Le Pr Christophe Marguet a présenté une palette élargie des facteurs de risque de la BPCO. Ainsi des facteurs génétiques, environnementaux et des anomalies du développement in utero viennent s’ajouter à ceux déjà connus.
La Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est définie par l’association de symptômes respiratoires chroniques (dyspnée, toux, expectorations, infections des voies respiratoires basses répétées) et d’un trouble ventilatoire obstructif (VEMS/CVF < 0,7) non complètement réversible. Bien que touchant des millions de personnes dans le monde, il n’existe, à l’heure actuelle, aucun traitement spécifique et la BPCO reste la 4e cause de mortalité dans le monde.
Des déterminants présents dès l’enfance, voire in utero
Plusieurs facteurs de risque ont un rôle clairement identifié dans le développement de la BPCO, dont le plus fréquent est le tabagisme. Son rôle majeur implique que la BPCO est identifiée comme une maladie de la 2e partie de la vie du fumeur, se déclarant après une longue période d’exposition. Néanmoins, une proportion non négligeable de patients atteints de BPCO présente une exposition faible au tabac (de 25% à 40%), mettant en exergue le poids des facteurs de risque autres que le tabac, dont les déterminants précoces de la BPCO. En effet, la morbidité respiratoire dans la petite enfance peut affecter la morbidité respiratoire à l’âge adulte. Ainsi, bien que les symptômes n’apparaissent classiquement que vers l’âge de 40 à 50 ans, la BPCO peut se développer à partir d’événements précoces de la vie, survenant in utero puis dans l’enfance.
Conclusions et perspectives
Il est donc primordial de mieux comprendre les facteurs intervenant précocement dans la genèse de la BPCO, afin d’identifier des leviers de prévention. Les trajectoires d’évolution de la fonction pulmonaire sont multiples. Certains sujets jeunes présentent une fonction pulmonaire altérée depuis le début de l’enfance sans récupération pendant que d’autres présentent une récupération de cette fonction respiratoire, sans que l’on connaisse les mécanismes physiopathologiques impliqués. Les origines de cette fonction pulmonaire altérée en début de vie semblent multiples : post-virale (rôle du VRS ?), prématurité, asthme dans l’enfance, exposition au tabagisme passif. Un certain nombre d’entre eux peuvent être prévenus.
Dr Maëva Zysman, Service des maladies respiratoires CHU de Bordeaux
D’après la présentation “BPCO de l’enfant : une réalité ? » de Christophe Marguet (Rouen) – Session A 07 “BPCO to age or not to age” du vendredi 26 janvier 2024