L’efficacité d’un traitement médicamenteux du syndrome d’apnées obstructives au cours du sommeil se confirme


Le développement de la médecine personnalisée, ayant pu mettre en évidence la possibilité d’un traitement du syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) ne nécessitant pas l’utilisation d’une pression positive continue (PPC) dans près de 50% des cas, ouvre la porte à la recherche de traitements médicamenteux efficaces.

Depuis les premiers résultats prometteurs d’une étude pilote 1 au cours de laquelle l’association d’atomoxetin (noradrénergique) et d’oxybutynin (antimuscarinique) avait permis, lors d’une prise unique contre placebo, d’obtenir une réduction de 63% de l’index d’apnées hypopnées (IAH) passant de 28,5/h (10,9 – 51,6) à 7,5 / h (2,4 – 18,8), aucune étude n’avait été réalisée pour confirmer ces résultats à plus long terme. Une étude en cross-over contre placebo a été présentée par E Perger (Milan – Italie) afin d’évaluer les effets d’une association comparable d’oxybutynin et de reboxetine (inhibiteur de recapture de la noradrénaline) sur l’évolution de troubles respiratoires obstructifs contre placebo, en cross-over au cours de 2 périodes successives d’une semaine séparées de 7 à 10 jours de wash-out.

Seize patients ont été inclus dans cette étude. Le principal résultat est une confirmation de l’effet bénéfique de cette association thérapeutique sur la réduction de ces événements obstructifs, avec une réduction de l’IAH de 59% par rapport au placebo. Ceci correspondait, sous l’effet du traitement, à une réduction de plus de 50% de l’IAH dans 81% des cas, ainsi qu’à une normalisation de l’IAH (< 15/h) chez 37% des patients.

Ces résultats apportent un argument fort vis-à-vis de l’efficacité de ce traitement médicamenteux pour lequel des précisions complémentaires sont attendues en termes de phénotypage des troubles respiratoires nocturnes pouvant être accessibles à cette thérapeutique, ainsi que concernant la tolérance au long cours, sous la forme d’étude à plus grande échelle et à plus long terme. Néanmoins, ces résultats confirment l’importance de l’évaluation phénotypique du SAOS et laissent entrevoir des perspectives thérapeutiques médicamenteuses permettant d’éviter le recours systématique au traitement par PPC.

Jean-Claude Meurice, Service de Pneumologie, CHU de Poitiers, Poitiers


D’après la communication de : E Perger : Reboxetine plus oxybutynin for obstructed sleep apnea treatment.

Session B14 “Pathophysiology, cardiovascular disease and Covid – What’s happening in sleep research right now.” du 17 05 21

  1. Am J Respir Crit Care Med 2019; 199; 1267-76
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