La pneumonie dans les pays émergents : épidémiologie, stratégies diagnostiques et thérapeutiques

La pneumonie aiguë communautaire représente la 1ère cause de décès d’origine infectieuse dans le monde en général et dans les pays en voies de développement en particulier.

La pneumopathie aigue se définit comme une inflammation aiguë non tuberculeuse et non suppurée du parenchyme pulmonaire. Elle est dite communautaire (PAC) lorsqu’elle est acquise en dehors de l’hôpital ou se déclarant moins de 48 heures après l’hospitalisation. L’étiologie est le plus souvent bactérienne, dominée par le pneumocoque chez l’adulte 1.

Les différentes stratégies diagnostiques se basent entre autres sur les données cliniques (signes fonctionnels et généraux) et sur la paraclinique comme partout dans le monde. Il existe des examens paracliniques pour le diagnostic positif (radiographie thoracique, numération formule sanguine, CRP, vitesse de sédimentation, dosage de la procalcitonine). Le problème majeur reste celui du diagnostic étiologique. Il se base surtout sur la mise en évidence du germe par l’examen directe (ECBC), les sérologies, les antigénuries, les hémocultures et la PCR qui sont de plus en plus disponibles dans les pays émergents, comparativement à la majorité des pays africains.

D’autres méthodes diagnostiques permettent de mettre en évidence les autres étiologies (virales, parasitaires) sur par la PCR en procédant par écouvillonnage nasale et/ ou pharyngé, les aspirations nasopharyngées, le lavage broncho-alvéolaire 2.

Pour sa prise en charge, des scores de gravité et de prédiction de mortalité sont utiles pour évaluer la gravité et guider ainsi le choix du site de prise en charge initiale tels que le score CURB-65 ou le score CRB-65 en fonction du plateau technique.

Il est recommandé de faire les prélèvements avant toute antibiothérapie. Cependant, devant l’urgence, la prise en charge ne doit souffrir d’aucun délai 3.  L‘antibiothérapie probabiliste doit être précocement instituée et secondairement adaptée à l’antibiogramme si nécessaire. Elle est souhaitée pour les pneumopathies graves et obligatoire pour les patients en réanimation ou suspects d’infections nosocomiales. Il faut mettre l’accent sur la prévention en agissant sur certains facteurs tels que la pollution, la malnutrition, l’infection par le VIH etc. La vaccination reste l’une des méthodes la plus efficace pour les sujets tarés.

Soumaïla MAIGA , Pneumologue, CHU Yalgado Ouédraogo, Ouagadougou Burkina Faso.

D’après la communication « La pneumonie dans les pays émergents : épidémiologie ? Stratégies diagnostiques et thérapeutiques » présenté par Franck Hardain OKEMBA-OKOMBI(Congo Brazzaville), session «la pneumologie dans les pays émergents » le Samedi 06 Mai 2023.


  1. OMS. 2022
  2. S. Dahyot, L. Lemee, M. Pestel-Caron. Description et place des techniques bactériologiques dans la prise en charge des infections pulmonaires. Revue des Maladies Respiratoires 2017,  34(10) : 1098-1113
  3. Metlay JP, Waterer GW, Long AC, et al. Diagnosis and treatment of adults with community-acquired pneumonia. An official clinical practice guideline of the American Thoracic Society and Infectious Diseases Society of America. Am J Respir Crit Care Med. 2019;200(7): e45-e67
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