En dehors de la mucoviscidose, la dilatation des bronches (DDB) reste largement sous-diagnostiquée. Une équipe de Dundee (Écosse) a donc mis en place des mesures très simples pour tenter d’améliorer le diagnostic de DDB en médecine générale. Les premiers résultats sont particulièrement intéressants.
Le centre médical Hawkhill de Dundee comporte huit médecins qui prennent en charge chaque année environ 12000 patients en soins primaires. Pour améliorer le diagnostic de DDB dans cette population, Emma Fardon et ses collègues ont eu une idée très simple : envoyer un courrier à tous les patients ayant reçu, pour une infection respiratoire dans les 6 mois précédents, au moins 2 cures d’antibiotiques (amoxicilline ; amoxicilline + acide clavulanique ; clarithromycine ; érythromycine ; triméthoprime ; cotrimoxazole ; ou doxycycline). Ce courrier les invitait à venir rencontrer une infirmière de pratique avancée pendant 15 minutes pour répondre à un questionnaire sur leurs symptômes, leurs antécédents et leur statut tabagique, bénéficier d’une prise de sang incluant les marqueurs d’inflammation, un dosage des immunoglobulines et une sérologie aspergillaire et réaliser un examen d’expectoration. S’ils n’en avaient pas eu au cours des six derniers mois, les patients pouvaient également avoir une radiographie thoracique. Les résultats de ces tests étaient ensuite analysés par un médecin qui pouvait prescrire un scanner thoracique et une consultation auprès d’un pneumologue dans les cas suivants : toux productive quotidienne, culture d’expectoration positive, résultat anormal sur le bilan sanguin ou anomalie radiologique constatée.
Après deux campagnes de dépistage, 36 patients ont été invités à rencontrer l’infirmière et 30 sont venus. Parmi eux, 21 remplissaient les critères pour avoir un scanner thoracique et 19 en ont réellement eu un. De manière intéressante, 12 patients (soit 63 %) avaient bien des DDB sur le scanner et 6 autres avaient une autre anomalie. Un seul scanner était donc normal.
Ces résultats intéressants mettent en lumière le rôle important des infirmières de pratique avancée en soins primaires et l’intérêt d’outils de dépistage relativement simples pour améliorer le diagnostic de DDB. Ils devront évidemment être confirmés dans d’autres structures. Le temps nécessaire à la collecte des données a été soulevé comme étant très important et pouvant constituer un frein à la généralisation de cette pratique…
[hr]François-Xavier Blanc, service de pneumologie, l’institut du thorax, hôpital G. et R. Laënnec, Nantes
D’après la session E.Fardon. Development of a Primary Care Screening Tool for Bronchiectasis. Am J Respir Crit Care Med 2018 ; 197 : A1970.
A57 Bronchiectasis
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