Gravité des pneumopathies interstitielles diffuses liées au nivolumab : données japonaises post-AMM

 

Les pneumopathies interstitielles diffuses (PID) sont une complication sévère du nivolumab. Dans les essais cliniques (Checkmate 017 et 057), la prévalence de pneumopathies attribuées au nivolumab variaient de 3,5 % à 4,6 %. Ce travail rapporte les données d’imagerie et de mortalité des PID imputées au nivolumab obtenues dans la surveillance post-AMM pour le mélanome et le cancer bronchique au Japon.

Sur 617 PID rapportées, 195 cas ont été analysés. Le nivolumab était retenu comme possiblement impliqué dans 155 de ces cas. Les aspects radiologiques étaient classés en « typiques » (c’est-à-dire déjà décris dans les PID médicamenteuses, principalement verre dépoli ou condensation bilatéraux ou dans le poumon controlatéral à la tumeur) ou « atypiques » (verre dépoli péritumoral, aspect similaire à une toxicité radique ou évoquant une infection péritumorale et toutes les anomalies homolatérales à la tumeur).

Cent un patients (65,1 %) avaient une atteinte « typique » et 54 (34,9 %) une atteinte « atypique » dont 24 sous la forme d’un verre dépoli péritumoral. Il faut noter que 33 % des patients avaient une atteinte interstitielle préalable au nivolumab et 42 % avaient été irradiés sans que la chronologie et les modalités d’irradiation soient détaillées.

Les atteintes typiques présentaient dans 45.5 % un aspect de pneumopathie organisée, 25.7 % de pneumopathie d’hypersensibilité et 17.8% de dommage alvéolaire diffus et 6.9% de PINS. Les auteurs ont rapporté 22 décès (21,7 %) dans les atteintes typiques et 7 (12,9 %) dans les atteintes atypiques.

Les limites de ces résultats sont qu’une majorité de dossiers restent actuellement non relus, l’absence de description des sous-groupes en fonction d’une éventuelle PID préexistante et l’absence de détail concernant les explorations diagnostiques et la chronologie des traitements reçus. Malgré ces limitations, cette étude semble confirmer la répartition des aspects radiologiques de toxicité pulmonaire du nivolumab

1. Les auteurs décrivent par ailleurs un type d’atteinte unilatérale et péritumorale qui semble fréquent.

Cette étude souligne la gravité de la toxicité pulmonaire du nivolumab. Les résultats détaillés seront présentés lors du prochain congrès de l’ASCO.

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Boris Duchemann, Hôpital Avicenne, Bobigny
Marion Ferreira, CHRU Bretonneau, Tours

D’après le poster de T.Baba et al Session B-80L ; P1532

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© iSPLF – Mission ATS – MAI 2017

  1. Nishino M, Ramaiya NH, Awad MM, Sholl LM, Maattala JA, Taibi M, et al. PD-1 inhibitor-related pneumonitis in advanced cancer patients: Radiographic patterns and clinical course. Clin Cancer Res Off J Am Assoc Cancer Res 2016. doi:10.1158/1078-0432.CCR-16-1320.
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