vigilance

Époétines recombinantes humaines : penser à informer les patients de la possibilité (rare) de réactions cutanées sévères

Dans un communiqué de septembre 2017, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), informe que toutes les époétines recombinantes humaines sont sources de réactions cutanées sévères ; sont ainsi concernées les molécules suivantes : darbepoetin alfa, époétine alfa, époétine bêta, époétine thêta, époétine zêta, méthoxy polyéthylène glycol-époétine bêta. Des réactions cutanées sévères (SCAR) ont été rapportées chez des patients traités par des époétines recombinantes humaines. Parmi ces réactions, des cas de syndrome de Stevens-Johnson (SSJ) et de syndrome de Lyell (SL) (nécrolyse épidermique toxique) ont été rapportés dont certains ont été fatals. Ces réactions ont été plus sévères avec les époétines recombinantes humaines à longue durée d’action. La fréquence de ces réactions cutanées sévères n’a pas pu être déterminée, mais leur survenue est très rare.

En pratique, à l’instauration du traitement par époétine recombinante humaine, les patients doivent être informés que les signes et symptômes suivants peuvent être évocateurs des réactions cutanées sévères : éruption cutanée étendue avec rougeurs, bulles au niveau de la peau et de la muqueuse buccale, des yeux, du nez, de la gorge, ou des parties génitales, précédée par des symptômes pseudo-grippaux incluant fièvre, fatigue, douleurs musculaires et articulaires. Cela conduit souvent à une exfoliation et desquamation de la peau atteinte semblable à une brûlure sévère. De plus, un traitement par époétine recombinante humaine ne doit jamais être réinstauré chez un patient ayant présenté des réactions cutanées sévères telles qu’un SSJ ou un SL imputables à l’utilisation d’une époétine recombinante humaine.

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Des informations complémentaires sont accessibles sur le site de l’ANSM (http://ansm.sante.fr)

InfoRespiration N°141- Octobre 2017

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Atteinte iatrogène des cordes vocales : quand les corticoïdes inhalés, les atropiniques et les antihistaminiques provoquent des fausses notes

Replis muqueux souples pourvus de muscles et de ligaments fibreux, les cordes vocales vibrent au passage de l’air expulsé des poumons. Mais la voix peut dérailler sous l’influence de médicaments Dysphonies, douleurs, raucités, enrouements, voix éraillée, baisse de la tonalité de la voix sont autant de symptômes pouvant être occasionnées par des médicaments, notamment les corticoïdes inhalés. C’est connu et considéré comme banal, mais il arrive que ces symptômes gênent la communication et altèrent la vie sociale. La revue Prescrire revient sur ces troubles iatrogènes parfois aggravés par certains toxiques comme le tabac, l’alcool ou les gaz inhalés.1 Les mécanismes en cause sont multiples : dépôts du médicament sur la muqueuse de l’oropharynx ; sécheresse des muqueuses et diminution de la lubrification des cordes vocales ; inflammations, oedème, hématomes ou nécroses ; paralysie des cordes vocales. Les atteintes des cordes vocales d’origine médicamenteuse apparaissent dans un délai variant de quelques heures à quelques mois après la prise du médicament. L’arrêt du médicament est le plus souvent suivi de guérison, dans un délai variable, de quelques heures à plusieurs mois rappelle la revue Prescrire. Les atteintes sont en général bilatérales. Les corticoïdes inhalés se déposent au niveau de l’oropharynx lors de l’administration, induisant localement des mycoses, une inflammation, un oedème et une myopathie des cordes vocales. Des dysphonies surviennent en cas de candidoses oropharyngées, mais elles sont aussi fréquentes en leur absence. La fréquence des atteintes dépend du dispositif inhalateur, de la forme pharmaceutique (liquide ou poudre), de la dose. Heureusement, l’effet est réversible après arrêt du corticoïde. Quelques rares observations de dysphonies ont aussi été rapportées avec des corticoïdes utilisés par d’autres voies d’administration. D’autres groupes pharmacologiques peuvent être impliqués.2 3  Parmi une longue liste (tableau), citons les atropiniques — inhalés ou non — souvent rencontrés en pneumologie. Les formes inhalées induisent un épaississement des sécrétions, assèchent la muqueuse laryngée, exposant ainsi à une altération du fonctionnement des cordes vocales. Les médicaments utilisés par voie générale ont un effet atropinique,diminuent la sécrétion salivaire. Pour certains de ces médicaments, l’effet atropinique est exploité en thérapeutique : l’atropine, la scopolamine ; des antiparkinsoniens ; les atropiniques utilisés dans diverses douleurs ou dans les incontinences urinaires ; des antihistaminiques H1 utilisés comme antitussifs. La synthèse de Prescrire cite également d’autres médicaments avec effets atropiniques non désirés et gênants comme les antidépresseurs imipraminiques, un antiarythmique : le disopyramide ; un antalgique : le néfopam ; la plupart des antihistaminiques H1 sédatifs ; des antiémétiques neuroleptiques ou antihistaminiques H1 ; de nombreux neuroleptiques ; la mémantine, utilisée dans la maladie d’Alzheimer. Rappelons aussi que la pseudo-éphédrine, un sympathomimétique utilisé comme décongestionnant nasal, expose à une modification de la voix.

Tableau — Médicaments pouvant occasionner une atteinte

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des cordes vocales (d’après 1)

Corticoïdes Inhalés

Atropiniques, inhalés ou non

Sympathomimétiques

Androgènes, antiestrogène

Antitumoraux, anti-VEGF surtout

Diurétiques, méthyldopa, certains inhibiteurs calciques

Psychotropes

Isotrétinoïne

Diphosphonates

AINS

Triptan

Tobramycine

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Nicolas Postel-Vinay déclare ne pas avoir de lien d’intérêt

InfoRespiration N°141- Octobre 2017

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Livre Blanc de la BPCO

Urgence BPCO : les pneumologues et les patients alertent les pouvoirs publics

Communiqué de Presse

Télécharger le livre Blanc de la BPCO

Ce Livre Blanc a pu être réalisé grâce à un soutien institutionnel du laboratoire Chiesi. Les modalités de ce soutien ont été formalisées dans une charte, signée par les organisations initiatrices du projet d’une part, par le laboratoire Chiesi d’autre part, dont les grandes lignes figurent en p33 du document. L’objet de cette charte est de garantir la stricte indépendance des associations initiatrices du projet dans le cadre d’un partenariat inédit, moderne, éthique et responsable.

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Pictogramme femmes enceintes et traitement de l’Asthme la position de la SPLF

Un pictogramme mentionnant un danger d’utilisation chez la femme enceinte a été apposé récemment sur les boîtes de conditionnement des corticoïdes inhalés et des bronchodilatateurs de type beta 2 mimétiques suite à un décret paru le 17/10/2017.

Le Groupe Asthme et Allergie (G2A) de la SPLF, en lien avec le groupe Femmes et Poumon, a effectué une analyse de la littérature scientifique sur le sujet, aboutissant à une prise de position de la Société.
Cette prise de position souligne les dangers de l’arrêt de ces traitements en cas de grossesse et l’absence de donnée confirmant le danger liés à l’utilisation de ces médicaments chez la femme enceinte.

Cette position rejoint celles de l’Académie Nationale de Médecine et du Centre de Référence sur les Agents Tératogènes.

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L’argumentaire complet peut être trouvé ici.  
Sont également disponibles un texte court et une version ultra-courte. 

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Selexipag : une mortalité supérieure au placebo ? Oui ? Non ?

La Revue Prescrire rappelle que l’Agence française des produits de santé (ANSM) a diffusé en janvier 2017 une alerte sur des notifications de morts imputées au Selexipag, agoniste de la prostacycline par voie orale autorisé dans certaines hypertensions artérielles pulmonaires. [1. Selexipag : des morts. Rev Prescrire mai 2017 ; 37 (403) : 354.] Le titre de l’alerte était : « Des cas de décès survenus au cours de la phase d’initiation de traitement par Uptravi ont été déclarés en France. »[2.ANSM. Lettre aux professionnels de santé. Mesure de précautions concernant le Selexipag (Uptravi) » janvier 2017 : 1 page.]  Le Selexipag est disponible dans plusieurs pays européens et aux États- Unis d’Amérique et dispose d’une AMM européenne depuis 2016.1 Selon l’Agence européenne du médicament (EMA), il s’agit de cinq morts survenues uniquement en France.
Prescrire souligne que le dossier d’évaluation clinique ayant conduit à l’obtention de l’AMM comporte un essai comparatif, en double aveugle, Selexipag versus placebo, mené chez 1 156 patients atteints d’hypertension artérielle pulmonaire. Durant l’essai, 28 patients du groupe Selexipag sur 574 sont morts (4,9 %) versus 18 patients sur 582 dans le groupe placebo (3,1 %) (p 5 0,08). Selon le rapport d’évaluation de l’EMA, les courbes de survie ont commencé à diverger en défaveur du Selexipag à partir de 18 mois de traitement. À mettre en balance avec ce constat, Prescrire note que le Selexipag a eu un effet minime sur le périmètre de marche des patients — différence moyenne de 12 mètres lors d’un test de marche de 6 minutes —, après 26 semaines de traitement. Les effets indésirables liés à la vasodilatation vont d’un inconfort avec céphalées, rougeurs cutanées et sensation de chaleur à des effets indésirables cardiovasculaires graves tels que hypotension artérielle et crise d’angine de poitrine chez des patients coronariens, en passant par nausées et vomissements, diarrhées, douleurs diverses, syndromes d’allure grippale, etc. Fin 2016, la Commission de la transparence de la Haute Autorité de santé (HAS) française a conclu que le service médical rendu (SMR) par le Selexipag est insuffisant chez les patients atteints d’hypertension artérielle pulmonaire. 2 Selon Prescrire, dans l’état actuel de son évaluation au printemps 2017, ce médicament « devrait être retiré du marché sans
attendre ».  De façon contraire, un message signé du directeur de l’ANSM d’avril 2017 annonce « la levée de la mesure de précaution concernant Selexipag ».3 On y lit que suite à la déclaration en France de cinq cas de décès, l’ANSM avait saisi le Comité européen pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC). En date du 7 avril 2017, le PRAC a conclu que « les données des essais cliniques et la revue des données de pharmacovigilance ne suggèrent pas de surmortalité du Selexipag comparativement aux autres spécialités utilisées par voie orale dans le traitement de l’HTAP ».
On ne sait si l’analyse de Prescrire que nous rapportons plus haut tient compte de cette dernière donnée ; probablement pas, car elle semble postérieure à la date de rédaction. Le débat est à suivre.

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NPV, hôpital Européen Georges-Pompidou

Info-Respiration N°139 juin 2017

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Tuberculose pulmonaire multirésistante : savoir parfois jouer la carte du delamanide avec une surveillance cardiaque

Molécule intéressante, mais d’évaluation avec faible niveau de preuve selon La Revue Prescrire

La Revue Prescrire publie une fiche de mise au point sur le delamanide (Deltyba®), un antibiotique ayant une activité in vitro ciblée sur les bactéries
du genre Mycobacterium.1 Cette molécule est indiquée dans le traitement de la tuberculose pulmonaire multirésistante, en association avec d’autres antibiotiques, quand le choix des antituberculeux est limité, notamment à cause de résistances des mycobactéries. Elle est disponible avec un statut de médicament orphelin. Son coût est élevé (48 comprimés 5 1 463,04 euros), soit une dépense médicamenteuse d’environ 20 500 euros pour 24 semaines de traitement. Mais est-ce si onéreux puisque la tuberculose pulmonaire occasionne une mortalité d’environ 15 % quand les mycobactéries en cause sont multirésistantes aux antibiotiques de premier choix ?
Comme le rappelle Prescrire, le dossier d’évaluation clinique du delamanide repose principalement sur un essai comparatif randomisé, en double aveugle (delamanide versus placebo), chez 481 patients recevant tous par ailleurs une multithérapie antituberculeuse dite « optimisée ». Après 2 mois de traitement, 42 % des patients du groupe delamanide 400 mg ont eu des cultures bactériologiques négatives des expectorations, versus 45 % de ceux du groupe placebo — différence statistiquement significative entre les deux groupes. Les 464 patients suivis pendant au moins 24 mois ont tous reçu une multithérapie antituberculeuse « optimisée » durant cette période — 205 d’entre eux ont reçu en plus du delamanide durant 6 mois. Environ 3 % de ces patients sont morts, versus 12 % des patients n’ayant pas reçu de delamanide. L’absence de tirage au sort fait que cette comparaison est d’un très faible niveau de preuves. Allongements de l’intervalle QT majorés par les fluoroquinolones Le delamanide est un substrat de l’isoenzyme CYP 3A4 du cytochrome P450, d’où des interactions avec des inducteurs ou des inhibiteurs enzymatiques. L’association du delamanide avec un médicament allongeant l’intervalle QT de l’électrocardiogramme, telles les fluoroquinolones souvent utilisées dans le traitement de la tuberculose multirésistante, augmente le risque de survenue de cet effet cardiaque. Le delamanide semble exposer environ 10 % des patients à des allongements de l’intervalle QT de l’électrocardiogramme considérés comme importants. Les autres effets indésirables connus du delamanide sont : des nausées, des vomissements, des pertes de poids, divers effets neurologiques (dont céphalées, acouphènes, paresthésies) et psychiques (dont des anxiétés).
En pratique, commente Prescrire, « malgré la fragilité de son évaluation, les donnéesdisponibles fin 2016 incitent à proposer le delamanide aux patients atteints d’une tuberculose causée par des mycobactéries résistantes à de nombreux autres antituberculeux. L’effet important sur l’intervalle QT justifie une surveillance électrocardiographique et beaucoup d’attention aux interactions médicamenteuses ». En pratique, ce médicament soumis à prescription hospitalière devra faire l’objet d’une prescription instaurée et surveillée par un médecin expérimenté dans la prise en charge des infections à Mycobacterium tuberculosis multirésistant et après avis auprès d’un groupe d’experts pour le choix du schéma thérapeutique (exemple : Centre national de référence des mycobactéries et de la résistance des mycobactéries aux antituberculeux [CNR-MyRMA]).

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NPV, hôpital Européen Georges-Pompidou

Info-Respiration N°139 juin 2017

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Auto-injecteur d’adrénaline Auvi-Q à nouveau disponible aux États-Unis

L’information qui suit concerne les États-Unis et non la France, mais il est intéressant de savoir ce dont disposent les malades outre-Atlantique
Vigilance puisque bien souvent la disponibilité des produits médicaux traverse les frontières. Nous parlons ici de l’Auvi-Q® un auto-injecteur d’adrénaline original.
Il a la taille d’une carte de crédit et l’épaisseur d’un smartphone. Il possède un dispositif de rétraction automatique de l’aiguille et une gaine de protection rouge du côté de l’aiguille. Le retrait de l’enveloppe externe déclenche des signaux visuels et un enregistrement audio qui fournit des instructions séquentielles et un décompte de 5 secondes pendant le processus d’injection. La durée de conservation de l’adrénaline dans l’auto-injecteur est de 18 mois ; la durée de vie de la pile est plus longue. La longueur du calibre de l’aiguille, ainsi que la force d’injection de l’Auvi-Q sont similaires à celles de l’EpiPen — dipositif quant à lui disponible en France. Dans une étude randomisée croisée de biodisponibilité, l’injection de 0,3 mg d’adrénaline avec l’Auvi-Q et l’EpiPen a produit des pics de concentration et une exposition totale à l’adrénaline similaires. Dans une étude, les patients et les soignants ont trouvé l’Auvi-Q plus facile à utiliser que les autres auto-injecteurs d’adrénaline. L’Auvi-Q, vient d’être réintroduit après avoir été volontairement retiré du marché en 2015 en raison de l’imprécision potentielle de doses. Il semble plus pratique à transporter et à utiliser que l’EpiPen, commente The Medical Letter.1Selon le nouveau fabricant (Kaléo, auparavant Sanofi), des améliorations du processus de fabrication ont permis d’apaiser les inquiétudes qui avaient conduit à son retrait. Aucun changement n’a été effectué sur le dispositif lui-même.

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NPV, hôpital Européen Georges-Pompidou

Info-Respiration N°139 juin 2017

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Mydriase et dispositifs transdermiques de scopolamine : un effet secondaire qu’il faut avoir à l’oeil

Quand ne pas se laver les mains après la manipulation d’un patch de scopolamine rime avec scanner inutile.
Comme le signale La Revue Prescrire, le centre de pharmacovigilance de Lorraine a rapporté deux observations de mydriase unilatérale portant sur deux infirmiers d’un même établissement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).1, 2. Là, un infirmier âgé de 33 ans a été gêné pendant son travail par des éblouissements et a constaté une mydriase rapidement progressive de l’oeil droit. La mydriase unilatérale a fait évoquer une souffrance cérébrale.
Un scanner cérébral effectué en urgence s’est révélé normal. La mydriase a spontanément régressé en 24 heures. Trois semaines plus tard, une infirmière de 24 ans du même établissement a aussi constaté une mydriase de l’oeil droit. Cette fois, le médecin urgentiste a fait le diagnostic de mydriase liée à la manipulation de dispositifs transdermiques de scopolamine, évitant ainsi des examens complémentaires inutiles. Le médecin de l’Ehpad a rétrospectivement fait le rapprochement avec le premier cas de l’infirmier qui lui aussi avait manipulé les mêmes dispositifs.
Des observations identiques ont été publiées chez des soignants ou des patients. Dans tous les cas, les sujets concernés avaient une dilatation pupillaire unilatérale associée ou non à des troubles visuels. Ces accidents sont survenus dans les heures suivant la manipulation des patchs de scopolamine ayant laissé des traces de ce produit sur les doigts, sources de l’atteinte oculaire. Dans tous ces cas, la mydriase et ses symptômes éventuels ont disparu spontanément dans un délai de 48 à 72 heures.3 4, 5, 6
En pratique : les mydriases sont des effets indésirables connus de la scopolamine liés à son effet atropinique. La Revue Prescrire rappelle qu’il faut se laver
les mains après manipulation des patchs. Penser à cette étiologie devant une mydriase unilatérale d’installation soudaine peut permettre d’éviter des errances diagnostiques et des examens complémentaires inutiles.

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Dany Baud, hôpital Suisse, Paris

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Traitement du cancer pulmonaire non à petites cellules métastatiques : le pembrolizumab en première ligne

 

Dans son édition du 24 février 2017, The Medical Letter On Drugs and Therapeutics, informe que la FDA des États-Unis a approuvé le pembrolizumab
pour le traitement de première ligne des patients avec un cancer pulmonaire non à petites cellules (NSCLC) métastatique exprimant fortement le ligand de mort programmée 1 (programmed death-ligand 1 : PD-L1), sans mutation sensibilisant le récepteur du facteur de croissance épidermique (epidermal growth factor receptor : EGFR), ni translocations de la kinase lymphome anaplasique (anaplastic lymphoma kinase : ALK), l’inhibiteur du point de contrôle immunitaire (immune checkpoint inhibitor). Pour rappel, cette molécule est déjà commercialisée en France contre le mélanome sous le nom de Keytruda®.
Environ 25 % des patients avec un NSCLC avancé présentent des tumeurs exprimant fortement le PD-L1 (PD-L1 exprimé par ≥ 50 % des cellules tumorales). Le pembrolizumab avait été précédemment homologué pour le traitement du NSCLC métastatique avec une expression ≥1 % du PD-L1 et ayant progressé sous une chimiothérapie à base de platine ou après.
Comme le détaille The Medical Letter, cette homologation du pembrolizumab comme traitement de première ligne du NSCLC métastatique a été basée  sur les résultats d’une étude ouverte portant sur 305 patients jamais traités auparavant avec un NSCLC métastatique exprimant fortement le PD-L1 1.
Ils ont été randomisés pour recevoir 200 mg de pembrolizumab toutes les trois semaines ou une chimiothérapie à base de platine. Les patients avec des mutations de l’EGFR ou des translocations de l’ALK ont été exclus de l’étude. La survie sans progression médiane (critère de jugement primaire) a été significativement plus longue avec le pembrolizumab en comparaison du groupe ayant reçu la chimiothérapie (10,3 vs 6 mois). Le taux de survie globale estimé à 6 mois (un critère de jugement secondaire) a été significativement plus élevé avec le pembrolizumab en comparaison de la chimiothérapie (80,2 vs,72,4 %).
Les effets indésirables comprennent des diarrhées, une fatigue et une fièvre qui ont été les effets les plus fréquemment rapportés lors des études cliniques. Des effets indésirables sévères (grade 3 ou supérieur) en relation avec le traitement se sont produits chez 26,6 % des patients traités avec le pembrolizumab et 53,3 % de ceux qui ont reçu une chimiothérapie. Des effets indésirables à médiation immune, incluant des pneumonies, des colites, des néphrites, des hépatites et des hypothyroïdies sont survenus rarement avec le pembrolizumab dans d’autres études. Des cas de diabète de type 1 ont été rapportés. Et la revue de conclure que « le pembrolizumab est plus efficace et mieux toléré que la chimiothérapie à base de platine pour le traitement de première ligne des patients avec un cancer pulmonaire non à petites cellules métastatiques- exprimant fortement le PD-L1 ».

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Nicolas Postel-Vinay. Hôpital Européen Georges-Pompidou 75015
Paris.

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Prescription informatisée : attention ! l’excès de confiance est source d’erreurs

Dans les pires des cas, la littérature relève des erreurs mortelles.Prenons le temps de relire nos ordonnances informatisées avant de
les donner aux patients.

L’écriture trop souvent illisible des « docteurs » est une source bien connue d’erreurs de délivrance des médicaments. Au regard du défaut de présentation des ordonnances manuscrites (trop souvent aggravée par une coupable négligence des prescripteurs), la prescription informatisée apparaît comme pourvue de bien des avantages. C’est juste, mais on aurait tort d’accorder une confiance aveugle à nos ordinateurs comme une belle synthèse de la revue Prescrire nous le rappelle.1  Forte de plus de 60 références, elle devrait être lue dans le détail.
À défaut, nous la signalons ici, car c’est un sujet dont on parle peu en dépit de l’importance prise depuis quelques années par l’informatisation des outils de
soins. Non seulement l’informatisation soulève de nombreuses questions sur sa capacité à garantir des soins médicamenteux, mais les risques auxquels les patients sont exposés sont généralement occultés, avertit Prescrire.
Première remarque : la saisie informatique d’une ordonnance est plus lente que son écriture, et la charge de travail varie selon les logiciels. Bogues, pannes, connexions incertaines et ralentissements sont sources d’erreurs et de pertes de données. Ce commentaire est juste, mais on n’oubliera pas qu’une ordonnance illisible peut être aussi la cause d’une perte de temps considérable.

Des logiciels de qualité inégale
La littérature pointe aussi le fait que trop d’informations affichées à l’écran, avec une qualité parfois médiocre dans leur présentation, sont sources d’erreurs par surcharge cognitive. Souvent employée pour contourner une difficulté, la saisie de texte libre expose à ce que des instructions contradictoires ne soient pas repérées par les protections prévues. Soit, mais il existe aussi des logiciels bien faits. En revanche, il est certain que le remplissage par défaut de certains champs de saisie expose à des erreurs, par exemple de doses, voire d’administration et d’arrêts prématurés de traitement.

La combinaison de plusieurs facteurs souvent en cause
Les erreurs médicamenteuses et les effets indésirables attribués à la prescription informatisée peuvent résulter de la combinaison de plusieurs facteurs. Parmi ces facteurs multiples, on trouve : une connaissance partielle de la logique de fonctionnement du logiciel ; un affichage peu visible des informations à l’écran ; une présentation confuse de l’historique des prescriptions successives ; l’absence de vérification de l’identité d’un patient ; l’ouverture simultanée de plusieurs dossiers ; la prescription d’un lieu différent du service dans lequel le patient est hospitalisé ; un paramétrage inapproprié de la base de données médicament ; un déploiement trop rapide de l’outil informatique ; des défauts de communication entre logiciels.
Pour pallier ces défauts la revue Prescrire nous invite à éviter tout excès de confiance dans la prescription informatisée : « Les soignants ont à vérifier avec
soin, notamment, les prescriptions obtenues, leur enregistrement et les diverses prescriptions récentes au patient. Ils ont à tenir compte de situations à risque d’erreur, notamment la prescription à distance sans possibilité de vérification avec le patient ». Cette prescription à distance est un des fondements de la télémédecine. L’article de Prescrire n’évoque pas spécifiquement cet aspect, mais il est clair que de ne « pas avoir son patient en face » n’est pas un élément de sécurité. Mais existe-t-il une vigilance des actes de télémédecine ? À notre connaissance, pas encore, l’heure présente étant surtout occupée à faire fonctionner les machines et tenter de démontrer que la télémédecine est économiquement rentable.

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Nicolas Postel-Vinay. Hôpital Européen Georges-Pompidou 75015
Paris.

Info-Respiration N°138 Avril 2017

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