuis 2015, qui ne semblent néanmoins pas avoir d’impact sur la sévérité hémodynamique ou la survie des patients. Il a été mis en évidence un changement de phénotype des patients HTAP-VIH depuis 2015 avec des patients présentant moins de pathologies hépatiques (47% chez les patients diagnostiqués depuis 2015 vs 62% auparavant) et moins d’antécédents de toxicomanie (22% vs 38%).

Hypertension pulmonaire et pneumopathies interstitielles diffuses : premiers résultats de l’analyse des données du registre français

Par la suite, Ségolène Turquier, du centre de référence constitutif PulmoTension de Lyon, a présenté des données du registre français portant sur 581 patients issus du registre français atteints d’hypertension pulmonaire associée aux pneumopathies interstitielles diffuses. Ces patients étaient majoritairement des hommes (77,5%), âgés de 70 ans en médiane, et qui présentaient majoritairement une fibrose pulmonaire idiopathique (29,6%) ou un syndrome emphysème-fibrose (30,8%). Sur le plan fonctionnel respiratoire, ils présentaient une CVF à 72% en médiane et une DLCO très abaissée avec une médiane à 24%. Sur le plan hémodynamique, la pression artérielle pulmonaire moyenne était en médiane de 40 mmHg avec un index cardiaque à 2,4 L/min/m2 et des résistances vasculaires pulmonaires (RVP) à 6,8 UW.  Bien qu’une meilleure survie ait été observée chez les patients présentant une hypertension pulmonaire avec des RVP ≤ 5 UW, les RVP seules n’ont pas permis de discriminer les patients en termes de survie à 1 an. Reste à voir si d’autres facteurs pronostiques pourront être mis en évidence ?

Marianne Riou, service de pneumologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg


D’après les posters :
– PA3417 “Pulmonary vascular resistance to predict one-year survival in ILD-PH” présenté par Ségolène Turquier et coll.) Session de posters 322 “Pulmonary hypertension in lung disease » du lundi 9 septembre 2024.
– PA2500 « Evolution of the incidence of pulmonary arterial hypertension (PAH) in patients with HIV infection over the past 15 Years » présenté par Elise Puel et coll.. Session de posters 242 “Pathophysiology and risk assessment in pulmonary arterial hypertension” du lundi 9 septembre 2024.

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