FPI : amélioration spectaculaire de la CVF grâce au bon vieux système Rénine-Angiotensine !

Le buloxibutid (C21) est un agoniste oral et sélectif des récepteurs de type 2 de l’angiotensine II (AT2R), qui contrairement aux récepteurs de type I ont rôle protecteur dans de nombreux organes. AT2R est exprimé dans les cellules épithéliales alvéolaire de type II (CEAII). D’une part, son activation déclenche une réponse anti-fibrosante par diminution de l’apoptose des CEAII, une production de surfactant, une inhibition de TGF-ß et de la transition epithélio-mésenchymateuse et une augmentation des collagénases de type MMPs.  L’activation de AT2R dans le poumon diminue d’autre part le remodelage vasculaire, augmente la vasodilatation et a une activité antiinflammatoire.

TM Maher nous a présenté les résultats très encourageants de l’essai AIR (NCT04533022) testant le buloxibutid (Vicore Pharma) au cours de la FPI. 

AIR est un essai multicentrique, ouvert, à bras unique, de phase 2a, d’une durée de 36 semaines, testant la sécurité et l’efficacité du buloxibutid chez des patients présentant une FPI et ne recevant pas d’antifibrosant à l’inclusion. Le buloxibutid oral était administré à la dose de 100mg deux fois par jour pendant 24 semaines, avec une extension optionnelle à 36 semaines. Le critère principal d’efficacité était la variation de la CVF à 24 semaines par rapport à l’inclusion. Une première analyse est réalisée sur les cas observés et une seconde après imputation des données manquantes, en supposant un déclin non traité de 60 mL/12 semaines. Les niveaux plasmatiques de TGF-β1 et de la collagénase MMP-13 ont été mesurés comme biomarqueurs de la fibrose et de l’activité fibrolytique, respectivement.

La population finale de l’essai comprenait 52 participants, 24 n’ont pas complété l’étude à 36 semaines (2 décès, 5 effets indésirables, 3 déclins de la CVF, 14 décisions de patient).

Le buloxibutid a été bien toléré sans réaction indésirable grave. Dix individus ont signalé une perte de cheveux réversible, légère à modérée, ayant conduit à l’arrêt du traitement pour un patient.

Dans l’analyse des cas observés (sans imputation), il était noté une variation de +47 mL (IC 90% -108, +203 mL) à 24 semaines (n=27) et +235 mL (IC 90% +8, +389 mL) à 36 semaines (n=28). Néanmoins, l’analyse des données, en utilisant l’imputation, montrait une variation de seulement +13 mL (IC 90% -69, +96 mL),  à 36 semaines.

À la semaine 24, les niveaux plasmatiques de TGF-β1 étaient réduits de 57% et les niveaux de MMP-13 augmentaient de 67% (p=0,01).

Au total, le buloxibutid stabilise la CVF à 24 semaines et améliore la fonction pulmonaire à 36 semaines avec une réduction des niveaux plasmatiques de TGF-β1 et une augmentation de MMP-13. Le profil de sécurité et de tolérance est favorable. Les auteurs soulignent que l’augmentation de la CVF pourrait être liée à une amélioration de la « dynamique » ventilatoire et de la compliance.  La sécurité et l’efficacité du buloxibutid en tant que traitement de la FPI seront évaluées dans l’essai multicentrique de phase 2b, randomisé, en double aveugle, contrôlé par placebo, ASPIRE, sur 52 semaines.

D’après la communication de T.M. Maher. Buloxibutid, a novel angiotensin II type 2 receptor agonist, stabilized and improved lung function in individuals with idiopathic pulmonary fibrosis in the 36-week phase 2 AIR trial. Am J Respir Crit Care Med 2024;209: A1055 (session A18).

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