NOTUS : confirmation de l’efficacité du dupilumab dans la BPCO

En 2023, l’étude BOREAS 1 a montré pour la première fois des résultats positifs d’une biothérapie pour les patients atteints de BPCO présentant des exacerbations fréquentes malgré une triple thérapie inhalée et une éosinophilie sanguine supérieure à 300 cellules/µL. Une réduction des exacerbations de 30% était retrouvée avec une amélioration de la fonction respiratoire et de la qualité de vie. La confirmation de ces résultats dans un second essai de phase 3 était largement attendue.

L’essai NOTUS 2,  contrôlé randomisé multicentrique, incluait 935 patients atteints de BPCO âgés de 40 à 80ans, avec un tabagisme à plus de 10 paquets années, un profil exacerbateur (au moins deux exacerbations modérées ou une sévère l’année passée) malgré une triple thérapie inhalée et une éosinophilie sanguine supérieure à 300/µL. Les patients étaient randomisés en deux groupes : dupilumab 300mg toutes les deux semaines par voie sous cutanée versus placebo pendant 52 semaines. Le critère de jugement principal était le taux annuel d’exacerbations modérées à sévères, et les critères de jugement secondaires incluaient l’analyse du volume expiratoire maximal par seconde (VEMS), des symptômes respiratoires par l’E-RS COPD score et de la qualité de vie par le questionnaire de Saint Georges (SGRQ). Les patients inclus avaient un VEMS post bronchodilatateur moyen à 50,1 ± 12,6 de la valeur théorique et faisaient en 2,1 ± 0,9 exacerbation modérée à sévère dans l’année. L’éosinophilie sanguine moyenne était de 407 ± 336 cellules/µL et la fraction expirée de monoxyde d’azote (FeNO) de 24,6 ± 26ppb. Les résultats montraient une réduction de 34% du taux annuel d’exacerbations modérées ou sévères dans le groupe dupilumab (0,86 versus 1,30, ratio 0,66 ; intervalle de confiance (IC) à 95 %, 0,54 à 0,82 ; p<0,001).

A propos des critères de jugement secondaires, le VEMS pré bronchodilatateur était amélioré à 12 semaines (différence moyenne 82 mL ; IC95% 40 à 124 ; p<0,001) et à 52 semaines (n=721, ; différence moyenne 62 mL ; IC95% 11 à 113 ; p=0,02). Cette amélioration était plus marquée dans le sous-groupe de patients ayant une FeNO supérieure à 20 ppb (différence moyenne 141mL ; IC95% 58 à 223 ; p=0,001). La qualité de vie selon le SGRQ était également améliorée (différence moyenne -3,4 ; IC95% -5,8 à -0,9). Les effets indésirables rapportés étaient similaires dans les deux groupes.

Ainsi, cet essai confirme l’efficacité du dupilumab dans la réduction des exacerbations modérées à sévères chez des patients atteints de BPCO sévère, sous triple thérapie inhalée et avec une éosinophilie sanguine supérieure à 300 cellules/µL. Cependant, il parait primordial de rappeler que l’inflammation de type 2 concerne uniquement 10 à 40% des patients atteints de BPCO et que la prescription d’une biothérapie doit s’intégrer dans une prise en charge globale incluant les mesures non pharmacologiques et la prise en charge des comorbidités.

D’après la communication de Bhatt SP (Birmingham, Etats-Unis) (session B13)

  1. Bhatt SP, Rabe KF, Hanania NA, Vogelmeier CF, Cole J, Bafadhel M, et al. Dupilumab for COPD with type 2 inflammation indicated by eosinophil counts. N Engl J Med. 21 mai 2023;0(0):null.
  2. Bhatt Surya P., Rabe Klaus F., Hanania Nicola A., Vogelmeier Claus F., Bafadhel Mona, Christenson Stephanie A., et al. Dupilumab for COPD with blood eosinophil evidence of type 2 inflammation. N Engl J Med 2024
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