Enfin un essai randomisé de phase 3 avec une biothérapie dans la polypose nasosinusienne !

 

Il n’y a pas de traitement réellement efficace de la polypose nasosinusienne, malgré son impact important sur la qualité de vie des patients. Un premier pas vient d’être franchi avec cette première étude de phase 3 étudiant l’effet du dupilumab dans la polypose.

Les résultats rapportés ce matin concernaient deux études de phase 3 poolées (SINUS-24 et SINUS-52), qui ont testé le dupilumab (anticorps anti IL4/13R) à la dose de 300 mg tous les 15 jours pendant 24 semaines, chez des patients sélectionnés uniquement sur la présence de la polypose. Cependant, il était prévu d’inclure au moins 50 % de patients ayant de l’asthme (quelle que soit sa sévérité) ou une intolérance à l’aspirine. Tous les patients recevaient également de la mométasone par voie locale et la chirurgie était possible si besoin.

Au total, 428 patients avec asthme et 296 sans asthme ont été inclus. Les asthmatiques étaient mal contrôlés dans l’ensemble avec un score ACQ-6 à 1,66, la moitié avait un traitement de palier 4 et 80 % avait une maladie ayant débuté avant l’âge de 18 ans.

Le traitement entraînait une diminution de la taille des polypes (-2,04), du score radiologique (-6,43), du score clinique rapporté par le patient et du score SNOT-22, augmentait le débit inspiratoire nasal de façon significative. L’effet du traitement n’était pas modifié par le taux d’éosinophiles ni par l’association à un asthme. Chez les asthmatiques, le VEMS augmentait de 220 ml et le score ACQ baissait de 0,81 point en moyenne. Fait notable, aucun effet du placebo n’était observé sur l’ensemble des mesures, y compris celles relatives à l’asthme.

Ces données laissent penser que le dupilumab sera peut-être indiqué un jour dans le traitement de la polypose nasosinusienne, indépendamment de la présence d’un asthme associé. Un grand pas vient d’être franchi pour les patients. Reste à convaincre les autorités que la polypose n’est pas juste un problème de nez bouché…

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Camille Taillé, service de pneumologie et Centre de référence-C des maladies pulmonaires rares, hôpital Bichat, Paris

D’après la session B14 : Late breaking clinical trials. Résumé A7356

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