La PPC peut-elle réellement réduire la charge médicamenteuse chez les patients SAHOS hypertendus ?

Un impact positif mais modeste de la PPC sur la pression artérielle a été régulièrement rapporté, en particulier chez les patients les plus hypertendus. L’initiation de la PPC permet-elle, chez les patients hypertendus, de diminuer la charge thérapeutique antihypertensive ? Cette question a été étudiée au sein d’une cohorte clinique française en vie réelle.

Cette étude s’est intéressée à l’association entre l’adhérence à la pression positive continue (PPC) et l’évolution de la charge des médicaments antihypertenseurs (MAH) chez les patients hypertendus souffrant de syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS). L’objectif principal était d’évaluer si une bonne adhérence à la PPC (définie comme une utilisation ≥ 4 heures par nuit) était liée à une réduction de la consommation de MAH après un an de traitement. Les données ont été tirées de la cohorte sommeil IRSR des Pays de la Loire qui a bénéficié d’un appariement probabiliste avec les données du système national des données de santé (SNDS).

Absence d’association significative entre adhérence à la PPC et réduction du nombre de médicaments antihypertenseurs

L’analyse a porté sur 2 205 patients atteints de SAHOS, dont 68 % étaient des hommes, avec une médiane d’âge de 61 ans et un indice de masse corporelle (IMC) moyen de 32,4 kg/m². À l’inclusion, les patients étaient traités avec un à trois MAH. Après un an de suivi, 78,1 % des patients étaient adhérents à la PPC, avec une utilisation médiane de 6,52 heures par nuit, tandis que 21,9 % étaient non-adhérents (utilisation de 2,58 heures ou arrêt de la PPC).

Les résultats montrent une légère diminution du nombre moyen de MAH dans les deux groupes. La variation moyenne était de -0,02 pour les patients adhérents et de -0,04 pour les non-adhérents. Bien que 11,1 % des patients adhérents aient vu leur nombre de médicaments diminuer, contre 13,5 % chez les non-adhérents, ces différences n’étaient pas statistiquement significatives (p=0,68). De plus, une augmentation du nombre de médicaments a été observée chez 10,5 % des adhérents et 12,1 % des non-adhérents.

En conclusion

Cette étude n’a pas trouvé d’association significative entre l’adhérence à la PPC et la réduction du nombre de classes de médicaments antihypertenseurs après un an de traitement. Ces résultats suggèrent que, dans la pratique clinique réelle, la PPC n’a pas d’impact significatif sur la gestion médicamenteuse de l’hypertension chez les patients SAHOS. Des analyses supplémentaires sont nécessaires pour explorer les éventuels sous-groupes de patients qui pourraient bénéficier d’avantage du traitement par PPC.


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