Focus sur les obstructions bronchiques : l’epiGETIF à l’honneur !

L’obstruction maligne des voies aériennes est une complication grave mettant en jeu le pronostic vital. Deux études issues du registre français epiGETIF ont apporté des éléments intéressants dans la prise en charge de ces patients.

La première portait sur 214 patients avec atteintes métastatiques de cancers extra-pulmonaires 1. Elle incluait des cancers du rein (17,8 %), du côlon (16,4 %), des sarcomes (15,4 %), des cancers de la thyroïde (8,9 %) et ORL (7,9 %). Les obstructions étaient purement intrinsèques dans 58,2 % des cas, extrinsèques dans 11,1 % des cas et mixtes dans 30,8 % des cas. Une désobstruction mécanique a été utilisée dans 73,4 % des cas, combinée à de la thermocoagulation dans 25,6 % des cas avec une mise en place de prothèse bronchique chez 38,4 %. Le taux de complications était de 8,8 %, sans mortalité liée à la procédure. La survie médiane après la chirurgie était de 11,2 mois et était influencée par l’histologie (p=0,002), le score OMS, l’hypoxie initiale, le traitement oncologique antérieur reçu et une désobstruction complète en fin de l’opération. Ces données donnent un aperçu intéressant sur le profil des patients ayant été référés à une équipe de pneumologie interventionnelle. En cas de maladie métastatique, la prise en charge par désobstruction doit être discutée au cas par cas, en fonction des thérapeutiques disponibles et de l’état général du patient.

La deuxième étude 2 s’intéressait quant à elle au pronostic chez les patients (n=117) présentant une insuffisance respiratoire aiguë, définie pragmatiquement par l’utilisation d’oxygénothérapie à haut débit (24,3 %), de ventilation non invasive (10,2 %) ou de ventilation mécanique invasive (65,5 %). On comptait 65 % de tumeurs bronchiques, et 63,3 % des patients n’avaient jamais bénéficié de traitement oncologique à la survenue de l’insuffisance respiratoire aiguë. 66,7 % des patients ont bénéficié de la mise en place de stents. Le sevrage du support ventilatoire a été réalisé dans 79,7 % des cas après désobstruction, et un traitement oncologique a pu être effectué dans 48,6 % des cas. La survie médiane globale de la cohorte était de 63 jours, mais de 216 jours chez les patients capables de recevoir un traitement oncologique, ce qui souligne l’intérêt de la réalisation de bronchoscopie de désobstruction chez les patients avec un état général conservé, quelle que soit la sévérité de l’obstruction.

  1. D’après N. Guibert et C. Daigmorte, Advances in precision approaches to detection and treatment of early lung cancer. Am J Respir Crit Care Med 2024. Session B110
  2. D’après P. Roy,  Surfing the innovation wave in San Diego: cutting-edge lung cancer biomarkers, diagnostics and treatments. Am J Respir Crit Care Med 2024. Session C110
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