Ces résultats ont été présentés ce matin à l’ATS et ont également été publiés 1. Il s’agit d’un essai multicentrique de phase 2 évaluant l’efficacité et la tolérance d’une nouvelle molécule (BI1015550) administrée per os deux fois par jour.
Cette molécule a montré des propriétés anti-inflammatoires et anti-fibrosantes in vitro et dans des modèles animaux. Le caractère sélectif de cette nouvelle molécule devrait diminuer le risque d’effets indésirables qui était important avec les molécules non sélectives comme le roflumilast ayant fait l’objet d’essai dans la BPCO. Les inclusions ont été stratifiées en 2 groupes : selon qu’il s’agissait de patients naïfs de traitement antifibrosant (n=73) ou de patients recevant déjà un traitement de nintedanib ou de pirfénidone (n=74). Parmi les 147 patients inclus au total, 50 ont reçu le placebo.
Le critère principal de jugement était la variation de CVF en valeur absolue après 12 semaines de traitement. L’analyse statistique prévoyait d’une part une comparaison des groupes placebo et des groupes traités par BI 1015550 et d’autre part une comparaison avec l’incorporation dans le groupe placebo de données de patients issus de groupes placebo d’essais antérieurs.
Ces deux analyses montrent que chez les patients traités par BI105550, qu’ils soient ou non initialement sous antifibrosant, la CVF est stable à 12 semaines alors qu’elle décline chez les patients recevant le placebo quel que soit leur statut de traitement initial. Dans le groupe traité par BI101550, la variation médiane de CVF à 12 semaines était de + 5,7 ml (-39,1 ml à +50,5 ml) et de +2,7 ml (-32,8 à + 38,2 ml) respectivement chez les patients naïfs de traitement antifibrosant et traités par nintedanib ou pirfénidone à l’inclusion. Dans le groupe placebo le déclin médian de CVF était de 81,7 ml (-133,5 ml à -44,8 ml) en l’absence de traitement antifibrosant initial et de 59,2 ml (-111,8 à -17,9 ml) dans le groupe sous antifibrosant à l’inclusion. Le déclin moyen de CVF en valeur absolue varie entre 59,2 et 95,6 ml en 12 semaines. Treize patients ont arrêté le traitement en raison d’effets indésirables, en particulier de diarrhée. Ces résultats suggèrent que cet IPDE-4B pourrait empêcher le déclin fonctionnel au cours de la FPI. Un essai randomisé de phase 3 chez des patients ayant une FPI ou une fibrose progressive en cours permettra d’évaluer cette molécule sur une plus longue période.
Diane Bouvry, Service de pneumologie et Centre de Référence-constitutif Maladies Pulmonaires rares, AP-HP hôpital Avicenne, Bobigny
D’après la session A2 The New England Journal of Medicine and JAMA discussion on the edge: reports of recently published pulmonary research, L.Richeldi
- Trial of a preferential phosphodiesterase 4B inhibitor for idiopathic pulmonary fibrosis. N Engl J Med 2022 May 15. ↩